05-10-2020 00:00 - Editorial : Les avocats français à distance d’Aziz reviennent à la charge

Editorial : Les avocats français à distance d’Aziz reviennent à la charge

Initiatives News - Les deux avocats français de l’ex président Aziz Me Rajjou et Me Brigant représentant le Collectif d’avocats de Brest, Paris et Marseille sont revenus ce 3 octobre à la charge en adressant une longue lettre au président Ghazwani qu’ils ont invité à intervenir en tant que garant de la constitution pour mettre fin à la procédure contre leur client, une procédure jugée inconstitutionnelle.

Cette lettre fait figure de diatribe contre la justice mauritanienne qu’ils considèrent comme instrumentalisée. Ils estiment que leur client est victime :

« De nombreux adversaires politiques qui se sont en effet manifestés pour tenter d’empêcher son retour et instrumentaliser le parlement, utilisant notamment des prétextes fallacieux pour empêcher la libre expression politique des soutiens de l’ancien président et la mise en place d’une commission parlementaire pour lui nuire de manière partiale. »

Et les avocats français d’enfoncer le clou en affirmant que : « Cet acharnement a été par le biais du Ministre de l’intérieur, jusqu’à interdire un parti politique, le PUDS, parti soutien à Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz. »

Ils ont qualifié l’interrogatoire de Aziz d’« illégal » et ont dénoncé « le caractère inconstitutionnel des procédures et mesures coercitives concernant Monsieur Aziz ».

Les avocats français jettent à la poubelle toute la procédure en cours et haussent le ton : « Puisque la Constitution est violée et qu’aucun cadre légal ne peut justifier les agissements à l’encontre de notre client, nous accusons les responsables judiciaires en charge de ce dossier ainsi qu’un certain nombre de responsables policiers de multiples infractions… Peu importe qu’ils se retranchent derrière une loi anti-corruption puisque comme nous venons de le souligner elle est parfaitement inapplicable à l’ancien président Aziz.»

Et les avocats français de s’étonner que dans une « République dotée d’une constitution et d’institutions juridiques sensément indépendantes et représentantes de l’ordre juridique ressente la nécessité impérieuse de recourir à l’intermédiaire d’une soixantaine de conseils pour la représenter. »

Et tous ces avocats accusés de partialité sont traités comme des moins que rien car ils « ne parviennent pas à interpréter de manière stricte et intelligente la Constitution de Mauritanie. »

Erigeant leur client sur un piédestal et le présentant comme un saint, ils ont demandé au président Ghazwani de donner le feu vert pour un débat entre avocats français et mauritaniens « un débat loyal, juste et éclairé pour que chaque citoyen puisse être informé de manière contradictoire de la situation actuelle. »

L’arrogance, la suffisance et le mépris des représentants du Collectif des avocats français d’Aziz sont manifestes. Cette lettre qui contient des menaces aux autorités mauritaniennes sonne comme un ordre. Son style osé voire même provocateur est plus qu’insultant.

On se rappelle que lors de leur précédent passage à Nouakchott en août dernier les deux avocats auteurs de cette lettre avaient eu un comportement indigne d’hommes de droit et de surcroît venus de la France. En effet juste après leur débarquement à l’aéroport de Nouakchott ils ont demandé à être reçu par le Procureur Général de la Mauritanie et ont par la suite menacé de le dénoncer auprès des autorités françaises parce qu’il a refusé de les « auditionner »

D’ailleurs un éminent avocat mauritanien formé en France et y enseignant le droit les avait remis à leur place.

Un peu plus d’un mois après cet épisode qui avait soulevé un tollé dans les milieux intellectuels voilà que nos deux donneurs de leçons récidivent avec cette curieuse missive adressée au président Ghazwani.

Bakari Guèye





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Commentaires (8)

  • Marrakech (F) 05/10/2020 17:40 X

    Il faut informer les avocats d'Aziz que leur client n'est plus président de la république et que donc l'article 93 ne s'applique pas !

  • El-kheir (H) 05/10/2020 10:30 X

    L'article sur lequels s'appuye la défense concerne un Président de la république, c'est à dire dans l'exercice de ses fonctions, il ne peut être jugé que pour haute trahison par une Cour S. Un point c tout ! Il va de soi que toute immunité se termine avec son mandat, et un ex-président est un citoyen responsable de ses actes devant toute juridiction competante. L'immunité se termine avec le mandat elle n'est pas à vie.

  • samboy (H) 05/10/2020 10:07 X

    Ils ont eu la chance ces avocats français, si c’était au pays de Kagamé. Ghazwani est trop mou.

  • mine-you (H) 05/10/2020 10:02 X

    boubou_kibili (H), il y a ce qu'on appelle débat politique, qui à mon avis peut s'accommoder plus avec l'insolence, le mépris et des insultes. En réalité on à faire à plus des mal éduqués, qui semblent ignorer la règle réglementaire de respect et de courtoisie et dans quel pays ils ont mis leurs pieds. Inconnus nulle part dans leur propre pays ils cherchent à faire sensation. En réalité ils ne cherchent pas à défendre leur client, qui est aussi noyé qu'eux dans la compréhension élémentaire de ce qui permis ou non.

  • boubou_kibili (H) 05/10/2020 09:40 X

    Chers amis, ne mélangeons pas les torchons avec les cigarettes. S'il vous plait laissez ce débat juridique entre les juristes et que ceux qui comme moi se taisent pour de bons. La toile est envahie par des néophytes qui savent de rien de tout ce processus et pollue le débat. S'il vous plait Mr et consorts Taisez vous sur le volet juridique. Les avocats Mauritaniens et étrangers sont dans leurs rôles.

  • Malikama (H) 05/10/2020 09:14 X

    Lèse majesté et illustration de la perception de "République bananière" !

  • El Houssein (H) 05/10/2020 07:21 X

    Ces provocations ne méritent pas de suites ni de la part du gouvernement ni de la part de nos avocats. Ces avocats doivent être gratifiés d’interdiction à vie de séjour en Mauritanie.

  • Buwuelm (H) 05/10/2020 00:22 X

    Les avocats de l’État mauritanien doivent remuer leurs méninges, s'ils veulent venir à bout de ces "aventuriers" européens.