28-08-2020 11:54 - Conférence de presse d’Aziz : Le grand déballage

Conférence de presse d’Aziz : Le grand déballage

Le Calame - Comme prévu, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a tenu sa conférence de presse entouré d'une poignée de personnes dont les trois ministres ( Isselkou Ould Ahmed Izid Bih, Seyidna Aly Ould Mohamed Khouna et Mohamed Jibril Niang) et du président du parti PUDS redevenu son secrétaire général adjoint.

Prévue pour 21 heures, la conférence, retransmise en direct par les télévisions privées Sahel et de Chinguitt, a commencé avec une bonne quinzaine minutes de retard.

Comme attendu, le président Mohamed Ould Abdel Aziz a commencé par remercier le peuple à qui il a promis d'apporter des éclaircissements sur ce qu'il a appelé la crise actuelle dont l'origine est cette histoire de "référence" qui s'est posée après son retour de l'étranger et sa volonté de rejoindre le parti (UPR) dont il prétend être le fondateur.

Selon lui, il a voulu juste procéder à une certaine refondation mais qu'à cause du grabuge qui s'en est suivi, il a préféré quitter le parti et éviter la confrontation vers laquelle certains voulaient le pousser. Parlant de la commission d'enquête parlementaire, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a tout simplement dit qu'il s'agit d'une véritable machination "fabriquée à la main " pour régler des comptes avec lui à travers un machin instrumentalisé en qui il n'a aucune confiance et composé de personnes qui ne jouissent d'aucune crédibilité et qui sont tous impliqués dans des scandales.

Selon lui, c'est pour tout cela qu'il n'a pas accepté de coopérer avec cette structure qui en plus, a t-il ajouté, n'est pas habilitée à l'entendre en sa qualité d'ancien président de la république jouissant de l'immunité constitutionnelle. Selon Ould Abdel Aziz, "la commission d'enquête parlementaire est un complot entre l'exécutif et le législatif pour diaboliser l'ancien président de la république ".

Quelques fois, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz ne s'est pas privé d'envoyer quelques piques à son ancien ami de quarante ans devenu président se demandant qu'est qu'est-ce qui a été fait du budget de l'armée pendant dix ans ? Ou pourquoi ne pas commencer par auditer et enquêter sur cette première année de pouvoir au cours de laquelle, selon lui, "rien n'a été réalisé ".

Ould Abdel Aziz se permettant même de déclarer que maintenant le kilomètre de goudron est facturé 160 millions d'ouguiyas alors que lorsque lui était président, son prix oscillait entre 85 à 115 millions d'ouguiyas. Dans une digression intéressante, Ould Abdel Aziz est revenu sur la fameuse affaire d'Él Yemeni plus connu sous le nom de Ghanagate qui ne serait, selon lui, qu'une affaire d'escroquerie qu'un bandit irakien nommé Abdou El Yemeni a organisée.

Selon Aziz, les 400.000 dollars que l'escroc a restitués appartiendrait à un cousin de l'actuel président de la république Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Sur l'affaire Senoussi, Ould Abdel Aziz a déclaré qu'il n'a été remis qu'après consultation du Haut Conseil Islamique et que l'argent donné en contrepartie qui représente un don du gouvernement libyen à l'État mauritanien est allé dans les caisses de l'État.

En réponse à une question maintes fois réitérée sur l'origine de ses biens, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a tout simplement déclaré qu'il ne donnera aucune explication là dessus mais a quand même confirmé que pendant tout le temps passé au pouvoir il n'a jamais touché à une seule ouguiya de son juteux salaire (près de sept millions MRO/mois) qui était entièrement viré dans son compte de la BMCI et que cela pouvait bien avoir servi à sa femme qui en était la dépositaire pour s'acheter des terrains et de construire des maisons.

Réagissant aux biens de son beau-fils, Ould Abdel Aziz a expliqué que celui-ci était non seulement fils d'un richissime homme d'affaires mais que lui y était depuis 2003 disant qu'on peut bien devenir subitement riche et donnant l'exemple du président du patronnat Zein El Abidine qui, selon lui, n'avait rien en 2010 et est aujourd'hui un homme extrêmement riche.

Comme dans toutes ses conférences de presse, Mohamed Ould Abdel Aziz donnait la parole aux journalistes, la reprenait selon que la question lui convenait ou pas se permettant même sur un ton tantôt insolent tantôt méprisant de donner quelques directives et suggestions souvent déplacées. Dans certaines de ses réponses, il ne se privait pas de faire constater le recul des libertés fondamentales et de la démocratie. Selon lui, il était très impatient de quitter le pouvoir et cette histoire que les généraux l'auraient obligé à renoncer à un troisième mandat est totalement infondée puisque dit - il " personne ne pouvait parler ".

Ould Abdel Aziz a déclaré qu'il va se défendre contre la diabolisation et les attaques dont il est l'objet. Et qu'il fera la politique même s'il n'est encore membre d'aucun parti y compris le PUDS auquel ont adhéré beaucoup de ses proches dont les trois ministres qui lui sont restés fidèles.

Durant trois heures, l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz a parlé de politique, de gabegie, de la commission d'enquête parlementaire, de la suspension du PUDS qu'il a jugée illégale, de ses biens, de ses rapports avec son successeur et ancien ami et a fini en donneur de leçons de morale à ceux qui hier en faisaient un héros national et qui sont devenus aujourd'hui les principaux promoteurs de son envoi à l'échafaud déclarant non sans en rire qu'il disait alors qu'il était encore président à qui voulait le croire: " Une fois que je ne serai plus président, je n'aurais jamais de gens plus "durs" envers moi que ceux-ci" dont certains ont pleuré le jour où il a déclaré qu'il renonce à briguer un troisième mandat. Visiblement, ce n'était que des larmes de crocodile.

Synthèse Sneiba





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Commentaires (3)

  • zelimkhan (H) 28/08/2020 12:36 X

    Non seulement un piètre voleur, mais pas très intelligent en plus.
    Essayons d’y voir plus clair :
    7 millions/an pendant 10 ans cela donne 840 millions MRO.
    S’il n’y a pas touché, c’est qu’il s’est nourrit de l’argent du contribuable ce qui en soit est du vol.
    Qu’a-t-on fait du budget de l’armée dix années durant ?
    Il me semble que l’Arabie Saoudite avait donné 50 millions de dollar US que ni le trésor public et encore moins la banque centrale ont enregistré dans leurs livres de comptes.
    Boidiel ould Houmeid, s’il peut être une fois honnête dans sa vie, peut se rappeler ses propos surtout qu’ils ont été salvateur pour lui dans la récupération des 120 millions MRO qu’il avait dû verser pour fraude à la CNAM. Sans aucun doute, l’actuel Chef de l’Etat n’est pas clean jusqu’à preuve du contraire mais son tour arrivera.
    Les inepties qui nous ont été servies lors de cette conférence de presse montrent à satiété que c’est un gang qui était aux affaires.
    Parti de nada, zéro, walou, zvète, en 2010 l’actuel président du patronat est à la tête d’une fortune estimée à plusieurs dizaines de milliards MRO. Cela ne peut être le fruit d’un travail licite.
    Par contre, le vol, le détournement, le complot, le braquage, l’usurpation, le blanchiment, la casse de banque, la drogue, les passe-droits, le clientélisme, le truquage des marchés publics, la fraude, la soustraction à l’impôts, etc. peuvent expliquer cette ascension fulgurante.
    On nous a parlé de la bravoure de notre pékin national, s’il en avait un brin alors il aurait dit : boïghi
    Les couilles molles, il y en a beaucoup chez nous.
    Quelles réalisations cette première année de pouvoir de l’actuel président…. Hausse du prix du km de goudron….. etc.
    Cher Ex, les routes réalisées sous votre terreur sont en « Célia » (lait en poudre. Quelques gouttes de pluie et la chaussée se dissout.
    De voleur de bas étage, je découvre un fieffé menteur. C’est pathétique. Vous n’oserez pas vous exprimer au sujet des biens acquis car il vous faudra 49 vies de président pour amasser ce pognon à 7 millions/an.
    Quant aux trois autres pékins Ex MAE, Ex ministre du pétrole et ancien DG du port, il faut juste retenir qu’ils ont les bijoux de famille dans un étau et celui qui tient la manette de serrage est toute ouïe à leur déclaration. Autrement dit, ils sont mouillés jusqu’aux oreilles et n’ont pas d’autres choix que de suivre leur mentor dans son suicide.

  • chos (H) 28/08/2020 12:31 X

    Après le déballage d’Aziz, à mon avis, sans surprise je prie l Président Ghazouany de mettre fin à la destruction de 95% de nos ressources humaines, agricoles et environnementales depuis 1960, je prie le Président Ghazouany d’engager immédiatement avec nos mécénes et 1% des biens publics détournés par Aziz et son groupuscule mon étude du 15 Mars 2020 remise au C.R. de l’Adrar garante de la gratuité de l’enseignement à cursus réduit de l’autosuffisance alimentaire et d’un Projet de 300.000 emplois cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr .

  • hachmi (H) 28/08/2020 12:11 X

    Gardez le silence monsieur le déchu président, la Honte est une notion significative pour les gens qui ont de l'honneur. Quand 100 bouches vous accusent, faites une rétrospection et ressortez du trou. Vous êtes dans un trou que vous avez méthodiquement creusé. Bonne chance devant la justice, vous venez de tirer votre dernière cartouche en tant que citoyen libre !