19-12-2020 13:13 - Sahara, Alger et Tunis au bord de la crise

Sahara, Alger et Tunis au bord de la crise

Mondafrique - Entre Tunis et Alger, les relations diplomatiques se tendent. La raison ? Les récentes déclarations de deux anciens grands commis de l’État tunisien au sujet de la gestion controversée du dossier du Sahara occidental par le voisin algérien.

Un article de Maher Hajbi

Que reprochent Moncef Marzouki, ancien président de la République, et Ahmed Ounaies, ancien chef de la diplomatie tunisienne, à Alger ?

Pour Moncef Marzouki, “le régime algérien en déclin sur le plan politique et moral, vend des illusions aux Polisarios qu’il détient comme otages au service d’un choix politique fallacieux”. L’ancien pensionnaire de Carthage écarte l’idée d’un “État sahraoui” et accuse le régime algérien d’avoir commis un crime envers son peuple et envers l’union maghrébine.

Ahmed Ounaies a, quant à lui, accusé Alger d’avoir confisqué des centaines de kilomètres du Sahara tunisien, “une démarche menée, également, contre le Maroc qui essaie simplement de défendre la souveraineté de son territoire, tout comme ils l’étaient avant la colonisation”.

Le spécialiste en relations internationales dénonce “le rôle du régime militaire algérien pour alimenter une guerre contre le Maroc qui, après avoir fait face à ces hostilités pendant 45 ans, a opté pour une nouvelle stratégie : établir des relations diplomatiques avec Tel-Aviv en contrepartie de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du Royaume sur le Sahara Occidental. “Une décision surprenante mais courageuse”.

Ces affirmations des deux anciens hommes d’État ont mis à mal l’établissement militaire en Algérie et il a fallu l’intervention du ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi à ce sujet. Le chef de la diplomatie tunisienne s’est entretenu avec l’ambassadeur algérien, Azour Baalal, pour souligner “l’intérêt que porte le président de la République Kaïs Saïed aux relations tuniso-algériennes” afin d’apaiser les tensions et rassurer le voisin algérien.

Par La rédaction de Mondafrique





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Source : Mondafrique
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Commentaires (1)

  • activiobservat (H) 19/12/2020 14:32 X

    Notre coopération avec ces pays frères et voisins de la région (Algérie, Maroc…) doit obéir à des règles de fraternité mais aussi de prudence, surtout quand on va conclure des accords avec eux il vaut mieux toujours le faire en présence d’un partenaire international (une grande nation comme la France, les Etats-Unis…) qui peut garantir l’exécution loyale de ces accords. Ces pays frères et voisins sont beaucoup plus forts que nous sur le plan militaire et économique et leur l’histoire passée et récente nous prouve toujours qu’ils n’hésitent pas à avoir des visées sur notre souveraineté et sur nos ressources.

    Le même raisonnement est valable pour notre coopération avec les autres pays frères arabes plus lointains. Tous ces pays sont certes nos frères mais ils n’arrivent pas encore à être capables de se respecter mutuellement sans une intervention du système international. Cela viendra avec le temps et la bonne éducation démocratique.

    Il faut voir la réalité en face. En 1977, l’invasion mauritanienne du Sahara au côté du Maroc avait déstabilisé le pays. La France avait décidé d’intervenir militairement avec l’envoi d’une force interarmes d’environ 350 hommes principalement des forces aériennes équipées d’appareils ultrasophistiqués pour l’époque : des avions de combat Jaguars, des ravitailleurs C-135F, des Brequet Atlantic en guise de PC volant, des transports aériens DC8, Transall et des Nord 2 501.

    Face aux attaques du Polisario appuyé par l’Algérie, les forces de l’armée française engageaient des ripostes avec des SEPECAT Jaguar qui étaient basés à Dakar au Sénégal, sur la B.A. 160 Ouakam et détruisait les colonnes motorisées dans le désert qui devaient battre en retraite.

    A l’origine de cette maudite guerre fratricide, haïe et regrettée avec nos frères sahraouis, il paraît que feu Moctar Ould Daddah était dans l’embarras, entre le marteau et l’enclume. D’un côté, les forces encombrantes du Maroc et de l’Algérie qui s’observent dans cette affaire en chiens de faïence, et de l’autre côté, les frères Sahraouis qui, sous l’influence de l’Algérie, ne voulaient aucunement accepter l’accord tripartite -traité de Madrid de novembre 1975- par lequel l’Espagne transférait l’administration du Sahara au Maroc et à la Mauritanie, tout en souhaitant que les populations du Sahara puissent accéder plus tard à l’autodétermination. Le Polisario appuyé par l’Algérie était alors entré en guerre contre les forces du Maroc et de la Mauritanie.

    Dans cette situation, le Polisario aurait pu s’épargner un front dans cette guerre, le front de la Mauritanie et de faire preuve historique du lien spécifique entre les deux peuples et considérer que cette partie du Sahara est sous administration de leurs frères mauritaniens en attendant des jours meilleurs, comme le dit d’ailleurs l’accord tripartite, pour accéder plus tard à l’autodétermination. Ils n’ont pas agi de la sorte. Pourtant cela était la bonne stratégie pour préserver la dignité et le sang sahraoui et mauritanien, mais ils ne pouvaient le faire car ils étaient déjà complètement entre les griffes de l’Algérie.

    Et c’est dommage que ces populations, pourtant de vocation guerrière et capables de sacrifices, ne pensent toujours pas à ces options stratégiques. Cela viendra avec temps. Avec le temps, ces populations de part et d’autres comprendront les dangers qui les entourent et la communauté de destin qu’ils ne peuvent ignorer. Avec le temps, on peut espérer que le Maroc et surtout l’Algérie vont se lasser de jouer avec le sang, la chair et l’honneur de ces nobles populations.