11-11-2020 12:33 - Vidéo. Mauritanie: le long combat des ex-sénateurs pour rétablir la Chambre haute du Parlement

Vidéo. Mauritanie: le long combat des ex-sénateurs pour rétablir la Chambre haute du Parlement

Le360afrique - Une cinquantaine d’anciens sénateurs, membres de la défunte Chambre haute du Parlement bicaméral abolie le 15 août 2017 à la suite d'un référendum constitutionnel, rejettent toujours les résultats de cette consultation populaire, qu’ils considèrent comme «illégale».

Plus de 3 ans après la suppression du Sénat mauritanien, qui a existé en Mauritanie pendant un quart de siècle, avant sa suppression à la faveur d’un référendum controversé organisé le 5 août 2017, ces anciens élus continuent de se réunir régulièrement dans un bureau situé dans le centre-ville de Nouakchott, près du siège de la compagnie aérienne Royal Air Maroc.

Ces sages ont été récemment reçus à la primature avec une seule revendication: la restauration du Sénat, qui a été supprimé à la faveur d’un référendum organisé en violation des dispositions de la Constitution, et dont le siège a été complètement rasé. Un acte d’une violence morale et psychologique inouïe qui a frappé les esprits.

Dans cet entretien accordé à Le360 Afrique, le Dr Sidi Cheikh Hanana, président du bureau, dénonce «le coup d’état constitutionnel» perpétré par le régime de Mohamed ould Abdel Aziz, qui a détruit les lieux abritant l’ancienne Chambre haute.

Hanana explique que depuis lors, lui et ses collègues se sont rabattus sur ce lieu du centre-ville pour exercer leurs activités, dans le cadre d’un rapport de force dont le déséquilibre est écrasant.

Cependant, il rappelle que le droit est de leur côté, car les amendements proposés par l’ancien chef de l’Etat ont été rejetés par le Sénat. Un épisode qui a légalement mis fin à toute la procédure référendaire, en parfaite conformité avec les dispositions constitutionnelles.

L’ancien sénateur déplore, par la suite, l’entêtement de l’ancien président de la République à organiser un référendum «illégal» avec pour un résultat un rejet par l’écrasante majorité du peuple mauritanien. Il invite les nouvelles autorités à revenir sur le chemin de la légalité «car toutes les lois votées par l’Assemblée nationale sont nulles, faute de validation au niveau du Sénat. Cela va dans le sens de l’intérêt du peuple et l’Etat de droit, du bon fonctionnement des institutions et de l’ordre constitutionnel», indique-t-il.

Mohamed Bneijara explique ne pas avoir grand-chose à ajouter aux paroles de son collègue, sauf un rappel d'un point de droit: un référendum constitutionnel ne peut pas être organisé sur la base de l’article 38 de la Constitution. La procédure de révision de la loi fondamentale est fixée par les articles 99 à 101 de ladite Constitution.

Par De notre correspondant à Nouakchott
Amadou Seck





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Commentaires (1)

  • ELVALLI (H) 11/11/2020 14:22 X

    C’est le moment, maintenant, de dire la vérité. Les 33 sénateurs sur 56 qui avaient refusé de «signer leur propre arrêt de mort» en rejetant le projet de révision constitutionnelle qui prévoyait notamment la suppression du Sénat lui-même en tant qu’institution et le changement de notre drapeau national sont des héros de cette Nation. Ils ont relevé la tête à leurs collègues et à notre Peuple tout entier à l’époque courbé sous la tyrannie du général déchu Aziz. Ce dernier ne pouvant obtenir devant leur refus un referendum parlementaire a forcé un passage par l’article 38 à un referendum anticonstitutionnel, a dansé sur une tribune tombante en traitant nos sénateurs de corrompus et a fraudé les élections. Il a rasé l’immeuble de notre sénat par excès d’arrogance. Maintenant que la brume poussiéreuse commence à montrer au Peuple le réel visage d’Aziz et sa caverne d’Ali baba, il faut nous ramener notre argent, nos sénateurs, notre drapeau et notre dignité.