16-12-2020 08:29 - Sahara marocain: un ancien ministre mauritanien appelle l’Algérie à mettre fin à son radicalisme

Sahara marocain: un ancien ministre mauritanien appelle l’Algérie à mettre fin à son radicalisme

Le360maroc - L’ancien ministre de la Culture, de la Communication, de l’Artisanat, des Relations avec le parlement et porte-parole du gouvernement mauritanien, Sidi Mohamed Ould Maham, également ancien président du parti de l’Union pour la république, parti de la majorité actuelle, vient d’appeler la Mauritanie à saisir la nouvelle dynamique imprimée par la reconnaissance par les Etats-Unis de la marocanité du Sahara, pour donner à sa neutralité dans ce conflit une dimension plus positive.

Dans un post sur sa page Facebook, Ould Maham, ministre démissionnaire du dernier gouvernement de l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz avec lequel il était en désaccord, estime que les «solutions radicales» n’ont plus leur place et doivent être abandonnées en vue de régler définitivement le conflit du Sahara.

«Nous devons être absolument conscients que les solutions radicales sont irréalisables, et devons donc revoir nos positions avec courage et faire preuve de la plus grande souplesse face à la nouvelle dynamique, en nous penchant sérieusement sur les solutions pratiques disponibles, au lieu d'entraîner la région dans un conflit armé inutile».

Par «solutions pratiques», Ould Maham entend bien évidemment la proposition marocaine d’autonomie sous souveraineté marocaine, que vient de soutenir la proclamation de la Maison Blanche.

L’ancien patron de l’UPR, avocat de son état, interpelle en réalité l’Algérie pour lui demander de tirer les leçons de la décision américaine et de faire preuve de réalisme en levant l’hypothèque qu’elle a imposée à la construction maghrébine à travers son soutien au polisario.

Ainsi, il appelle à capitaliser sur la nouvelle dynamique imprimée par les Américains au conflit du Sahara, pour aller «vers un plus grand rapprochement et un plus grand réalisme dans les relations entre les parties au conflit, en réalisant que ce problème, qui n’a que trop duré, oppose en fin de compte des frères, dont certains doivent enterrer leur radicalisme afin de se consacrer au développement et à la stabilité dans la région, et lever tous les obstacles qui entravent l’intégration entre pays et peuples de la région», écrit-il.

Pour rappel, la Mauritanie a été sévèrement impactée par les 3 semaines du récent blocage du passage d’El Guerguerat par les milices du Polisario. Un épisode durant lequel Ould Maham s’était également fait remarquer en fustigeant, sur sa page Facebook, les menaces que le chef du Polisario avait proférées à l’encontre de la Mauritanie qui paierait un lourd tribut, selon Brahim Ghali, en cas de déclenchement des hostilités au Sahara.

En décrypté, ce post de l’ex-haut responsable politique mauritanien laisse clairement entendre que les carottes sont cuites pour le tandem Algérie-polisario, et qu’au cas où les lignes ne bougent pas du côté algérien, la Mauritanie doit faire preuve de «courage» pour prendre les décisions qui vont dans le sens de ses intérêts. A commencer par le retrait de la reconnaissance de l’entité fantomatique du polisario.

Par Mohammed Ould Boah





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Source : Le360 (Maroc)
Commentaires : 7
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Commentaires (7)

  • activiobservat (H) 16/12/2020 20:55 X

    Oul Maham a le droit d'exprimer sa conviction. Nous la respectons. Il est respectable. Mais la neutralite vaut mieux pour les raisons suivantes. A mon avis, nous devons promouvoir la coopération avec ces pays frères et voisins de la région (Algérie, Maroc…), mais quand on va conclure des accords de coopération avec ces pays il vaut mieux toujours le faire en présence d’un partenaire technique et financier international (une grande nation comme la France, les Etats-Unis…) qui peut garantir l’exécution loyale de ces accords que nous concluons avec ces pays frères et voisins qui sont beaucoup plus forts que nous sur le plan militaire et économique et dont l’histoire passée et actuelle nous prouve toujours qu’ils n’hésitent pas à avoir des visées sur notre souveraineté et sur nos ressources.

    Le même raisonnement est valable pour notre coopération avec les autres pays frères arabes plus lointains. Tous ces pays sont certes nos frères mais ils n’arrivent pas encore à être capables de se respecter mutuellement sans une intervention du système international. Cela viendra avec le temps et la bonne éducation démocratique.

    Il faut voir la réalité en face. La France est l’ancien colonisateur, haïe quand on se souvient de l’histoire coloniale d’avant 1960, aimée quand elle vient sauver les meubles lorsque notre souveraineté est mise en danger à notre naissance même en 1960 par un pays frère et voisin qui ne veut pas nous reconnaître. La France est aimée lorsqu’elle vient au secours de notre souveraineté mise en danger plus tard en 1977 par un autre pays frère et voisin qui, pour avoir un accès à l’océan Atlantique, soutient le Polisario dans une maudite guerre fratricide et haie avec nos frères sahraouis. La France est aimée quand on se souvient de l’apport en modernisation dont le pays a bénéficié dès le début de la pénétration française, peut-être pas autant que d’autres pays en ont bénéficié, mais cela a ses causes qui sont surtout notre rejet de l’apport du colon, même son apport de modernisme du fait de notre fierté de patrimoine civilisationnel arabo musulman que toutes nos communautés (arabophone, peulh, soninké, wolof) ressentaient à l’époque.

    C’est la France qui a « dessiné Â» nos frontières actuelles, comme pour d’autres pays limitrophes, et jusqu’à présent, jusqu’à preuve du contraire, c’est la France qui en est le vrai garant, de fait, en cas de crise aux frontières. Si nous restons quelques jours seulement sans la garantie de la France, à la merci des forces du Maroc ou de l’Algérie, ou de tout autre pays arabe qui a des intérêts sur ce lopin de terre (par exemple la Libye au temps de Kadhafi), notre armée est certes valeureuse mais elle n’est pas capable toute seule d’assurer notre souveraineté.

    La France ne nous protège pas nous, mais elle protège les frontières qu’elle avait tracées, bien sûr dans son intérêt. C’est normal. On ne peut lui reprocher de sauvegarder ses intérêts dans la sous-région, sinon une autre puissance remplira le vide. La nature a horreur du vide.

    Il revient donc à l’entité ainsi créée, la Mauritanie, de bien gérer ses intérêts en négociant avec tout le monde y compris la France. La présence française fait partie de notre histoire. Nous ne pouvons et nous ne devrions le nier. Nous ne pouvons et nous ne devrions l’effacer. Nous sommes comme tous les peuples et toutes les nations qui ont eu dans leur histoire des passages d’invasions, de conquêtes sous diverses formes, armées ou commerciales ou sous forme de missions religieuses. Ces passages laissent toujours des traces dans le patrimoine physique et culturel d’une nation ; C’est même le cas de la France elle-même qui a des traces de diverses cultures venues d’ailleurs à travers l’’histoire, y compris des traces d’apports venus de notre monde arabo musulman. Ils ne s’en complexent pas.

    Nous aussi, ne devrions pas avoir de gêne à coopérer avec tout le monde, et surtout avec la France en profitant de l’opportunité que nous avons en communiquant en Français. Nous sommes situés au milieu même d’une sous-région entièrement francophone depuis les bords de la Méditerranée jusqu’en Afrique centrale et même au-delà, sans parler du reste de la francophonie plus éloigné (Madagascar, Canada…)

    Le Français n’est pas nécessairement une menace pour notre langue arabe. Plus nous seront capables de communiquer en Français (langue pratiquée dans notre administration et dans notre sous-région) et ensuite en Anglais, plus nous seront ouverts sur le monde extérieur, et par conséquents plus nous seront développés et capables de promouvoir notre langue arabe (notre langue de Coran) et aussi nos autres langues nationales.

    En 1977, l’invasion mauritanienne du Sahara au côté du Maroc avait déstabilisé le pays. La France avait décidé d’intervenir militairement avec l’envoi d’une force interarmes d’environ 350 hommes principalement des forces aériennes équipées d’appareils ultrasophistiqués pour l’époque : des avions de combat Jaguars, des ravitailleurs C-135F, des Brequet Atlantic en guise de PC volant, des transports aériens DC8, Transall et des Nord 2 501.

    Face aux attaques du Polisario appuyé par l’Algérie, les forces de l’armée française engageaient des ripostes avec des SEPECAT Jaguar qui étaient basés à Dakar au Sénégal, sur la B.A. 160 Ouakam et détruisait les colonnes motorisées dans le désert qui devaient battre en retraite.

  • hayerim (H) 16/12/2020 13:39 X

    Tout à son déshonneur! Démagogue, prostitué politique longtemps au service d'un putschiste inculte et dictateur, le voilà qu'il se met, pour certainement une poignée de dirhams, au service d'un roitelet, lui aussi au service depuis toujours de l'impérialisme américain et des sionistes. Il nous dira, demain, que les pays musulmans, devraient accepter le fait accompli et dire aux palestiniens et aux syriens d'abandonner la lutte pour leur souveraineté et baiser les pieds des sionistes américains et reconnaitre la souveraineté de l'entité sioniste sur le Golan et la palestine. Mais Maham a eu saplace quilui sied et il s'y est engoufré : une belle place dans la poubelle de l'Histoire en compagnie de Trump, de Ben ALi, Moubarack et tous les idiots dictateurs que les USA ont abandonné comme de vulgaires kleenex! Quant à l'Algérie, grand pays indépendant grâce à son combat et non à la France n'a pas de lecon à recevoir des ordures politiques, Maham!

  • hachmi (H) 16/12/2020 11:49 X

    Tout cela est bien beau est attendu de la part d'un responsable comme vous, le seul bémol est vous réagissez après la réaction d'une personne pas normale telle Trump, et après la trahison du Roi de la cause des Palestiniens qui sont bien seuls maintenant !

  • mdmdlemine (H) 16/12/2020 11:27 X

    Pas surprenant d'un cadre d'Atar, cette ville fidèle à la monarchie depuis feu Ould Oubeid jusqu'à nos jours Reste à savoir si cette opinion reflète l'avis de tous les mauritaniens du Sud, du Centre ou de l'Etat ou s'agit d'un appel de connotation régionale et nordiste, qui ne tient pas compte de la position de neutralité affichée par le pays depuis des années Je pense que quand on est un grand cadre et on aspire à la politique, il y a lieu d'observer des réserves et de se limiter à manifester ses positionnements en privé et ne pas les étaler au grand public Peut être qu'il y a aussi une part de trahison au parti au pouvoir dans cette demarcation de l'ex président du l'UPR qui s'il est toujours dans le parti doit s'aligner à la position de la reference de l'UPR incarnée par Ghazaouni à savoir eviter des positionnements nuisibles à une mauritanie fragile et se contenter d'observer et que le meilleur entre le Maroc et le Polisario gagne puisque cette bataille aura un jour une issue espérons pacifique

  • Peschmerga (H) 16/12/2020 10:37 X

    Ce n’est pas parce que l’on est plus aux affaires que l’on incite le pays a des conséquences néfastes et injustes, la Mauritanie avait reconnu le RASD et d’autres pays n’ont pas reconnu le RASD, il faut savoir ce que le Maroc a céder aux américains pour cette position à la TRUMP d’éléphant, les richesses du Sahara et de la Mauritanie sont enjeux, je crois et je pense fermement que la Mauritanie doit maintenir sa position de neutralité, si le Maroc annexe tout le Sahara, une partie des sahraouis seront marocains d’autres seront mauritaniens, après le fils de Mohamed VI dira que son père lui avait dit avant sa mort que la Mauritanie faisait partie du Sahara, là ton fils toi Ould Maham devra prendre les armes ou périr dans le Maroc/Mauritanie et je sais que, c’est ce que tu veux, donc fait attention, la Mauritanie ne fait pas partie du Sahara du Maroc.

  • leguignolm (H) 16/12/2020 10:15 X

    Je ne sais pas s’il va cesser son radicalisme mais à savoir que son mythe (un état militairement puissant dans la sous région) s’est brisé. Un proverbe Danois : «Le lion devenu vieux est la risée des chiens ». Il y a un cas aussi que ce peuple Sahraoui n’est pas bien engagé dans sa lutte d’Independence ou il sait que sa lutte n’ira nul pars ou une lutte perdue d’avance : le pourquoi, il cherche la nationalité de ce trois pays frontalières et chaque « peuplade » prend la nationalité du pays frontalière.

  • nabuchodonosor (H) 16/12/2020 09:55 X

    Il y un adage qui dit qui se ressemblent s'assemblent, et un autre de préciser : "qui trahira un jour, trahira toujours". Après son échec lamentable en politique en étant la tête de pont du bataillon des parlementaires putchistes contre le premier Président démocratiquement élu et sa volte face légendaire tardive après avoir été viré par son général. Le voilà aujourd'hui qui souille le dernier dessous qui lui restait (sa qualité de juriste) en s'alliant contre le Droit international en soutenant les thèses de ...Trump. Triste fin d'un troubadour qui cherche désespèrement à s'accrocher à un autocrate.