31-01-2011 10:59 - Ahmed Ould Bettar ferme la parenthèse politique.

Comme tous les autres centres d’activité effervescents, la politique a aussi ses propres «boulangers » qui en vont ce qu’ils en veulent, une fois le contre-maître et ses ouvriers avaient fini l’excellent pain, dont ils n’auront en définitive que les peines de production, de l’exploitation physique, de l’exposition à la haute température et gros risques des fours à la maigre paie.
En Mauritanie, la politique politicienne reste monnaie courante. Un constat que personne ne peut contester dés lors où parfois les intellectuels et l’opinion désignent les partis politiques par les noms de leurs leaders.
C’est comme si on dit la formation de Messaoud Ould Boulkheir quand on veut évoquer l’APP ou le parti d’Ahmed Ould Daddah si on veut parler du RFD…ainsi de suite.
Mais, c’est vrai qu’à ce stade, ce sont des partis politiciens qui ont l’avantage de jouir de l’expérience et de poids politique traduit par leur forte présence dans les postes éligibles.
Tel n’est pourtant pas le cas d’autres « partillons » qui apparaissent et disparaissent au gré des circonstances comme ces capitaux qui sont en permanence à la recherche de paradis et de marchés rémunérateurs.
Des partillons, comme ces ONG, ces journalistes et ces sociétés qui n’ont de réel que le nom, pour lesquels des gens honnêtes et innocents peuvent s’investir s’ils ne sont pas trop édifiés sur leurs réalités, pour les propulser, mais qui ne savent pas le retour de l’ascenseur, d’où les démissions et les départs massifs qu’ils connaissent une fois leur vérité démasquée.
Et pour aller au vif du sujet, je parlerai du Parti de l’Alternative pour lequel Ould Bettar avait apporté beaucoup de crédibilité et de popularité dans des zones tels que le Tagant et l’Adrar où il n’avait aucune chance d’être suivi.
L’Alternative, est bien ce parti pour lequel il n’est pas passé inaperçu, en raison des fonctions qu’il y a occupé dont celles de candidat aux législatives, plus précisément à la députation au Tagant, de Représentant de cette formation à Tidjikja et enfin de Mandataire des listes auprès des autorités administratives.
Un parti duquel il allait démissionner, mais pas immédiatement, bien que cela fait 2 longues années qu’il avait gelé toute activité en son sein. Il s’agissait pour lui de temporiser pour éviter de se voir étiqueter de « coureur » derrière les formations politiques généreuses et d’être accusé d’être tombé sous la séduction de l’UPR ou de tout autre parti de la majorité.
Ceci dit, Ould Bettar a très vite constaté qu'il n y a pas de démocratie dans ces partis politiques très théoriques, bâtis sur des notions tribales, régionales ou népotistes, qui deviennent immédiatement hermétiques, une fois la phase d’éligibilité achevée, qui représente pour ces formations une période d’ouverture à l’autre pour tirer le maximum de capital humain.
L’homme qui semble aujourd’hui haïr la politique, du fait des griefs insupportables qu’elle porte à ses acteurs aux yeux de l’opinion publique, a décidé aujourd’hui, après que la situation politique ait connu un répit, du moins pour les partillons, d’annoncer sa démission de l’Alternative, indiquant qu’il ne part pas pour aller ailleurs, mais, seulement pour fermer cette triste parenthèse qui a été selon lui une école pleine d’enseignements pour ceux qui ont tentés l’expérience et qui croient que la politique est le sésame de tous les maux.
Il pense que la démocratie n'est possible que si elle dispose de véritables piliers et qu’elle dispose d’une force d’autorégulation, qui échappe à la mainmise des systèmes et des individus.
Un multipartisme qui selon selon lui doit commencer par témoigner un respect réel aux institutions démocratiques et qui doit répondre à la triptyque (pouvoir, contre-pouvoir et alternance) afin de reconstruire non pas un Etat de justice, mais un état de droit où sont respectées les libertés publiques et où la citoyenneté pleine et entière devrait remplacer tous les extrémismes qui sévissent et qui empêchent le pays d'aller en avant.
Mohamed Ould Mohamed Lemine