28-09-2020 21:00 - Mauritanie: l’ex-président Aziz refuse de s’expliquer devant la police

Mauritanie: l’ex-président Aziz refuse de s’expliquer devant la police

Voa Afrique - L'ancien chef de l'Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, sous le coup d'une enquête sur des soupçons de corruption sous sa présidence, était à nouveau entendu lundi par la police, d'après une source policière et son avocat.

L'ancien président, qui a dirigé de 2008 à 2019 ce pays sahélien en grande majorité désertique, avait déjà été interrogé pendant une semaine en août. Il a été "convoqué au commissariat dimanche", a indiqué lundi une source policière ayant requis l'anonymat.

Comme lors de ses premières auditions, l'ancien homme fort de la Mauritanie "a refusé de répondre aux questions des enquêteurs, conformément à sa ligne de défense", a déclaré l'un de ses avocats, Taghioullah Aïda, selon qui l'interrogatoire était toujours en cours lundi.

Selon des médias mauritaniens, l'ancien président, tombé en disgrâce depuis l'accession au pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, élu en août 2019 et dont M. Aziz a été le mentor, a cette fois été confronté à plusieurs de ses ex-collaborateurs, dont un ancien Premier ministre.

Son avocat n'a pas confirmé qu'une telle confrontation a eu lieu mais estimé que celle-ci serait en tout état de cause "inutile".

Le parquet mauritanien a accusé vendredi M. Aziz de "retarder" par son silence la procédure, déclenchée à la suite d'une commission d'enquête parlementaire chargée de se pencher sur plusieurs dossiers de ses années au pouvoir: gestion des revenus pétroliers, vente de domaines de l'Etat, liquidation d'une société publique ou encore activités d'une société chinoise de pêche.

Au terme de son interrogatoire en août, il n'a pas été inculpé, mais son passeport a été retenu et il lui a été interdit de quitter le secteur ouest de Nouakchott, où il a sa résidence. Ces restrictions ont été renouvelées vendredi par le parquet, selon le communiqué.

L'ex-président avait dénoncé à l'issue de son premier interrogatoire "un règlement de compte" et "une détention arbitraire". Il est toujours "victime d'une violation flagrante de ses droits fondamentaux, dont celui de circuler, alors qu'il n'est ni accusé, ni mis en examen", a dit lundi son conseil.

"Il jouit de son immunité de président qui le protège de ces tracasseries. Seule la Haute Cour de Justice peut le convoquer et le juger. Il est prêt à répondre à cette cour et à se soumettre à son verdict", a ajouté Me Aïda.



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Source : VOA Afrique
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Commentaires (4)

  • boubou_kibili (H) 29/09/2020 08:19 X

    La suite nous dira s'il a ou non chois les bons avocats, ce que je puis dire que les avocats commis par le Gouvernement auront fort a faire avec MOAZ et de ses avcats qui se sont preparés depuis longtemps au moment ou cette CEP et ou ses agents (y compris ses journalistes à la recherche du sensationnel donnait au public les résultats des auditions ...). Nous manquons de professionnels dans ce pays à tous les niveaux. MOAZ et ses avocats semblent plus sereins et attendent le procés où tout le monde sera édifié et des gens tremblent actuellement là où ils sont car seront cités....Attendez d'aller au procès et c'est vers cela que MOAZ est entrain de vous conduire et la grosse montagne accouchera d'une grosse souris noire car c'est un système mafieux auquel eux et MOAZ ont depuis des décennies mis en place et sont les acteurs visibles ou invisibles mais c'est du quif quif !!!!!!.

  • hamaodo (H) 28/09/2020 22:25 X

    ça commence a nous bassiner ces enquêtes et auditions ;si le pouvoir ne peut rien contre ce type qu'on lui foute la paix;les vols et autres détournements n'ont pas commence avec lui;presentement on vol des milliards ;ou est l'argent du COVID19 et autres milliards investis il y'a 6 mois?

  • Marrakech (F) 28/09/2020 21:22 X

    Il n'a pas choisi le meilleur avocat, apparement Maître Aïda ignore qu'Aziz n'est plus président de la république et que donc l'immunité qu'il évoque ne concerne plus son client ...

  • Marrakech (F) 28/09/2020 21:12 X

    Aziz est mieux traité que la plupart des prévenus en Mauritanie alors qu'il est le plus grand des voleurs !