Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) a organisé, les 2, 3 et 4 juin 2022, dans les locaux de la direction régionale de la SONADER à Boghé, un atelier de formation sur les techniques de ciblage et outils méthodologiques au profit des délégués régionaux (Adrar, Trarza, Brakna, Gorgol et Guidimakha) et de leurs services techniques ainsi que les directions régionales de la SONADER, le CNRADA, les conseillers des Walis, les plateformes multi-acteurs (PMA), les assistants techniques régionaux et des experts du projet.

Le présent atelier, le 2e du genre dans la vallée après celui de Kaédi (17 au 19 mai 2021), a pour objectifs de « renforcer les capacités de tous les acteurs de mise en œuvre de l’irrigation, d’outils pertinents leur permettant de mieux cibler et de mieux identifier les sites prioritaires et de prévenir les erreurs qu’il faudra éviter et les enjeux pour gérer les tensions ».

Les bénéficiaires ont unanimement magnifié le contenu des modules de formation. Selon MM. Lam Aliou et Cissé Abou, respectivement membres de la PMA au Brakna et du CRD au Gorgol, cet atelier a permis aux participants de « se familiariser sur les outils de ciblage pour mener à bien des sous-projets à soumettre aux comités régionaux de développement ».

Le Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS) qui regroupe, outre la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Sénégal et le Tchad est né à la suite de la Réunion de haut niveau sur l’irrigation tenue à Dakar le 31 octobre 2013. Cette réunion avait abouti à une déclaration des chefs d’états recommandant alors l’impérieuse nécessité d’accélérer les rythmes des investissements dans l’irrigation en se fixant pour objectif à court terme l’irrigation d’un million d’ha au Sahel avec l’appui de la Banque Mondiale.

Il a pour objectf général de « contribuer à jeter les bases d’une agriculture irriguée en expansion, productive, durable, rentable, créatrice d’emplois et assurant la sécurité alimentaire au Sahel ». Son objectif spécifique est « d’améliorer la capacité des parties prenantes à développer et gérer l’irrigation et à accroître les superficies irriguées en suivant une approche régionale basée sur les solutions dans les pays participants au Sahel ».

Pour ce qui concerne la Mauritanie, le projet qui a démarré en 2018, cible 9 Wilayas (Les deux Hodhs, l’Assaba, le Tagant, l’Adrar, le Trarza, le Gorgol, le Guidimakha et le Brakna) répartis en deux grandes zones : La zone irriguée qui couvre les régions de la vallée et la zone pluviale qui couvre les régions du nord et de l’est.

Selon les ATR (assistants techniques régionaux) des zones Brakna/Trarza et Gorgol/Guidimakha, respectivement MM. Cheikh Sbaï et Mamoudou Touré, « le but du projet est de mettre en place un mécanisme pour valoriser le potentiel irrigable partant du constat que les terres et les ressources en eau sont disponibles ». Pour ce faire, il faudra mettre sur pied des infrastructures pour permettre la maîtrise de l’eau et faire l’irrigation, expliquent encore les deux responsables du projet.

Parmi les réalisations du projet dans la wilaya du Trarza, on cite entre autres, l’aménagement de 12 sous-projets PIV (Petits périmètres irrigués villageois) d’une superficie d’environ 300 ha répartis sur 12 localités, la mise en valeur de 50 ha aménagés et équipés pour des coopératives féminines réparties dans 24 villages et 2 sites pilotes sur 10 ha (5 ha chacun). Quant à la Wilaya du Brakna, elle a bénéficié de 200 ha aménagés sur 9 sites dont 6 déjà mis en valeur, de deux sites pilotes à Saré Soukki et EL Qods qui s’étendent sur 10 ha ainsi que la réhabilitation de deux barrages. Il s’agit là des projets de première génération comparativement à ceux du Gorgol/Brakna.

Notons enfin que la Mauritanie est classée première en termes de réalisations par rapport aux autres pays à la suite d’une revue à mi-parcours.

Abdoulaye Alassane Dia

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