17-12-2020 19:30 - Vidéo. Mauritanie: les précisions des avocats de la défense, après la dernière audition de ould Abdel Aziz

Vidéo. Mauritanie: les précisions des avocats de la défense, après la dernière audition de ould Abdel Aziz

Le360afrique - L'ancien président Mohamed ould Abdel Aziz a de nouveau été convoqué par la police chargée de la répression des infractions à caractère économique. Son avocat, Me Taleb Khiyar ould Mohamed Maouloud, explique que son client, en ne répondant pas aux enquêteurs, n'est pas dans une posture de défiance.

Sous la conduite du parquet anticorruption, la police chargée de la répression des infractions à caractère économique, qui mène depuis six mois une enquête préliminaire visant l’ancien chef de l’Etat mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz (durant deux mandats successifs, de 2008 à 2019) a convoqué celui-ci pour une nouvelle audition.

Lors de cette nouvelle audition, et comme pour les précédentes, l'ex-président mauritanien a préféré garder le silence, "sans esprit de défiance vis-à-vis de la justice", explique son avocat.

Taleb Khiyar ould Mohamed Maouloud entend en premier lieu lever un quiproquo, un malentendu, selon cet homme de loi, selon lequel son client refuse de répondre aux questions des enquêteurs. L'avocat précise que Mohamed ould Abdel Aziz "n’est pas dans une posture de défiance".

Mohamed ould Abdel Aziz a simplement décidé de garder le silence, exerçant ainsi un droit qui lui est reconnu par les lois de la République Islamique de Mauritanie, dont l’article 93 de la constitution, à travers lequel est posé le principe de "l’immunité totale" et un "privilège de juridiction".

Son avocat déplore le traitement réservé à ce dossier, enclenché, selon lui, "sur des bases politiques et de règlements de comptes", entraînant les "lenteurs de l’enquête préliminaire".

Taleb Khiyar ould Mohamed Maouloud critique, de plus, cette démarche, dont il estime qu'elle est "contraire à la loi", notamment le fait "d’engager une procédure contre un ancien président de la République, sur la base d’un rapport établi par des députés", dont la compétence, précise-t-il, porte sur "le contrôle de l’action gouvernementale", et non sur des "actes posés par le président de la République, première institution et premier magistrat du pays", en tant que président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).

L'avocat de Mohalmed ould Abdel Aziz dénonce aussi des convocations "intempestives, en violation de toutes les règles de procédure" et met en évidence une situation à travers laquelle son client "subit des voies de faits" et non des mesures justifiées par le droit, et ce, depuis plusieurs mois.

Il rappelle que Mohamed ould Abdel Aziz bénéficie d’un "privilège de juridiction" et ne peut, à cet égard, qu'être poursuivi que devant la Haute cour de justice (HCJ), pour un seul crime qui pourrait lui être reproché par l'Etat mauritanien: celui de "haute trahison".

Par De notre correspondant à Nouakchott
Amadou Seck





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Commentaires (7)

  • activiobservat (H) 20/12/2020 23:37 X

    Une demande pressante et croissante d’une certaine opinion publique et internationale au Président Ghazouani pour qu’il cesse de faire passer le temps pour retarder les poursuites des personnes impliquées dans l’affaire de la dernière décennie. Le gouvernement vient d’annoncer de distribuer des milliards aux populations face au coronavirus et, comme par hasard, pourquoi pas, pour calmer ce qui peut être calmé face à l’autre demande pressante et croissante de cesser de faire passer le temps en sauvegardant les intérêts de la dernière décennie. Mais, calmer cette dernière demande ne sera que pour un petit répit. Elle ne se traite pas comme le Coronavirus. Tout prête à croire qu’il y a une volonté de noyer le poisson. Il vaut mieux être réaliste pour l’intérêt général et éviter d’exposer le pays à des risques de court, moyen et long terme. M. le Ministre de la justice, M. le Ministre de l’intérieur, votre responsabilité est d’alerter le président de la République sur la gravité de la situation au lieu de l’encourager ou l’inciter à faire passer le temps pour retarder les poursuites des personnes impliquées dans l’affaire de la dernière décennie.

  • activiobservat (H) 20/12/2020 22:13 X

    Le Président Ghazouani non seulement continue à ménager et garder les personnes de la décennie précédente, mais aussi il commence à leur amener des renforts en nommant à la tête des conseils d’administration de grandes sociétés publiques, la nouvelle société de l’entretien routier ETER(ENER) et Mauritel, des personnes symboles de la mauvaise gestion. Pour ETER(ENER), Didi Ould Biyé était au budget et aux finances au temps de l’ancien régime du président Maaouiya O. Taya. Il paraît qu’il était l’équivalent de Moctar Ould Diay actuel dans la dernière décennie avec tout ce que cela comporte. Il paraît que « Didi Ould Biyé, au temps de Maaouiya », était exactement le sosie de « Moctar Ould Diay dans la dernière décennie ». Ainsi, le président Ghazouani aura actuellement deux « Moctar Ould Diay » dans son régime. Un à la SNIM et l’autre au conseil d’administration de l’ETER(ENER). Pour Mauritel, le ministre de l’intérieur de la dernière décennie Ould Abdallah avait bien participé à la gestion des affaires de la dernière décennie même si on ne lui connaît pas de cas flagrant de mauvaise gestion. Tout le monde espérait que Ghazouani va finalement avoir du courage et abandonner cette attitude de peur et d’hésitation qui l’habite. Sa manière de ménager les intérêts de son prédécesseur de la dernière décennie n’est ni dans l’intérêt de son prédécesseur et c’est dangereux pour Ghazouani lui-même et pour la nation. Les répercussions de cette manière de faire risquent d’arriver en moyen et long terme en boomerang.

  • Marrakech (F) 19/12/2020 12:50 X

    Voler l'Etat quand on es président de la république, ce n'est pas de la haute trahison ? Les biens publics appartiennent-ils au chef de l'Etat en Mauritanie ?

  • activiobservat (H) 18/12/2020 21:08 X

    La photo de cet avocat, la vidéo, la bibliothèque… tout donne bonne impression. Surtout le visage de Me Taleb Akhiar et le nom et prénom qu’il porte ont une consonance de famille des grandes résistances porteuse des grandes causes et de grands idéaux. C’est clair, il est digne de respect et de confiance.

    Le fait que des personnes de son niveau lui ou encore d’autres de grand calibre comme Me Ould Chidou ou des éminents administrateurs et politiques comme Sidi O. Ahmed Deya et quelques autres… défendent, directement ou indirectement, des personnes impliquées dans cette casse du siècle, est un peu troublant. Ils ont surement des raisons que nous ne mesurons pas encore suffisamment. Il est sûr que ces grandes personnalités ne vont pas se mettre sur la conscience, sans raisons valables, cette affaire de la dernière décennie dont l’ampleur est sans précédent dans l’histoire du pays et dans la sous-région.

    Le traitement juridique de l’affaire est une question de « forme »-Juridictions de droit commun ou Haute cour- La forme est certes importante. Mais c’est le « fonds » qui importe le plus pour déterminer quelqu’un moralement à s’approcher ou à s’éloigner de l’affaire. L’ampleur de cette affaire de la dernière décennie est sans précédent dans l’histoire du pays et dans la sous-région.

    Les dégâts de la dernière décennie se sont déroulés devant les yeux de tout le monde. Personne parmi les civils et les militaires n’a jamais pris un réel risque de les empêcher sauf peut-être l’ex président feu Ely ou de rares journalistes et blogueurs.

    A présent, le Président Gazouani non seulement continue à ménager et garder les personnes de la décennie précédente, mais aussi il commence à leur amener des renforts en nommant dans le conseil des ministres de ce Mercredi 16 Déc 2020 à la tête des conseils d’administration de grandes sociétés publiques, ETER(ENER) et Mauritel, des personnes symboles de la mauvaise gestion.

    Pour ETER(ENER), Didi Ould Beyah était au budget et aux finances au temps de Maaouiya. Il paraît qu’il était l’équivalent de Moctar Ould Diay dans le régime de Maaouiya avec tout ce que cela comporte. Il paraît que Didi Ould Beyah, au temps de Maaouiya, était exactement le sosie de Moctar Ould Diay dans la dernière décennie. Ainsi, le président Ghazouani aura actuellement deux « Moctar Ould Diay » dans son régime. Un à la SNIM et l’autre au conseil d’administration de l’ETER(ENER).

    Pour Mauritel, le ministre de l’intérieur de la dernière décennie Ould Abdallah avait bien participé à la gestion des affaires de la dernière décennie même si on ne lui connaît pas de cas flagrant de mauvaise gestion.

    Tout le monde espérait que Ghazouani va finalement avoir du courage et abandonner cette attitude de peur et d’hésitation qui l’habite. Sa manière de ménager les intérêts de son prédécesseur de la dernière décennie n’est ni dans l’intérêt de son prédécesseur et c’est dangereux pour Ghazouani lui-même et pour la nation. Les répercussions de cette manière de faire risquent d’arriver en moyen et long terme en boomerang.

    Le problème est que celui ou ceux qui ont causé les dégâts de la dernière décennie, il y a encore dans notre pays d’autres qui ont exactement leur profil, leur éducation, leur niveau, leur soucis, et ces gens-là du même profil que lui, qu’eux, vont se dire que s’est faisable, qu’il faut qu’ils réalisent eux aussi exactement le même exploit que le copain qui était du même genre qu’eux, du même profil, qui ne pensait pas pouvoir ni devoir un jour s’occuper des affaires publiques à un si haut niveau. Alors, ces gens-là du même profil feront tout pour avoir leur décennie, leur tour comme Président de la république, avec un partenaire fidèle à l’état-major de l’armée et réaliser des exploits (dégâts) plus importants pour avoir une fortune au moins égale à celle amassée dans le régime précédent.

    Les copains se comparent entre eux. Et, cette fois, cette décennie-là, le pays ne va pas seulement s’affaisser, il va s’écrouler. Sauf sursaut venant de quelque part. Il va s’écrouler sur nous autres, sur tout le monde y compris ceux des dégâts de la dernière décennie et ceux du même profil qui vont venir faire la même chose demain ou après-demain dès qu’ils constatent que les dégâts précédents sont passés impunis malgré leur ampleur, ou que leur auteurs ont pu garder tout ou une partie de ce qu’ils ont détourné. En gardant une partie de ce qu’ils ont détourné, ils sont toujours gagnants et c’est motivant pour ce genre de profils pour aller dans l’aventure.

    اللهم لا تؤاخذنا بما فعل السفهاء منا

  • MAROU2015 (H) 18/12/2020 09:00 X

    Tous les chefs d'Etat du monde ont voulu a un moment ou a un autre faire comme AZIZ dans l'exercice de leurs fonctions mais ils avaient chaque fois peur de subir ce qui est en train de subir AZIZ qui lui n'a pas eu peur. Quand on est plus Presisent on doit bien le savoir.

  • hamaodo (H) 17/12/2020 21:13 X

    l'ex président Sarkozy est juge en France par quelle juridiction actuellement? ordinaire ou haute cours de justice?et il a ete entendu par des juges et magistrats ordinaire avant d'en arrive là;donc du calme l'avocaillon.

  • Adiekodda (H) 17/12/2020 20:39 X

    Ce soit disant n'a rien compris ni retenu de ce qu'il peut être appris . Je le cite "Le président de la république est le chef des armées, garant de constitution..." oui mais celui en question ne l'est plus .Md ould Abdel Aziz devient simple citoyen comme lui .la preuve en est que cet avocat le considère comme ancien président de la république. Faut-il donc faire sourde oreille aux violations de la loi fait par ce dernier au cours de ses deux mandats quand il était intouchable alors qu'il n'est plus en fonction .je pense que non . Arrêtez donc de nous enmerder avec vos théories qui n'ont aucun fondement.