Tunisie Numérique - Dans un revirement inattendu, la Mauritanie a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche que le dimanche 30 mars 225 serait le premier jour de l’Aïd el-Fitr, déclenchant un large débat et un sentiment de confusion chez de nombreux citoyens.

L’annonce a été faite par le Comité national des croissants lunaires (اللجنة الوطنية للأهلة) après minuit, alors que la plupart des fidèles s’étaient préparés à jeûner une journée de plus.

Une annonce après minuit qui dérange

Alors que la majorité des pays musulmans avaient déjà confirmé la fin du mois de Ramadan en s’appuyant sur les calculs astronomiques et l’observation du croissant lunaire, l’annonce tardive de Nouakchott a suscité surprise et désorientation. La population, plongée dans le sommeil ou déjà mentalement préparée à un autre jour de jeûne, a été prise de court par ce communiqué nocturne.

Cette décision a immédiatement déclenché un raz-de-marée de réactions sur les réseaux sociaux, où les Mauritaniens ont exprimé leur frustration, leur scepticisme ou, au contraire, leur appui à la démarche de la commission.

Des avis partagés entre respect religieux et gestion pratique

La controverse tourne essentiellement autour du timing de l’annonce. Certains ont salué la rigueur religieuse du comité, y voyant un attachement fidèle aux prescriptions islamiques en matière de vision oculaire du croissant, indépendamment des prévisions scientifiques.

Mais d’autres estiment que ce retard n’était pas justifié et qu’un tel décalage nuit à la préparation spirituelle et logistique des fidèles. “Comment organiser les prières, les célébrations, les repas et les visites familiales si l’on apprend le jour de fête au milieu de la nuit ?”, s’interrogeait un internaute.

Un précédent dans l’histoire religieuse mauritanienne

La Mauritanie n’en est pas à son premier épisode controversé dans la détermination des dates religieuses. Elle est parfois connue pour annoncer l’Aïd plus tôt que d’autres pays, mais cette fois-ci, c’est le caractère tardif de la communication qui alimente la polémique.

Certains analystes y voient un besoin urgent de réformer les méthodes de communication du Comité des croissants lunaires. Entre la fiabilité des témoignages visuels et l’efficacité des outils scientifiques, le débat sur la conciliation entre tradition et modernité reste entier.

Ainsi, l’incident relance la question récurrente dans le monde musulman : faut-il se reposer sur la science ou maintenir exclusivement l’observation visuelle du croissant lunaire ?

En Mauritanie, cet épisode pourrait pousser les autorités religieuses à mieux structurer leurs annonces, afin de préserver la confiance des fidèles tout en facilitant leur organisation. Car si la foi guide les cœurs, la clarté dans la communication reste essentielle pour célébrer en sérénité.