04-10-2016 23:15 - Le dialogue: BAATHISTES-FLAM, quand les masques tombent

Le dialogue: BAATHISTES-FLAM, quand les masques tombent

Adrar-Info - Qui peut évaluer, de façon exacte, dans la Mauritanie d’aujourd’hui, le poids idéologique et démographique des deux formations politiques connues sous les nom des « Baathistes » et des « FLAM » ?

Pourtant, chacune de ces formations prétend représenter l’« élite », ou l’« avant garde » du peuple Mauritanien, et en même temps chacune d’entre elles, considère l’autre comme le mal, par définition, de la Mauritanie et de son peuple.

Historiquement, le mouvement Baath de Mauritanie est une excroissance du parti du même nom, né dans le « Cham » ( Syrie et Irak) en 1947, sous l’impulsion de Miche Aflak pour « combiner le socialisme arabe et le nationalisme arabe ».

Ce Parti, leader de l’éveil des jeunesses Arabes, de l’époque, en quête de libertés et de modernisme, a subi les tirs croisés du sionisme juif, de l’impérialisme Américain et du mépris des régimes conservateurs des pays du Golf.

En Mauritanie, où l’implantation des cellules Baathistes a commencé au début des années 60, du siècle dernier, en « suppléant », petit-à-petit, leurs « grands frères » Nasséristes.

Sans rentrer dans les détails de l’histoire et des méthodes du mouvement Baathiste en Mauritanie, on peut considérer qu’il a été de toutes les luttes politiques, au sein des syndicats des travailleurs et des étudiants, mais aussi en noyautant biens des structures, civiles et militaires, de tous les régimes qui se sont succédés en Mauritanie depuis l’Indépendance et jusqu’aujourd’hui.

Son combat vise deux objectifs affirmés: la promotion de la langue Arabe, dans l’enseignement, l’Administration publique, ainsi que l’affirmation de l’identité Arabe de la Mauritanie. Pour atteindre ces objectifs, le mouvement Baathiste a tenté, et réussit quelquefois, des alliances tactiques avec quasiment toutes les formation et mouvements politiques du pays, exceptés ceux d’obédience Négro-africaine.

Son étoile, qui n’a cessé de briller depuis l’avènement du premier coup d’Etat militaire de 1978, malgré quelques « fausses notes » de certains dirigeants militaires, non acquis à leur idéologie, Heydala, en particulier, connait quelques nuages, depuis la disparition du Leader historique du Baath moderne, El Marhoum Saddam Hussein.

Mais qu’il pleuve, ou qu’il…vente, les leaders du Baath de Mauritanie, continuent à poursuivre leur marche et à considérer, de plus en plus, les FLAM comme la menace principale qui hypothèque l’avenir de la Mauritanie.

La déclaration de ce weekend du « leader maximo » du mouvement Baathiste, M. Devali Ould Cheine, en réaction au discours de M. Balas, à l’ouverture du dialogue, a donné le ton à une passe d’armes (dans tous les sens du terme), que biens des Mauritaniens, des deux côtés, attendaient.

Quant au mouvement des FLAM, dont l’acte de naissance officiel, « le manifeste du négro-africain opprimé », a été porté à la connaissance de l’opinion publique Mauritanienne en 1986, mais qui serait né au moins deux ans avant.

Il est l’œuvre de groupes Négro-africains, principalement du Fouta, avec à leur tête El Marhoum Ly Djibril Hamet, déclaré officiellement Président du mouvement.

Se présentant comme la synthèse des mouvements et des luttes que mènent les négro-africains de Mauritanie depuis l’indépendance, pour une affirmation plus officielle du caractères africain de la Mauritanie et pour une meilleure prise en compte des spécificités de la Vallée, tant sur le plan économique que culturel, les FLAM, ont annoncé une rupture avec le « régime Beïdane d’apartheid » et proclamé la lutte armée pour l’autonomie du Fouta.

La confrontation directe avec le régime militaire d’alors, a fait des ravages que l’on connait, dans les rangs des Flamistes déclarés. En réaction aux arrestations, à la torture et à l’emprisonnement des militants identifiés, une aile militaire des FLAM, aurait préparé un coup d’Etat militaire, qui n’a pas connu de début d’exécution, mais dont les auteurs présumés, paieront à une très grande échelle et « justifieront » les assinats et déportations de dizaines de milliers des négro-africains, toutes populations confondues.

Au cours de leurs plaidoyers et de leur dénonciation de ce que l’on appelle « le passif humanitaire », les FLAM n’ont cessé d’affirmer la responsabilité des Baathistes (civiles et militaires), aux côtés du régime de Ould Taya.

En attendant que la vérité soit connue et rendue publique sur les responsabilités historiques des Baathistes et des FLAM, dans la dégradation et la menace de l’unité nationale et de la cohabitation, biens des Mauritaniens pensent que si un tel thème était inscrit aux débats du dialogue en cours, lui donnerait une portée et un contenu bien plus importants.

Ahmed Yedaly



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Commentaires (2)

  • foutatoro (H) 05/10/2016 07:28 X

    Arrêtez votre analyse à la noix. Votre propagande historique faisant des FLAM le pendant negroafricain des baasistes c'est de la mauvaise foi. Les FLAM ont réagi naturellement aux pouvoirs chauvins et racistes qui se sont succédés depuis 1978 et qui visaient à éliminer toute la composante non arabe de la Mauritanie. Il suffit de voir les résultats aujourd'hui. Élimination totale des negroafricains de tout l'appareil d'État. Personnellement, je trouve que les FLAM ont été des agneaux face aux dérives du système. Mais Allah, dans sa grâce, est entrain de régler le problème par le canal des haratines. Chose inattendue par le système. Ça s'appelle JUSTICE.

  • Mbarecksy (H) 05/10/2016 01:23 X

    Quelques observations à propos des FLAM. Il ne fait plus de doute aujourd’hui que l’aile militaire des FLAM préparait un coup d’Etat qui était imminent au moment de l’arrestation des rebelles. Boye Alassana Harouna le reconnaît dans le récit sur sa détention à Oualata et Gourmo Abdoul Lo le condamnait dans une interview accordée naguère au site Flamnet. Si cette tentative de putsch avait abouti, il y aurait eu une guerre civile qui allait sans doute emporter plus qu’il n’a été déporté au Sénégal et au Mali réunis, à la suite des événements de 1989 ! « Proclamer (aussi) la lutte armée pour l’autonomie du Fouta » relève de la folie. Plus aguerrie, mieux équipée et comprenant des tireurs d’élite, l’armée régulière mauritanienne aurait vite fait une seule bouchée des guérilleros négros-mauritaniens . Enfin, les FLAM en plus de leur violence sont un mouvement raciste. Il n’y a qu’à lire leur littérature à la terminologie raciste pour s’en convaincre : système beydane, travail beydane, beidanerie, etc. Et où le vocable « beidane » est évidemment employé de façon péjorative !