13-12-2016 23:30 - Voici les dix musulmans les plus influents de la planète
LaLibre - Politiques, financiers, artistes, religieux : l'institut jordanien Royal Islamic Strategic Studies Centre d’Amman dresse son classement des 500 musulmans les plus influents dans le monde. Voici le top 10 !
Ce centre publie chaque année son classement en se basant sur l’influence politique, culturelle, idéologique de fidèles capables d’avoir un impact, positif ou négatif, sur une communauté d’1,76 milliard de gens dans le monde.
"La sélection ne signifie pas que nous endossons leurs opinions", avertissent les auteurs. "Nous essayons simplement de mesurer leur influence", par exemple en calculant le nombre de livres, de marchandises, de tweets qu’ils ont produits, mais aussi en jugeant de leur impact historique sur les musulmans.
1. Le cheikh égyptien Ahmed el-Tayeb
Le Grand Cheikh de l’université d’Al-Azhar au Caire est placé à la première place. Cet Egyptien de 70 ans monte, dans l’édition 2017, à la première place en raison de son influence intellectuelle grandissante dans l’islam sunnite, qui englobe 90 % des croyants. Formé à la Sorbonne, il a enseigné dans des universités au Qatar, en Arabie saoudite et aux Emirats.
Proche du pouvoir militaire égyptien, opposé aux Frères musulmans, il s’est aussi singularisé par sa farouche opposition à Daech en dirigeant un conseil des anciens qui contrecarre le discours religieux du groupe Etat islamique.
2. Le roi de Jordanie, Abdallah II
On ne s’étonnera pas de trouver à la deuxième place le roi de Jordanie, Abdallah II, qui se trouve "dans l’œil de deux ouragans", selon les auteurs, celui du conflit palestinien, où il joue un rôle de modérateur, et celui de la guerre en Syrie, où il a pris le parti de la coalition internationale. A 54 ans, ce roi sunnite, descendant du prophète Mahomet, dirige un petit pays qui accueille deux millions de réfugiés en majorité syriens.
3. Le roi d’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud
Il est talonné à la troisième place par le roi d’Arabie saoudite, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, 80 ans, que les auteurs qualifient de "salafiste modéré" et dont ils notent l’influence politique. Le souverain saoudien est le gardien de deux lieux sacrés de l’Islam, La Mecque et Médine, et contrôle les plus grandes réserves de pétrole du monde. Il dirige aussi "le réseau le plus étendu des missionnaires musulmans (la da’wa, NdlR) dans le monde, qui promeut, la branche salafiste de l’islam".
Tabligh Abdul-Wahhab, la plus belle percée
Suivent dans l’ordre : l’ayatollah Khamenei (Iran), le roi Mohamed VI (Maroc), le chef du mouvement deobandi et pionnier de la finance islamique Muhammad Taqi Uthmani (Pakistan), l’ayatollah Sistani (Irak), le président Erdogan (Turquie), le penseur Abdullah bin Bayyah (Mauritanie) et le leader du mouvement conservateur Tabligh Abdul-Wahhab (Pakistan).
C’est l’érudit pakistanais qui réalise la plus belle percée en grimpant de la 22e place en 2016 à la sixième cette année. Les auteurs relèvent notamment qu’il figure dans le conseil d’administration d’une douzaine de banques et institutions islamiques et qu’il supervise une encyclopédie des hadiths (communications du Prophète) qui devrait comprendre 300 volumes.
En revanche, nulle trace du président syrien Bachar al Assad dans le top 50. La moyenne d’âge est élevée, la plupart sont barbus, et il n’y a aucune femme dans le top 50, excepté la reine Rania de Jordanie qui occupe la 32e position.
Des extrémistes aux sportifs
"The Muslim 500" inclut aussi les extrémistes dans son classement en commençant naturellement par Abou Bakr Al-Baghdadi. Le chef de l’Etat islamique, toujours introuvable, est talonné par l’Egyptien Ayman Al-Zawahiri, chef d’Al Qaïda, et par le Palestino-Jordanien Abou Mohammed Al-Maqdissi, un prédicateur salafiste récemment libéré d’une prison jordanienne en échange d’une tentative de faire libérer le pilote jordanien capturé par l’Etat islamique puis exécuté.
L’ouvrage contient aussi des classements de guides spirituels, de télévangélistes, de philanthropes et de grands sportifs comme les joueurs de football allemand Mesut Özil et français Paul Pogba. Le chanteur britannique Yusuf Islam, ex-Cat Stevens, y figure aussi de même que l’écrivain afghan Khaled Hosseini ou le chanteur kurde iranien Shahram Nazeri.
Aucun ressortissant belge n’est mentionné dans le top 500. La communauté musulmane compte 668 000 personnes, soit 5,9 % de la population belge, selon les chiffres du Pew Research Centre.