26-11-2020 12:03 - Habibata Cissé, Présidente de SOS Diabète : « nous devons lutter contre la stigmatisation des malades »

Habibata Cissé, Présidente de SOS Diabète : « nous devons lutter contre la stigmatisation des malades »

Tawary - Présidente de l’ONG SOS Diabète en Mauritanie, Me Habibata Cissé, titulaire d’une Licence en communication. Chargée de communication AMC Consulting et Vice-présidente du Mouvement pour l’Unité et la démocratie en Mauritanie (MUDEM).

A l’occasion du 14 novembre, la Journée mondiale du diabète, l’Agence Tawary d’Information, a eu envie de savoir plus sur l’engagement humanitaire de Habibata Cissé et de savoir ce peut apporter son équipe aux diabétiques en Mauritanie.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer l’ONG SOS Diabète Mauritanie ?

Permettez-moi, d’abord de vous remercier pour m’avoir donné cette opportunité pour parler de cette maladie qui avance à grands pas dans notre pays. Pour répondre à votre question, je peux dire que l’idée m’est venue après avoir su que je suis diabétique. Ce fait m’a surpris et je l’ai vécu avec beaucoup de difficultés mais avec le temps j’ai réussi à surmonter le choc et les soucis. Du coup, j’ai géré ma vie avec mon diabète de façon normale. D’ailleurs, j’en ai parlé (les raisons) dans mon discours lors de la cérémonie.

Vous avez célébré en grande pompe, la Journée mondiale du diabète, le 14 novembre. Est-ce que vous pouvez nous dire où en êtes-vous dans la lutte contre le diabète en Mauritanie ?

Etant donné que SOS Diabète a été créée en décembre 2017, nous avons pu faire un certain nombre d’activités entre autres des séances de sensibilisation sur les causes et conséquences de cette maladie et comment la gérer en distribuant des dépliants. Pour cela, nous multiplions nos contacts et nos démarches pour installer une unité médicale qui va permettre de faire des dépistages et fournir gratuitement des médicaments et des conseils aux malades vulnérables.

(Sourire..!) J'affirme que la lutte contre le diabète est notre la première action pour accompagner la santé publique. Cependant, il est responsable de dire que c’est une maladie qui est mal jugée dans notre pays alors que cela pouvait de ne pas être. Il constitue un facteur chez le malade à fournir le moindre effort pour surmonter les soucis. Par exemple, quand le patient suit correctement son traitement et les conseils de son médecin, il trouve la créativité et l’énergie revient. C’est ce que j’ai fait moi-même et c’est pourquoi je me suis investie dans la lutte contre cette maladie.

En vous retournant sur le court chemin parcouru, de quoi êtes-vous le plus fier ?

Notre principale source de fierté, c’est qu’il était difficile voire impossible d’approcher quelqu’un qui est diabétique pour lui parler de sa maladie et d’essayer de le convaincre qu’il peut vivre avec sans difficulté s’il suit les conseils de son médecin. Ici nous donnons la preuve que c’est possible - possible de vivre diabétique dans son foyer, dans son environnement et dans son travail sans problème. Les résultats sont là, nos activités de sensibilisation et nos rencontres avec les personnes diabétiques ont réussi. Bref, nous avons eu des oreilles attentives.

De ce fait, nous tenons à développer des stratégies concertées pouvant atteindre les populations les plus reculées et les plus démunies, c’est là que l’ONG SOS Diabète peut jouer un rôle déterminant.

Ainsi les équipes de sensibilisation en campagne ont un rôle essentiel : mobiles, présents, elles connaissent parfaitement le terrain, il suffit de les former et de les valoriser pour que cela fasse tache d’huile.

Quel est le lien entre SOS Diabète Mauritanie et les autorités ?

Il faut que vous compreniez que nous venons de faire notre première activité officielle (14 novembre) qui a été marquée par une forte présence des hauts responsables dont l’un des conseillers du ministre de la santé et un délégué à la place du représentant du FUNAP qui avait un agenda chargé.

Et j’ai été marquée par ma rencontre avec le ministre de la santé, M. Nedhirou Hamed qui m’a fait entendre que son département nous viendra en aide. Personnellement, il nous a encouragé dans cette mission qui va dans le sens de la santé publique.

Par rapport à votre question, nous pouvons dire que les liens sont bons et l’espoir est grand sur une coopération avec les autorités publiques, locales et municipales.

Tout dernièrement, nous avons adressé des lettres aux autorités compétentes et nous comptons beaucoup sur le ministère de la santé et celui des affaires sociales, de l’enfance et de la famille, dans nos projets.

Quelle lecture faites-vous, de la situation du diabète dans le pays ?

A l’instant, nous ne disposons pas de chiffres qui nous permettent d’avoir une idée sur le nombre de diabétiques ni sur l’évolution de cette maladie. Je peux souligner qu’avec le recensement que nous avions fait il y a de cela quelques mois, la première évaluation, nous donne environ 500 cas et nous sommes conscients qu’il y a plus. Nous voulons dire que beaucoup de personnes cachent leur maladie parce qu’elles sont victimes de stigmatisation de la part de leur entourage et leurs amis.

Mais, nous comptons nous approchez des structures sanitaires et de mener des campagnes de sensibilisations et des recensements pour avoir des idées sur le nombre de diabétiques. Cela dans le but de leur venir en aide sur différents plans (psychosocial et thérapeutique, …).

Un dernier mot

Pour gagner cette bataille qui est la lutte contre le diabète et le soutien aux diabétiques, il faut que l’ensemble des partenaires conjuguent leurs efforts. Nous sommes tous conscients que notre soutien aux malades du diabète demande un engagement non seulement des autorités mais des bonnes volontés et des partenaires pour que puissions atteindre les populations les plus reculées et les plus démunies. La détermination est l’arme la plus efficace est nous sommes déterminés pour aider les malades à gérer leur mal mais il nous faut des moyens financiers et matériels.

Et vous allez me permettre ici de remercier nos partenaires qui nous ont soutenu dans l’organisation et la réussite de la journée mondiale du diabète à Nouakchott (Conseil régional de Nouakchott, Prophamedis, ONG Sauvons une vie, AMID, ALDISMED, ONG les Jeunes Ambassadeurs, le Laboratoires Merck et la presse locale).

Propos recueillis par Aboubecrine SIDI




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