27-11-2018 19:30 - Sahara : l'Adrar mauritanien, une invitation au voyage
GEO - Avec ses océans de dunes, ses caravanes de chameaux, ses cités de pierre et ses palmeraies, l’Adrar mauritanien était la destination rêvée des fous de déserts avant de devenir inaccessible, menace terroriste oblige. Dix ans plus tard, il se rouvre aux voyageurs.
En berbère, Adrar signifie "montagne". Cette vaste région désertique est située en plein cœur de la Mauritanie, à 450 kilomètres au nord-est de la capitale, Nouakchott. Avec ses reliefs tabulaires, ses vallées et ses pics à 800 mètres, c’est le massif le plus étendu du pays. Un univers aride où les températures flirtent avec les 50 °C en été, et dont les nomades sont l’âme. Même s'ils ne sont plus qu’une poignée à vivre ainsi.
Terrain de jeu favori du grand explorateur Théodore Monod, disparu en 2000, l’Adrar fut longtemps une expérience initiatique pour des générations d’amoureux du désert. Marcher dans les dunes, boire le thé chez des nomades, bivouaquer sous les étoiles, se rafraîchir dans les oasis, arpenter les anciennes cités caravanières de Ouadane et de Chinguetti… Un rêve accessible, jusqu’à ce que le terrorisme ne plonge la région dans l’isolement.
Avec les spectaculaires plateaux de grès noir d’Agrawa, la région de l’Adrar n’a rien à envier au Grand Canyon.
En 2007, l’assassinat – revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) – de quatre Français près d’Aleg, dans le sud du pays, puis l’attaque de l’ambassade de France à Nouakchott par un kamikaze en 2009 ont poussé le Quai d’Orsay à inscrire une grande partie du Sahara mauritanien en zone rouge, "formellement déconseillée aux voyageurs".
Depuis mars 2017, la France a allégé ses recommandations. La région n’est plus que "déconseillée sauf raison impérative" : un statut moins alarmiste qui a ouvert la voie à la reprise des vols entre Paris et Atar, la capitale régionale. L’arrivée du premier avion, le 24 décembre 2017, a suscité l’espoir chez les Adrarois, dont les revenus avaient périclité depuis dix ans… A l’heure où la plupart des grandes destinations sahariennes (Algérie, Mali, Libye, Niger…) restent peu accessibles pour raisons de sécurité, la Mauritanie fait renaître le rêve.
"Retour au Sahara", un grand reportage de Nora Schweitzer (texte) et Ferhat Bouda (photos) à découvrir dans le magazine GEO de décembre 2018 (n° 478, La Louisiane).
Par Nora Schweitzer