12-12-2015 14:30 - Toile de fond : Société civile, faut-il militariser nos écoles ?

L’éducation et la formation de la jeunesse sont les investissements les plus importants pour tout pays qui veut se façonner un futur et qui entend s’y faire une place dans le cercle des nations les plus évoluées et les plus nanties.
Une bonne création de richesses émane d’abord de la maîtrise de la connaissance afin d’utiliser d’une manière efficiente les sciences et les techniques. Le Japon et la Corée ont donné de brillants exemples avec leur réussite actuelle sur le plan de l’émergence économique.
La Tunisie, le Kenya, le Rwanda offrent des modèles pertinents sur notre continent avec l’optimisation qu’ils ont faite de l’éducation au profit de leurs jeunesses parmi les mieux éduquées et formées en Afrique.
L’Afrique du Sud consacre la part la plus importante de son budget à l’Education Nationale pour arriver à la scolarisation universelle de tous ses enfants. De tout temps, le Sénégal a lui aussi été perçu comme un pays riche de la qualité de ses ressources humaines du fait d’une option forte que le Président Senghor avait faite sur l’éducation et la formation.
Au point d’ailleurs de faire qu’en sorte, l’enseignant dans ce pays a toujours été un modèle dans la cité avec une posture qui en faisait un exemple à suivre.
Et même pour fonder l’Administration sénégalaise, le même président Senghor a puisé dans le corps enseignant, de l’instituteur de l’école primaire d’antan au professeur agrégé de l’université pour en faire les premiers piliers de l’élite administrative du pays au début des indépendances. En Mauritanie, Daddah en avait fait de même.
Pour raviver la flamme de cet engagement sacerdotal, il serait heureux que dans ce pays, après trois décennies de présence militaire, que l’on s’arrête pour voir le chemin parcouru.
L’école publique a été remplacée par celle des forces armées. Ceux sont eux qui se complaisent dans l’œuvre maitresse de feue Mariama Bâ* « Et nous vivions. Debout, dans nos classes sur chargées, nous étions une poussée du gigantesque effort à accomplir, pour la régression de l’ignorance.
Chaque métier, intellectuel ou manuel, mérite considération, qu’il requière un pénible effort physique ou dextérité des connaissances étendues ou une patience de fourmi. Le nôtre, comme celui du médecin, n’admet pas l’erreur. On ne badine pas avec la vie et la vie, c’est à la fois le corps et l’esprit.
Déformer une âme est aussi sacrilège qu’un assassinat. Les enseignants –ceux du cours maternel autant ceux des universités forment une armée noble aux exploits quotidiens jamais chanté, jamais décoré. Armée toujours en marche, toujours vigilante. Armée sans tambour sans uniforme rutilant. Cette armée-là , déjouant pièges et embuches, plante partout le drapeau du savoir et de la vertu ».
*Une si longue lettre.
ADN
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