19-12-2020 00:00 - À quand la fin du cumul des mandats ou la démocratie véritable en Afrique ?

À quand la fin du cumul des mandats ou la démocratie véritable en Afrique ?

Initiatives News - Les départs contraints ou « volontaires » de nombreux chefs d’États africains tels, entre autres, Robert Mugabe, Blaise Compaoré, Yahya Jammeh, Josoph Kabila, le renoncement au troisième mandat du général Mohamed Ould Abdel Aziz, la démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika et la chute du dirigeant soudanais Omar El-Béchir me font espérer que tôt ou tard le cumul des mandats cessera et que la vraie démocratie arrivera en Afrique, même s’il reste encore un long chemin à parcourir.

Accordons-nous le temps et patientons tout simplement ! Car comme le dit ce proverbe africain : « C’est en supportant les piqûres des abeilles qu’on récolte le miel ». Le recours à la violence, notamment par l’utilisation forcenée des armes n’est plus une solution.

Tout doit se jouer dans les urnes tant pour les scrutins présidentiels, municipaux que législatifs, et ce quelles que soient les erreurs ou les fraudes : absence de représentants de bureaux des camps adverses, suppression de certains noms et numéros sur les listes de votants, ou encore suspension du vote pour les électeurs en faveur des candidats d’opposition.

Les considérations ethniques, claniques et statutaires quant à elles, doivent être non seulement révolues, mais aussi bannies, surtout au XXIe siècle. De même, il est temps de tourner le dos au « hold-up électoral ».

Le vainqueur doit être indubitablement celui qui a remporté plus des voix. Peu importe son origine ! Je suis écœuré par l’accaparement du pouvoir par certains dirigeants d’Afrique francophone, anglophone et arabophone.

Ces soi-disant démocrates, rédempteurs, gentilshommes et vénérables maîtres, en majorité militaires, se targuent davantage de leurs pouvoirs autocratiques, s’autorisant à briguer plusieurs mandats électifs bien que la Constitution de leurs pays ne le leur permette pas.

Après les pays tels que le Zimbabwe, le Burkina Faso, le Gabon, le Tchad, le Cameroun, une nouvelle retouche constitutionnelle est entrain d’être amorcée sur le territoire africain.

Les idées le plus couramment avancées pour justifier cette mesure sont immuables : le besoin de stabilité, la nécessité de poursuivre une œuvre inachevée, la réalisation d’un projet délaissé, la protection d’intérêt public et la réponse à une sollicitation populaire.

C’est le cas en Guinée, en Côte d’Ivoire… Car pendant que l’opposition proteste, les chefs suprêmes de ces pays continuent à briser les verrous constitutionnels.

Ismail Traoré

Étudiant-chercheur à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Limoges / France

ismael172017@yahoo.com



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Commentaires (4)

  • RYM SAHRA (F) 22/12/2020 16:55 X

    M.TRAORE pointe du doigt un problème persistant et non encore résolu dans tous les pays pauvres du monde d'ailleurs. Oui la légitimité doit se gagner dans les urnes. L'apprentissage de la démocratie commence par le respect de la liberté du choix. Peu importe le résultat quand la méthode du choix est loyale. Les électeurs rectiferaient pour les prochaines fois. L'éveil des consciences se fait de cette manière. Quant aux alibis de prolonger les mandats en transgressant la constitution je dirais " nul n'est indispensable et les cimetières sont pleins de gens indispensables qu'on a pu remplacer" Donc l'espoir de M. Traoré est légitime et son optimisme doit persister

  • Marrakech (F) 19/12/2020 12:46 X

    lDémocratie africaine est un oxymore !

  • mdmdlemine (H) 19/12/2020 09:44 X

    trés bon sujet de discussion M Traoré Personnellement je ne suis pas contre deux mandats pour un président qui à son actif des acquis réels autres que ces fausses réalisations qu'on fait croire à l"'opinion Pourquoi? parce qu'un mandat est trés court pour apprécier et pour concrétiser des projets lancés pour donner leurs fruits au délà d'un mandat parce qu'aussi on peut se debarasser d'un bon président pour élire un mauvais qui sachant qu'il n'y a plus d'un mandat va mettre le pays à sangsue Un excellent sujet qui necessite un forum de discussion pour évaluer les idées et les contre idées Courage et continuer à conscientiser l'opinion c'est un service immatériel inestimable

  • nemahaidara (F) 19/12/2020 08:30 X

    On parle de cumul de mandat lorsque par exemple on est député et maire ,ou sénateur maire .Dans tous les cas être élu deux fois en une pour deux mandats . Ceux que vous citez n’ont pas deux mandats mais un seul celui de président de la république (élu ,bien ou mal ).Il faut parler non pas de cumul de mandat mais de mandat « extensible  »  peut être . Et puis il y’a un préalable à toute démocratie,toute élection :c’est le libre arbitre ,le choix conscient.Cela passe par le fait de connaître ses droits ,ses devoirs ,le rôle des institutions. Or en Afrique plus de 90 pour cent des électeurs n’ont pas de conscience politique ou certains n’ont même pas une conscience tout court . C’est pour cette raison que beaucoup d’africains pensent qu’il faut une démocratie africaine ,qui respecte les valeurs universelles de liberté,d’égalité,combattant tous les sectarismes mais basée sur nos Traditions millénaires ..,