21-04-2024 15:51 - Vladimir Poutine a changé le logiciel géopolitique de notre sous-région : rien ne sera plus comme avant

Vladimir Poutine a changé le logiciel géopolitique de notre sous-région : rien ne sera plus comme avant

Sans son "Opération Spéciale" du 24 Février 2022 en Ukraine, il se pourrait que dans le corps de chacun de nous, il aurait été plantée à ce jour une puce magnétique contrôlant nos déplacements, notre état de santé, nos parcours; bref nos vies tout simplement.

De richissimes familles comme les Rothschild, mieux des lobbies scrupuleux, ou des multinationales mercantiles avaient la mauvaise intention de soumettre l'Humanité à leurs diaboliques lucres, en profitant de la pandémie de la covid 19, surfant ainsi sur la peur des citoyens du monde, afin d'engranger des sommes colossales d'argent.

Sans lui également, je veux nommer Vladimir Poutine, le gendarme yankee allait disposer de la liberté sur les "petites nations", comme par exemple l'implantation des troupes américaines au Niger, que même les autorités de Niamey ne pouvaient contester. C'est avec l'arrivée des Russes la semaine dernière que les Américains ont accepté de quitter le pays du général Abdourahmane Tchiani.

C'est que depuis la chute du mûr de Berlin dans la nuit du 9 novembre 1989, les Occidentaux ont cru vaincre le bloc soviétique. Soit. Mais le président russe, Vladimir Poutine, un patriote, a maintenu allumé le flambeau de la résistance afin d'endiguer l'unilatéralisme que les occidentaux, par le biais de leur organisation militaire (Otan) ont bien voulu échafauder, en l'absence d'un véritable contrepoids.

Leur appétit les a poussés jusqu'à vouloir conquérir des pays comme la Géorgie, ou l'Ukraine, anciens satellites et véritables verrous historiques, dont l'occupation aurait abouti à l'implantation des premiers jalons précurseurs à la menace existentielle sur la "Russie Eternelle". Qui contrôle Tbilissi et Kiev, menace ipso facto les intérêts supérieurs, voire l'existence même de Moscou.

Ainsi pour endiguer toute velléité d'expansionnisme, et annoncer le retour de la Russie en tant que grande puissance, Vladimir Poutine a commencé à chasser d'abord sur les terres des anciennes colonies de la France en Afrique de l'ouest. Ne dit-on pas que la meilleure défense, c'est l'attaque?

A/ Les russes sont à nos portes

Après le Mali, le Burkina et le Niger, les Russes ne s'arrêteront pas avant de faire tomber la Côte d'Ivoire, grenier de l'Afrique de l'Ouest et dernier grand bastion de la Françafrique, ensuite le Ghana de Kwamé Nkrumah, un panafricaniste de renom.

En Mauritanie, la présence des russes aidant l'Armée malienne, le long de nos frontières Sud-Est, est un facteur nouveau qui risque de bouleverser les habitudes de nos concitoyens, de changer en profondeur le logiciel sociologique des habitants des deux frontières, Mali-Mauritanie. Ainsi ce qui était permis durant des millénaires, à savoir la libre circulation des personnes, la transhumance ou déplacement périodique du bétail, etc... risque de s'étioler. Voilà que le monde dans sa globalité change nos habitudes, nos us et coutumes et c'est un impératif pour nous que de s'y adapter ou de disparaître.

Peut-on reprocher au pouvoir malien de vouloir ratisser le long de sa frontière afin de chasser ceux qui répandent la terreur sur son territoire? Je pense que non. Mais à chaque situation nouvelle, notre Armée doit apporter des solutions idoines.. Nos militaires doivent prendre les devants et se préparer surtout à une longue campagne d'attrition. C'est leur devoir. Le temps de la condescendance à l'égard du soldat malien, mal équipé, mal nourri, mal encadré est révolu. Le pays de Assimi Goita n'est plus ce maillon faible, moqué et duquel on avait l'habitude de se gausser.

L'albatros a greffé des "ailes de géant", en moins d'une mandature et ,croyez-moi, des ailes qui "l'empêchent même de marcher". Il suffit de voir la photo qui a circulé hier sur les réseaux sociaux, montrant un Assimi Goita sûr de lui, un commando en tenue de combat affichant une attitude désinvolte, face à lui, deux généraux, le MDN et le directeur du BED, immobiles, secs comme l'arbre du Ténéré, accompagné d'un diplomate décontenancé en costume bleu...Cette photo en dit long sur les relations entre le Mali et la Mauritanie et l'ascendant psychologique qui en résultera.

B/ A l'heure où je vous écris :

Le Mali a réarmé et son arsenal commence à surpasser le nôtre. Le pouvoir malien composé d'une kyrielle de colonels qui se disent patriotes, et d'un gouvernement de "combat", à sa tête un homme politique expérimenté, ne ménagera aucun effort pour restaurer son intégrité territoriale, sa dignité perdue et son économie moribonde.

Avec l'assistance des troupes de la société russe Wagner, les militaires maliens feront tout pour bouter tous ceux qui ont pris les armes contre le pouvoir central de Bamako, à savoir les Arabes(Maures du Mali), les Touaregs et les Peuls d'Amadou Koufa. Et ce sont les mauritaniens civils d'abord et militaires ensuite qui subiront, car ces derniers sont tenus de sécuriser notre immense frontière. Si l'ambition du pouvoir malien se limitera à reconquérir et sécuriser son espace perdu, voire de discuter désormais d'égal à égal avec la Mauritanie, qu'en sera-t-il de l'intention des Russes? Ont-ils un agenda caché, de surcroît stratégique, puisque la position géographique de la Mauritanie est convoitée par toutes les grandes puissances?

En effet la Mauritanie est un pays dont le sous-sol est riche en or, en gaz, en fer, des gisements dont les russes ont besoin, même si la Russie en regorge. Le harcèlement à nos frontières, qui consiste à pourchasser les rebelles maliens, risque de perdurer, d'ailleurs, il pourrait même se transformer en épée de Damoclès, les années à venir. Le monde est en ébullition et la géopolitique de la sous-région en dilatation. Le panafricanisme indexe à tort notre pays en l'accusant de jouer le cheval de Troie de l'Occident. Le pouvoir mauritanien doit le comprendre.

Le président Ghazwani est un homme de paix. Il veut la stabilité et le bien-être de sa population. Certes, mais les nations n'ont pas d'amis, elles n'ont que des intérêts à prévaloir, donc à conquérir. Il faut réarmer comme tous les Etats du Sahel. Nous avons plus de moyens que les pays de l'AES (Alliance des Etats du Sahel).

Tous les champs de bataille dans le monde nous démontrent la prééminence de l'utilisation de drones d'attaque ou de renseignement. L'Armée malienne et ses supplétifs de Wagner en disposent à gogo et les utilisent à bon escient. Qu'en est-il de l'Armée mauritanienne?

Il est nécessaire que dans chaque compagnie de combat, qu'il y ait une section d'officiers, de sous-officiers, et de soldats "dronistes", pour acquérir le renseignement et ensuite pour attaquer. Une véritable économie en équipement motorisé et en hommes à déployer tout le long de nos frontières, à minima. L'Armée malienne a des hélicoptères de combat, pourquoi pas nous? Elle dispose également d'une aviation performante, pourquoi pas nous? Le ministère de la défense nationale doit nous apporter des réponses.

C/ L'heure n'est plus aux atermoiements :

J'ai beaucoup d'estime pour le président sortant, un homme qui aime la justice, la paix et le calme. Je suis persuadé qu'il agira à temps opportun, dès que les intérêts de la Mauritanie sont en jeu . Comme à son habitude. Ghazwani est un homme de l'Est mauritanien, une espèce à qui on refuse toute possibilité à pouvoir gouverner avec dextérité. Des clichés que , malheureusement beaucoup de concitoyens ne veulent abandonner. Le président doit déjouer ce ragot réducteur.

Certes il y des dérèglements naturels tels le changement climatique et son cortège cataclysmique, ou le bouleversement géopolitique mondial et sa mutation sociologique qui nous transcendent, et sur lesquels le président Ghazwani n'a aucune emprise. Par contre il est maître de sa politique intérieure, extérieure, militaire ou économique, de sa justice.. etc...

Je dirai à mon président Ghazwani pour qui je vais voter le mois de Juin prochain inchAllah, que la sous-région est soumise à des tiraillements existentiels pour les petites nations que nous sommes. Et ceux qui tirent les ficelles, n'ont pas d'état d'âme, à savoir les grandes puissances. Le ministère de la défense doit prendre ses responsabilités. L'Etat-Major Général doit mesurer le degré de la menace sur notre pays.

La Mauritanie ne doit plus se contenter de gérer le flux migratoire à ses frontières orientales, ou prendre en compte les rebelles fuyant les combats, suite au ratissage de l'Armée malienne, appuyée par ses supplétifs russes. Un scénario qui engendre et engendrera des incursions souvent volontaires de l'Armée malienne sur notre territoire, avec l'assassinat de nos concitoyens, en plus de la perte ou la confiscation de leurs biens. Il faut tenir un langage de fermeté vis à vis du Mali. Notre diplomatie doit mener une offensive envers les panafricanistes pour qu'ils cessent de nous accuser à tort. Aux Russes, il faut parler, également.

Enfin les premiers jalons d'une diplomatie d'un Etat envers un autre, c'est son ambassade. Or notre ambassade basée au Mali ne fait pas son travail intégralement. L'ambassadeur accrédité au Mali, son excellence Cheikhné Ould Nenni est un bon commis de l'Etat, nous le savons, et nous l'avons crié sur tous les toits. Mais il est diminué physiquement pour cause de maladie. Pour tenir la dragée haute à la junte malienne, il faut un jeune diplomate fougueux ou un général baroudeur. Assimi Goita ne respecte que les hommes de sa trempe.

Encore une fois, nous risquons d'être le dindon de la farce, si nous ne prenons garde. Les Russes ne connaissent que le langage de la force et ils risquent de nous pousser dans nos derniers retranchements. Pour les Russes, je laisse l'initiative à notre diplomatie. Et quant aux maliens, il ne faut jamais céder, au péril d'être flatter dans notre faiblesse. Et ça, je veux pas que les historiens racontent un jour, "c'était du temps de Mohamed Ould Ghazwani".:.

ELY OULD SIDAHMED KROMBELE
, FRANCE





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Source : Ely Krombele
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Commentaires (5)

  • activiobservat (H) 22/04/2024 14:23 X

    Les panafricanistes, au lieu de parler de la Mauritanie, devaient plutôt reprocher au Mali, au Burkina et au Niger, les (AES), d’avoir claqué la porte à la CDEAO. Un panafricaniste ne devrait pas soutenir ceux qui boudent l’organisation collective pour s’organiser séparément. On aurait pu comprendre la sortie de ces trois états s’ils étaient déjà membres d’une autre organisation sous régionale africaine, Afrique centrale ou Maghreb, mais non, ils ont claqué la porte pour se séparer du groupe alors qu’il aurait été plus responsable de leur part comme panafricanistes de rester dans le groupe CDEAO même s’ils ont des reproches à faire, les faire à l’intérieur du groupe, travailler et agir sur le groupe de l’intérieur et non de l’extérieur.

    Donc, le panafricanisme est maintenant instrumentalisé, on l’utilise contre les autres et ne se l’applique pas soi-même. C’est comme font certains pour la religion, certains islamistes, ils l’utilisent contre les autres et ne se l’appliquent pas eux-mêmes. Un panafricaniste responsable ne claque pas la porte de cette manière à la CDEAO et aux missions des Nations unies.

    La Mauritanie est panafricaniste dans toutes ses actions, les financements arabes des premiers grands barrages de l'OMVS avaient été obtenus par l'intervention de la Mauritanie. A present, on peut comprendre que le Mali était traumatisé par les effets de plusieurs années d’insécurité et qu’il devenait allergique à la présence de la France, et qu’il pensait que l’appel aux services de Wagner/Russie est la solution, mais remplacer une servitude par une autre n’est pas la meilleure solution, et même si c’est une solution envisageable, elle devait être faite en concertation avec les autres de la CDEAO. Mais le Mali, traumatisé par des années d’insécurité, a manqué de vision, par excès de fierté et manque de pragmatisme.

    Maintenant, comme l’a écrit récemment Pr ELY Mustapha (intéressant à lire, extraits résumés), le Mali et la Mauritanie, pour éviter d'être pris dans les feux croisés des intérêts et de l'influence des grandes puissances, doivent avant qu’il ne soit trop tard prendre les mesures stratégiques qui s’imposent.

    Le Mali et la Mauritanie doivent comprendre qu’ils risquent de faire les frais de deux géants qui s’affrontent sur leurs propres territoires, l’OTAN et la Russie. Le Mali et la Mauritanie doivent renforcer leurs partenariats existants avec les organisations régionales et internationales, telles que l'Union africaine et les Nations unies.

    Ces organisations peuvent fournir une plateforme de dialogue et de coopération, ainsi qu'un soutien technique et financier. Le Mali et la Mauritanie peuvent renforcer leur coopération bilatérale dans la défense, la sécurité et le partage du renseignement, des exercices militaires conjoints, des programmes de formation. Le Mali et la Mauritanie ont déjà coopéré sur plusieurs projets de développement, tels que l'OMVS et un plan visant à améliorer les routes entre Nouakchott et Bamako.

    Les deux pays peuvent adopter une approche plus proactive et inclusive de la résolution des conflits et de la consolidation de la paix impliquant les parties prenantes pertinentes, les organisations de la société civile, les leaders communautaires et les autorités locales, afin de renforcer la confiance et de promouvoir la cohésion sociale.

    Il faudra qu’à l’ambition aveuglante de putschistes, croyant à la pérennité des alliances avec des puissances dominantes, succède un retour à la raison avant qu’ils ne soient écrasés et que le chaos voulu par les puissances, ne s’installe pour assujettir l’Afrique et piller ses richesses… Et c’est cela, de l’OTAN à la Sibérie, la sagesse des impérialismes. Deux éléphants…

  • Ksaleh (H) 21/04/2024 23:26 X

    La Vérité est que le Mali s'occupe maintenant de la complaisance si ce n'est pas la connivence entre les rebelles et terroristes avec les populations mauritaniennes et le leurs gouvernants. Il fallait s'attendre qu'après tant d'années de transformetion de la Mauritanie en bases économiques des terroristes, les maliens vont mettre fin à cette aubaines basée sur l'aveuglement du gain de l'argent facile. L'état mauritanien doit réagir fermement et gérer cette nouvelle situation pour mettre à l'abri les populations des exactions des supplétifs malien qui n'ont aucun état d'âme !

  • ouldsidialy (H) 21/04/2024 21:52 X

    Le propos est : 1) un appel à plus d'armements et de préparatifs à la guerre puisque la confrontation serait inévitable d'une manière ou une autre avec l'armée malienne....

    2) le machiavel est la Russie, laquelle est à l'offensive pour un remplacement d'influence.....

    3) Le contradicteur désigné est le panafricanisme (et les idées de néo-décolonisation en Afrique)....

    4) Le positionnement implicite préconisé pour la Mauritanie est le camp de l'OTAN. Ce qui est déjà le cas....... bref, un point de vue harmonieux avec l'orientation factuelle mauritanienne et les vues du camp occidental. La chose n'est pas honteuse et pourrait se dire plus clairement............ Mais chacun son style. Ainsi en va-t-il de la longue introduction du texte qui paraitrait contradictoire ou surprenante au regard de sa suite; mais pas pour un lecteur sahélien........ On reste néanmoins un peu sur sa faim pour lire comment le pays pourrait raffermir son positionnement géopolitique tout en tirant davantage de profits pour lui.......... Cela sera certainement pour un texte prochain ... attendu.

  • activiobservat (H) 21/04/2024 21:27 X

    Diaspora-- M. Ely Krombele, votre analyse est bien venue dans le contexte actuel. Vous mesurez bien le danger. Par contre, nous avons lu une autre analyse optimiste sur la page de Kmach que vous pouvez voir sur le lien: https://m.facebook.com/story.php?id=100004985799193&story_fbid=2716787298497437 Mais comme vous dites l'heure n'est plus aux atermoiements. Une grande puissance est à nos portes, la Russie, et on ne connaît pas encore ses ambitions dans la région. Et ce n'est qu'un profil Sentenza qui peut le comprendre!

  • activiobservat (H) 21/04/2024 20:50 X

    Diaspora pages-- Très bonne analyse. Le Danger est réel maintenant, ça commence à se corser sur les frontières, surtout à l’Est. Des mesures de précaution doivent être prises, la première étant d’éloigner le ministre des Affaires étrangères Oul Merzoug, de l’éloigner de l'arène diplomatique et des secrets qui s'y déroulent parce qu'il manque de capacités et de sagesse, et qu'il est connu pour ses trahisons antérieures à l'égard de l'État au cours de ses fonctions à l'étranger et au ministère des Affaires étrangères. La deuxième mesure urgente est d'attribuer le ministère des Affaires étrangères à une personne de confiance, à une personnalité haratine respectable, comme Cheikh Ahmed Oul Zahaf, ou Bilal Oul Werzeg, car ces deux personnes ont déjà démontré leur honnêteté et leur défense des intérêts du pays dans des moments de danger lors des événements avec le Sénégal. Ou encore attribuer ce ministère important à d’autres comme Ahmed Oul Sid Ahmed (Deich), Ismail ou Cheikh Ahmed. Maintenant les choses deviennent graves. Si la volonté du Régime en place était de montrer aux étrangers que la Mauritanie applique une discrimination positive en faveur des noirs Haratines à travers la nomination de quelqu'un parmi eux du genre qui n'a pas les compétences suffisantes, donc du genre de Oul Merzoug, c’est fait, pendant plus de deux ans ils ont vu ce ministre, et maintenant ça suffit. Il y a d’autres personnalités respectables de cette honorable communauté comme Cheikh Ahmed Oul Zahaf, ou Bilal Oul Werzeg, ou encore l’éloquent et compétent Sidi Oul Salem et d’autres.