02-09-2020 11:11 - Le Club de Paris suspend la dette d’une trentaine de pays en développement

Le Club de Paris suspend la dette d’une trentaine de pays en développement

La Croix - Certains pourraient également demander un rééchelonnement en 2021.

C’est une bouffée d’air pour les pays émergents. Le Club de Paris, qui réunit les plus grands pays créanciers – sauf la Chine –, a déjà suspendu le paiement de la dette de 28 États, dont 20 sont en Afrique subsaharienne. Onze autres devraient s’y ajouter dans les prochaines semaines.À ce jour, le montant des remboursements reportés se monte à 1,8 milliard d’euros.

Parmi les bénéficiaires figurent des pays qui connaissent des difficultés chroniques, comme le Mali, la Mauritanie ou le Niger, et d’autres qui sont parmi les plus dynamiques d’Afrique, comme l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire ou le Sénégal. La liste des bénéficiaires inclut aussi le Pakistan, le Népal ou le Kirghizstan.

Une initiative du G20 lancée en avril

Les pays concernés n’auront pas à honorer leurs remboursements en 2020. Les sommes ainsi dégagées devront être affectées à des dépenses sanitaires, sociales, ou à des mesures économiques pour contrer le Covid-19.

Cette décision est une conséquence de l’« initiative de suspension du service de la dette », lancée par le G20 en avril 2020 pour aider les pays émergents face à l’épidémie. Trente-neuf États ont demandé à bénéficier de ce programme ouvert à 76 d’entre eux.

Certains, comme le Nigeria, ont préféré s’abstenir craignant la réaction des agences de notation, qui pourraient interpréter le non-remboursement comme un défaut, et ainsi le dégrader.

Or le Nigeria a également une importante dette privée. « Avec 39 bénéficiaires, nous aurons atteint le potentiel de réalisation de cette initiative », juge Odile Renaud-Basso, la directrice du Trésor et présidente du Club de Paris.

Les créanciers privés invités à faire un effort

Cette suspension ne signifie pas annulation. Les échéances de la dette sont simplement reportées. C’est pourquoi les pays créanciers discutent déjà d’une prolongation de ce moratoire en 2021. Ils envisagent aussi un rééchelonnement pour les pays dont la dette n’est pas soutenable. Mais cela devra être discuté « au cas par cas » et à condition que les créanciers privés acceptent également de faire un effort.

Dans son message à l’occasion de la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création, le pape François a appelé mardi 1er septembre (lire aussi p. 19) à aller plus loin en « effaçant la dette des pays les plus fragiles, à la lumière des graves impacts des crises sanitaires, sociales et économiques qu’ils doivent affronter suite au Covid-19 ».



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Commentaires (3)

  • DULQUEINYUN (H) 02/09/2020 14:40 X

    La suspension d'une dette n'a jamais été une bouffée d'air, du moins, pour les finances publiques, en ce sens que la charge de la dette déjà budgétisée, doit être inconditionnellement mobilisée et réorientée dans les secteurs socioéconomiques. Cette réorientation serait d'autant salutaire qu’elle serait affectée aux secteurs fortement impactés par le COVID: le secteur informel et l’enseignement privé. Voilà convertir cette suspension de dette de manière économiquement et socialement rentable.

  • lass77 (H) 02/09/2020 13:51 X

    On parle de suspension ou de moratoire pas d'annulation comme le crient haut et fort certains dirigeants africains comme des pauvres mendiants alors que les détournements des deniers publics font ravage sur le continent. Ce faux club de paris et les banques internationales doivent revoir leur logiciels de prets, d'aides de financement. Si pas de projet de developpement, pas un seul dollar, si les populations n'en profitent pas, pas un seul dollar, si pas d'audit sérieux des banques nationales comme on l'exige au Liban, pas un seul dollar. On doit finir avec la corruption et cette complicité occidentale qui ne dit pas son nom

  • ELVALLI (H) 02/09/2020 12:08 X

    Notre dette, à nous z’autres très pauvres pays du Tiers-monde, me rappelle l’histoire de gaboune (l’hyène) et de sa belle-mère. La voilà : Par une dèche que seuls connaissent les Sahéliens durant une sécheresse qui a sévi sur de longues années, gaboune décida de venir demander à sa belle-mère de lui prêter son unique âne qu’elle possédait pour en faire un bon rôti. Belle-mère émue devant l’instance de gaboune consentit finalement tout en faisant promettre à gaboune que lors de la transhumance, ce dernier portera la tente de belle-mère sur son dos, comme faisait l’âne. Gaboune mangea l’âne. Le jour du déplacement du campement belle-mère appela gaboune et chargea sur son dos sa tente et tout son matériel. Madame gaboune, émue de voir le poids déjà chargé sur gaboune, s’interposa en voyant sa mère charger sa petite pierre pour les ablutions avant ses prières. «Tu ne vas pas tout de même lui charger cette pierre ! Il ne reste plus que cette petite pierre ! » Riposta madame gaboune. « Laisse-la mettre tout ce qu’elle veut, moi je ne bouge plus d’ici » Rétorqua gaboune. Que nos créanciers mettent donc ce qu’ils veulent, nous ne payerons plus !