21-01-2013 23:29 - Aleg : Tostan sensibilise les chefs de services régionaux sur le contenu de son programme en Mauritanie
Dans le cadre de l’exécution du projet intitulé « renforcement des capacités des communautés mauritaniennes pour la promotion de l’abandon de l’excision », l’ONG internationale Tostan, a organisé ce lundi 21 janvier 2013, dans la salle de conférences de son siège à Aleg, un séminaire d’imprégnation sur l’approche et le contenu de son programme. Cette session est organisée à l’intention des autorités administratives locales (chefs de services régionaux et maires).
Ouvrant les travaux de l’atelier, le Conseiller du Wali chargé des affaires économiques et du développement local, M. Diagana Mohamedou El Hadj a d’abord remercié, au nom du Wali, les chefs de services régionaux pour leur présence et a saisi l’occasion pour rappeler « les multiples interventions de cette ONG dans des domaines aussi importants que la lutte contre l’analphabétisme, la démocratie, les droits humains, l’hygiène, la santé, le calcul et la gestion, des thèmes qui, a-t-il dit, s’inscrivent en droite ligne dans le plan d’action du ministère des affaires sociales, de l’enfance et de la famille ».
Il a enfin remercié l’UNICEF pour son soutien constant à ce programme. Quant à M. Mamadou Baba Aw, coordinateur national de Tostan en Mauritanie, il a présenté d’emblée un tableau sommaire des objectifs et des actions de cet organisme depuis son implantation en Mauritanie en 2007.
Tostan qui signifie “éclosion” en Wolof est née en 1991 à Thiès (Sénégal) et a pour mission de « contribuer au renforcement des capacités des communautés pour un développement durable dans le respect des droits humains ». Implantée dans 8 pays d’Afrique, elle a élaboré des modules en 22 langues portant sur la démocratie, les droits de l’Homme et le processus de résolution des problèmes mais aussi sur l’hygiène, la santé, l’alphabétisation.
En Mauritanie, le programme de Tostan s’appuie sur une approche holistique et vise le renforcement des capacités des communautés pour un développement durable dans le respect de droits humains. Il est d’abord axé dans la classe et dans la communauté par le biais des CGC (Comités de gestion communautaire), des activités de mobilisation sociale et d’AGR.
Ensuite, M. Aw a énuméré les différentes réalisations accomplies par son organisme depuis 2007. Le projet 2007-2010 intitulé « éducation aux droits humains et promotion de l’abandon des pratiques néfastes telles que l’excision » a permis d’organiser 6 rencontres inter-villageoises, 3 séminaires d’imprégnation et des sessions de formation au profit de 510 membres de CGC qui ont mobilisé 1 358 550 UM.
Au cours de cette phase, plusieurs plans d’action de sensibilisation et de mobilisation sur les méfaits de l’excision ont été exécutés, 48 communautés adoptées et sensibilisées. En outre, un panel de presse a été organisé à Bouhdida en prélude à la Déclaration publique d’abandon de l’excision et des mariages précoces prononcée par 78 communautés à Mbagne le 25 mai 2010. Tout ceci est couronné par la distribution de 6 valises solaires à six communautés pour atténuer leur dépendance en énergie et de 560 téléphones portables et du crédit.
Quant au 2e volet intitulé « renforcement des capacités des communautés mauritaniennes pour la promotion de l’abandon de l’excision 2010-2013 », son objectif global est de « contribuer à l’abandon collectif de l’excision dans 30 nouvelles communautés du Brakna et de renforcer les actions du programme précédent ».
Il cible les membres de 30 communautés rurales Hassaniya et Pulaar (femmes, hommes, adolescents, leaders religieux et leaders coutumiers). Parmi ses résultats escomptés, on peut citer l’obtention de l’engagement de 75% des communautés de la région d’ici 2013, l’abandon de l’excision, l’augmentation des capacités de 2010, l’organisation d’au moins 300 activités de développement communautaire, le soutien de 80 leaders du Brakna et la sensibilisation d’au moins 55 000 personnes.
Les chefs de services régionaux (DREN, Délégué du ministère de l’environnement, coordinatrice régionale du MASEF) ont tour à tour pris la parole pour déplorer le déficit de coordination entre Tostan et les services déconcentrées de l’Etat qu’ils représentent. Ils estiment en effet que le programme de Tostan si ambitieux soit-il, ne peut avoir un impact durable sans une collaboration étroite avec les structures régionales en place.
Enfin, Mmes Khadaja M/ Dahvi et Aïcha Sidibé, coordinatrices de CGC ont mis en exergue l’impact du programme de Tostan dans ses communautés cibles car il a permis de « faire reculer les frontières de l’ignorance et de l’analphabétisme ».
Dia Abdoulaye
Cp. Brakna