Cridem Culture - C’est l’une des voix qui s’est imposée sur la scène du rap en Mauritanie : il s’agit de Brahim Alioune Fall alias Waraba qui a sorti le 4 août, son EP intitulé "THE COME BACK TAPE VOL.1".

L’écriture de cet album est façonnée par son séjour en Belgique, le contexte sociopolitique de son pays. Un album qui met également en avant les injustices qui se passent en Mauritanie. Une musique drapée dans un rap qui chante les rencontres et l’exil.

L’EP sonne le réveil de Waraba (en bambara, le nom signifie lion).

Ainsi, l’EP démarre par "Do Saxx Siip" qui fait la part belle aux clashes et égotrip. Une façon de promettre un "été de Boghé" dans les oreilles de ceux qui pensent que ce grand nom de raprim est devenu un géant aux pieds d’argile. Le message est clair : le vin se bonifie avec l'âge. L’homme a aujourd’hui plus de 25 ans de carrière musicale dans les jambes.

Son premier album intitulé "Yomboul" est sorti en 2006. En 2003, Waraba participe à la mixtape Teach Den Inna Di Dance produite par Dj Mani, avant de tenter l’année suivante, une aventure, au Sénégal, pays de rap. Il figure dans plusieurs enregistrements : "ART DE LA RIM", la première compilation de rap mauritanien, "Art de la Rim - Collectif 994 Crew" qui verra la participation d’illustres figures du rap sénégalais en l’occurrence Dj Gee Bayss, Xuman et Shakka Bab's.

En 2005, il participe aux roots du Sound produit par Selecta Tarzan et Dj Mani 2, sortie en France et à la mixtape "Egotrip et Scratchness" produite par le sénégalais Dj Gee Bayss sortie au Sénégal. A partir de 2006, il s’illustre notamment en participant au clip "Poto-Poto" qui réunit plusieurs grands noms du rap en Afrique dans le cadre d’une campagne de sensibilisation portant sur les droits de l'enfant et les problèmes de la jeunesse.

De Ouagadougou à Niamey en passant par Conakry, Waraba parade les scènes. Il fait également des crochets en France, en Suisse ou encore au Pays-Bas pour porter très haut le rap mauritanien. Enchainement également des collaborations, comme le projet Mangrove.

En 2020, il signe l’EP intitulé "ogùn ferraille" sorti en Belgique.

Son dernier EP se nourrit également des épisodes douloureux qui ont marqué son pays, la Mauritanie, récemment, comme la mort de Souvi ou Oumar Diop. Illustration dans le morceau "Deuxième page", véritable cri de cœur d’un artiste qui vocifère pour faire entendre sa voix face à la faillite de l’éducation, du système sanitaire. Et autres maux : la corruption, la mauvaise gouvernance, le népotisme…

L’EP comprend également le titre "Dioxela". Les amoureux de dancehall sont bien servis avec ce morceau écrit loin des tumultes de la vie. Sur le titre "mani nassi", Waraba ralentit le tempo en mettant en avant les sonorités de la musique seurbâte (maure). En mode philosophe, Brahim Alioune Fall ferme son EP avec le titre "défal cool".

Autrement dit, on n’arrête pas la mer avec ses bras. Tout est écrit dans le grand livre du destin…

Par Babacar BAYE NDIAYE
Pour Cridem Culture

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