17-08-2020 11:27 - Mauritanie : le gendarme violeur d’esclave mineure, exfiltré | Note d’alerte

Mauritanie : le gendarme violeur d’esclave mineure, exfiltré | Note d’alerte

IRA-Mauritanie - 1. Le 11 août 2020, le tribunal régional d’Aioun, chef-lieu du Hodh occidental, délibérait, sous l’autorité conjointe du procureur de la république par intérim Saadna Tourad, du magistrat juge d’instruction Salem Makhtour - tous deux officiant à Néma - et d’autres de leurs collègues.

Le verdict, par contumace, de seulement 24 mois d’emprisonnement, met fin à l’espoir de réparation au profit de Toutou Mint Kaber, la fillette de 12 ans, victime de viol, d’abus sexuels, d’exploitation et travail de mineure ; sa mère avait porté plainte, contre un officier de la police judiciaire de la commune de Twil (extrême-est) des œuvres duquel l’enfant était enceinte.

Or, le 13 juillet, après des semaines d’incarcération, le Président de la chambre correctionnelle près la Cour suprême, Mohamed Ghaith Oumar, accorde la liberté conditionnelle, à son cousin, membre de sa tribu, Ahmed Taleb Ould Elmokhtar Ould Cheikh dit Ahmed Taleb Mohamed, gendarme, en service.

En dépit du cas de flagrance, le susnommé échappe, désormais, à la « justice » ethno-tribale ; pourtant, plusieurs édiles se prononcèrent, alors, contre la mesure mais en vain. Aujourd’hui, le justiciable a été soustrait du pays.

2. Pour faciliter l’impunité au bénéfice du prédateur qui choisit souvent ses victimes parmi les parias, notamment les descendants d’esclaves, le procureur de la république titulaire à Aioun, Ahmedou Bamba Ahmedou, requalifia les faits de contrainte physique, en « transgression des interdits de Dieu », une formulation anachronique et vague. Ce dernier chef d’inculpation constitue, dans le jargon islamiste, un fourre-tout dont le prétexte permet d’atténuer la peine requise, voire l’annuler.

D’ailleurs, ô paradoxe, l’expression recouvre aussi l’apostasie, la dissimulation hérétique (zendagha) et le blasphème, à présent passibles de la peine de mort, sans la faculté du repentir, selon l’article 306 du code pénal, voté par les députés, le 27 avril 2018, sur instigation du gouvernement, pour complaire à la fraction pro jihadiste de la population. La terminologie englobe, également, des paroles, attitudes et actes qui ne relèvent d’une qualification en droit. La seconde étape du processus visant à conforter l’immunité du présumé violeur consista à lui octroyer, moyennant une caution modique, le bénéfice de l’audition libre, en violation des usages prescrits, partout dans le monde, contre la pédophilie.

Bien entendu, pendant ce processus partial, les autorités en cause se sont abstenues d’imposer le moindre contrôle au prévenu, comme il se doit face une telle échelle de gravité. En comparaison, le pouvoir n’hésite, hors procès, à embastiller, chaque année, des centaines de contrevenants - mauritaniens et étrangers - d’ascendance subsaharienne, au motif de délits d’opinion ou de criminalité ordinaire.

3. Ainsi fonctionne l’appareil judiciaire de la République islamique de Mauritanie, où le recours à la religion devient le réflexe d’autodéfense du système d’hégémonie, dès que les noirs revendiquent l’égalité et les droits universels de la personne. Le changement à la tête de l’Etat depuis 2019 ne recèle, de ce point de vue, aucune promesse d’évolution vers la cohésion sociale. Pour preuve, il est à peu près acquis que le garde des sceaux ne prendrait nulle sanction, à l’encontre des fonctionnaires fautifs.

A l’image de l’enseignement en ruine qui reproduit la médiocrité, l’extrémisme et l’abêtissement des masses, la police et la magistrature consacrent la mainmise d’une minorité détentrice des privilèges de la prédation ; ironie du sort, le récent rapport de la Commission d’enquête parlementaire (Cep) témoigne de l’ampleur du pillage et de l’identité de ses auteurs, que ces mêmes tribunaux prétendent juger.

Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)

Nouakchott, le 17 août 2020

Liens connexes

http://lecalame.info/?q=node/10700

http://www.cridem.org/C_Info.php?article=736156

https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23186&LangID=F#:~:text=L'article%20306%20du%20Code,cl%C3%A9mence%20fond%C3%A9e%20sur%20le%20repentir.





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Source : IRA-Mauritanie
Commentaires : 3
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Commentaires (3)

  • mauritanievive (H) 17/08/2020 13:04 X

    Mr .Le president De grace accrochez vous à la justice et sans relache , ni pitié sinon nous allons sombrer . L'autre grief à IRA , c'est le manque de discours rassembleur, ici nous subissons tous une forme d'injustice à des degres divers biensur , mais nous devons nous lever tous au meme degre pour lutter pour la justice.

  • hayerim (H) 17/08/2020 12:23 X

    ALERTE: POUR ÉVITER QUE CHACUN, LASSE, NE FASSE SA PROPRE JUSTICE...un jour. il y a une centaine de récidivistes bandits criminels, violeurs et assassins qui ont été lâchés dans notre pays bénéficiant illégalement de la dernière grâce présidentielle. Ces multirécidivistes ayant commis des crimes de sang, assassinats et vols à main armée sévissent dans nos villes et perturbent la quiétude des citoyens livrés à eux même. Le ministère de la justice devrait être rappelé dare-dare pour : 1.mener une enquête et punir ses responsables ayant truqué les dossiers de ces criminels pour qu'ils bénéficient de la grâce présidentielle et les soutirer à la peine infligée par la justice causant ainsi d'énormes préjudices à la nation; 2. Traquer sérieusement avec toutes les forces de sécurité et à travers tout le pays en affichant partout des "Wanted de ses bandits morts ou vifs" avec prime pour les indics qui y aideront et arrêter les lâches criminels à cette occasion et qui sévissent depuis dans le pays; 3.Condamner, pour servir d'exemple à d'éventuels autres bandits, à la peine capitale les criminels parmi eux qui ont violé, tué ou blessé quelqu'un; La justice efficace et sans pitié pour les bandits est le seul rempart aux criminels pour assurer la quiétude à laquelle a droit le peuple de Mauritanie auquel on devrait tous penser.

  • lass77 (H) 17/08/2020 11:41 X

    Il ne pourra pas échapper à la justice d'Allah au jugement dernier et malheur ceux qui rendent cette justice de complaisance et de passion au détriment des lois d'Allah. Ces juges ont-ils de la FOI ?