L'Authentique - Les rideaux sont tombés lundi 5 octobre 2020 à Nouakchott sur la 8ème session du Conseil des ministres du G5 Sahel avec comme principales conclusions, la réforme du Secrétariat Exécutif et le soutien à la Coalition pour le Sahel.

Réunies à Nouakchott le lundi 5 octobre 2020 pour la 8ème session ordinaire du Conseil des ministres du G5 Sahel, la délégation mauritanienne conduite par le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, Kane Ousmane, ainsi que les délégations venues des quatre autres pays membres, Niger, Mali, Tchad et Burkina Faso,

ont planché sur les rapports de la mission d’implémentation des conclusions de l’audit organisationnel du Secrétariat Exécutif ainsi que le rapport du Commandant de la Force Conjointe du G5 Sahel, mais aussi sur l’état d’exécution du budget, ainsi que la mise en œuvre de la structure de gouvernance et l’état de la mise en œuvre de la feuille de route de la présidence mauritanienne du G5 Sahel.

Une situation encore préoccupante au Sahel

Au cours de l’allocution qu’il a prononcée à l’occasion, Kane Ousmane a d’abord rappelé le contexte fortement marqué par la pandémie du Covid-19 dans lequel se déroulent les assises de Nouakchott, pandémie qui selon lui frappe de plein fouet les pays du Sahel, affectant sa dynamique mais aussi sa sécurité et son développement saluant au passage le soutien des partenaires aux plans de riposte développé par chaque pays du G5 Sahel.

Kane Ousmane a cependant déclaré que « la situation demeure préoccupante en dépit des succès enregistrés dans la lutte contre le terrorisme ». Il a salué dans ce cadre le lancement de la Coalition pour le Sahel à la faveur du Sommet entre le G5 Sahel et l’Union européenne le 28 avril 2020. L’enjeu est selon lui capital, pour « engager davantage la communauté internationale dans une approche intégrée qui inclut l’ensemble des acteurs impliqués au Sahel ».

Le Sommet de Pau et la feuille de route pour la lutte contre le terrorisme au Sahel

Auparavant, le Secrétaire Exécutif du G6 Sahel, Maman Sambo Sidilkou avait campé les enjeux majeurs de la région, en particulier ceux de l’organisme qu’il dirige, et qui ont fortement marqué l’année 2020, partant du Sommet de Pau en France avec sa feuille de route pour la lutte contre le terrorisme au Sahel, en passant par la 6ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat qui a vu le passage du flambeau entre le Burkina Faso et la Mauritanie pour la présidence du G5 Sahel.

Il a souligné que « le bilan à mi-mandat de la présidence mauritanienne consacre une place importante aux engagements pris à Pau, notamment la feuille de route pour la lutte contre le terrorisme au Sahel », ainsi que « la mise en place de la Coalition pour le Sahel ». A cela devra s’ajouter, rappelle-t-il, la réforme du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel et la réalisation des actions prioritaires recensées au cours de la présidence mauritanienne.

« C’est le lieu pour moi de saluer les autorités mauritaniennes pour l’impulsion et le leadership assurés, malgré le contexte particulièrement difficile de l’année 2020, en raison de la crise sanitaire » a-t-il poursuivi.

La réforme du Secrétariat Exécutif du G5 Sahel

Evoquant le Secrétariat Exécutif, il a énuméré la mise en place d’une Task Force Covid qui lui a permis de poursuivre un certain dynamisme dans la mis en œuvre de ses activités, le renforcement du Secrétariat Exécutif installé dans un nouveau siège à l’ambition des Chefs d’Etat, la poursuite de la mobilisation des ressources, saluant au passage l’appui de la BAD à hauteur de 20 millions de dollars U.S et l’appui des Etats membres sous formes d’appui-projet et d’appui-budgétaire.

D’après Maman Sambo SIdikou, le G5 Sahel « gagne en notoriété », citant le renforcement et la diversification des partenaires et la réception positive des différentes requêtes en faveur de ses projets.

A propos du financement de la Force Conjointe

Il faut rappeler que Nouakchott avait abrité le 30 juin 2020, un sommet de suivi de la feuille de route de Pau regroupant les pays du G6 Sahel, la France et d’autres partenaires étatiques et institutionnels de la Coalition pour le Sahel.

Dans un entretien avec Afrimag, le Général Mohamed Znagui Ould Sid’Ahmed Ely, expert défense et sécurité du G5 Sahel avait évoqué une demande de financement initial de 240 millions d’euros que le G5 avait formulé pour l’achat d’équipements et pour le lancement de la Force Conjointe, ainsi qu’une enveloppe annuelle de 120 millions d’euros pour le fonctionnement et l’entretien.

Lors de la dernière réunion de Nouakchott le 29 septembre dernier, l’ambassadeur Chef de la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie, SEM.Giacomo Durazzo avait déclaré la mise à disposition de 400 millions d’euros. C’était en présence du Chef de la MINUSMA, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif et du Secrétaire Exécutif du G5 Sahel.

Le général Mohamed Znagui avait également souligné l’effort des pays membres du G5 Sahel qui avait permis le financement de la Force Conjointe, à hauteur de 10 millions d’euros par pays membre, pour le premier équipement de leur contingent.

Cheikh Aïdara