20-08-2020 10:50 - Assimi Goita, nouvel homme fort du Mali ?

Assimi Goita, nouvel homme fort du Mali ?

Deutsch Welle - Un colonel de l'armée s'est présenté mercredi soir (19.08.2020) comme le président du "Comité national pour le salut du peuple" qui a renversé le gouvernement.

Assimi Goita, un colonel de l'armée malienne, s'est présenté mercredi soir (19.08.2020) comme le nouvel homme fort du pays. Selon lui, c’est donc lui-même qui présidera le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), à l’origine du putsch de mardi (18.08.2020). "Je me présente: je suis le colonel Assimi Goita, le président du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)", a-t-il déclaré à la presse mercredi soir.

"Le Mali se trouve dans une situation de crise socio-politique, sécuritaire. Nous n'avons plus le droit à l'erreur. Nous, en faisant cette intervention hier, nous avons mis le pays au-dessus (de tout), le Mali d'abord", a-t-il dit, entouré de militaires armés.

Il était jusqu'ici le patron des Forces spéciales maliennes basées dans le centre du pays, une région en proie depuis 2015 à des violences jihadistes et intercommunautaire, ont indiqué des membres de son entourage, qui le disent "très rigoureux".

Le colonel Assimi Goita était déjà apparu à la télévision dans la nuit de mardi à mercredi lors de l'annonce par un groupe de militaires de la création de ce comité qui a poussé à la démission le président Keïta, mais il n'avait pas pris la parole.

Les Maliens censés "vaquer librement à leurs occupaptions"

Il s'exprimait mercredi après avoir rencontré des hauts fonctionnaires au siège du ministère de la Défense."Il était de mon devoir de rencontrer les différents secrétaires généraux pour que nous puissions les assurer de notre soutien par rapport à la continuité des services de l'Etat", a expliqué Goita.

"Suite à l'événement d'hier qui a abouti au changement de pouvoir, il était de notre devoir de donner notre position à ces secrétaires généraux pour qu'ils puissent travailler."

Lors d'un point de presse plus tôt dans l'après-midi, le porte-parole du CNSP, le colonel-major Ismaël Wagué, avait appelé les Maliens à "vaquer librement à leurs occupations"et à "reprendre sainement leurs activités". Il avait également demandé "d'arrêter immédiatement les actes de vandalisme et de destruction des édifices publics" et promet de prendre "toutes les mesures" à l'égard de "tout porteur d'uniforme qui se fera prendre en flagrant délit de racket".

L'opposition soutient les putschistes

L'opposition malienne s'est félicitée du coup d'Etat militaire, estimant qu'il avait "parachevé" sa lutte pour obtenir le départ du président Ibrahim Boubacar Keïta et se disant prête à élaborer avec la junte une transition politique.

Elle s'est dite prête à fêter vendredi "la victoire du peuple malien". La coalition d'opposition du M5-RFP "prend acte de l'engagement" du Comité national pour le salut du peuple (CNSP)", créé par les militaires désormais au pouvoir, "d'ouvrir une transition politique civile", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Sur notre antenne, un des représentants du M5-RPF, Mohamed Salia Touré, responsable de la jeunesse au sein de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l'imam Mahmoud Dicko (CMAS) et représentant de cette structure au sein du comité stratégique du M5-PFP, a déclaré : "Notre objectif est atteint : la démission du Président et de son régime.

Mais je pense que c'est maintenant que le vrai travail commence, maintenant que le plus dur commence. Et toutes les forces du M5 doivent être mises à contribution aujourd'hui pour faire en sorte qu'il y ait la cohésion."

Et il a rajouté : "Ce n'est pas une victoire du M5 - c'est une victoire du peuple souverain du Mali. Toutes les forces, même celles qui n'ont pas participé à ce combat-là, il faudrait aller les chercher pour que la transition soit le plus inclusive possible."



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Commentaires : 1
Lus : 2399

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (1)

  • ELVALLI (H) 20/08/2020 11:26 X

    Frères Maliens vous êtes trop riches pour avoir la paix ! Frères du G5 aussi ! Frères de Libye de même. Je ne doute pas un instant que derrière ce putsch du 19 aout 2020 il y’a la France. Pas spécialement pour punir IBK que Hollande a amené sur ses chars et qui était leur fidèle serf mais pour barrer la route à une classe politique nationaliste qui met au-devant l’intérêt supérieur du Mali et qui réclamait des élections honnêtes. La France condamnera, gesticulera, sourira sous cape avant de dire : « Voilà, nous sommes sous le fait accompli ». Exactement comme la France de Mitterrand avait fait chez-nous en installant Taya à la Présidence et la France de Sarko en acceptant le coup d’Etat d’Aziz…Si seulement ce soulèvement armé des armées nationales du Mali était dirigé contre la force barkhane néocoloniale, j’allais retrouver ma fierté de voisin de ces bâtisseurs des millénaires Empires Ouest-Africains !