31-12-2015 15:51 - RETROS 2015 : (Troisième partie) Société
2015 a été une année chaude. Une année de bouillonnement social, particulièrement macabre et sanglante avec des séries de viols, de vols, d’agressions, de morts, mais également une année où les foyers de tensions sociales se sont multipliées par des manifestions et des répressions.
Un sombre tableau qui a vu l’entrave des libertés de certains acteurs sociaux, sous le regard discret des syndicats et des structures de défense des droits de l’homme.
Avec de nouveaux acteurs qui envahissent le champ social, les événements de l’année qui s’achève ont, sans conteste, donné le tournis à plus d’un mauritanien.
Une bonne partie de salariés qui courent chaque fois derrière des fins de mois, des étudiants sans bourses et sans transport dans le pays où les véhicules ne se comptent plus. Que dire de la cherté des denrées de première nécessité ?
De la reprise des coupures intempestives de l’électricité qui donnent des nuits d’insomnie avec les dégâts qu’ils causent ? Au siège de Cridem votre site préféré, trois ordinateurs en ont fait les frais.
Avec un long hivernage, Nouakchott a bu la tasse plus d’une fois et certains quartiers portent encore les stigmates du passage des eaux. Les mauritaniens qui ont subi les affres des pénuries et de la vie chère se garderont, stoïquement, d’exploser de colère en suivant devant les médias la rétrospective de l’année, couronnée par le speech habituel d’absence de bilan.
Pour dire que l’année 2015 reste une année chaude, une année où les foyers de tensions sociales se sont multipliés à l’infini. Non pas à cause de grèves de centrales syndicales, mais à cause des mouvements d’humeur des anti-esclavagistes, à l’image de l’IRA.
L’Initiative de Résurgence abolitionniste, dont le leader Birama purge une peine d’emprisonnent de 2 ans pour avoir « osé marcher » pour plus de liberté et contre l'expropriation des terres.
Ce sont les mouvements qui vont échanger des piques par des manifs pour plus de droit, criant leur raz le bol aux autorités du pays. Plus d’une fois, les choses ont viré à la confrontation avec les forces de l’ordre. Les émeutes pour un état de droit, sont symphoniques de nôtre mal être social.
Mais également la détermination des mauritaniens à en découdre avec un Etat apparemment en pleine disgrâce. C’est ce qui fera descendre sur le terrain, les politiques qui semblent s’être donnés le mot d’ordre de protestation qui a fini d’éprouver toute la population qui est descendue de façon musclée dans les rues de la capitale le 18 décembre passé.
C’est ainsi que 2015 aura tiré les rideaux sur elle de façon macabre. Il est vrai que les agressions et les violences sont les exécutoires quand tout va mal, à l’image du meurtre du marché de la capitale. Mais aussi la route a été malheureusement de la partie avec son lot de morts par accident.
Oui ! Nous avons tous pleuré des êtres chers à l’image de Saïd Hamody, de Ly Djibril Hamet, Marième Diallo, qui étaient des êtres éclairés, lucides, clairvoyants, pertinents et courageux dans l’effort pour les autres.
Ils étaient des hommes de paix, d’amour, d’unité, des rassembleurs, des régulateurs sociaux, des facteurs d’équilibre pour la paix. Ils seront suivis par d’autres pionniers plus jeunes qu’eux à l’image du fils cadet du président de la république, Ahmed Ould Mohamed Abdel Aziz, mort sur le terrain en tendant une main secourable à son prochain .
La grande faucheuse qui a été malheureusement de la partie, a secoué durement aussi le secteur de la presse. Si, de par le monde, Reporters Sans Frontières parle de plus de 160 journalistes tués, chez nous, en ce mois de décembre, nous avons perdu trois confrères : Abou Cissé, Cheikh Oumar NDiaye, et Ahmed Taleb, ont été arrachés à notre affection. Paix à leur âme.
ADN
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