Alwiam - Deux détenus salafistes de la prison centrale de Nouakchott, en l’occurrence Saleck Ould Cheikh et Mohamed Ould Echbih, ont réussi ce dimanche soir, 5 mars courant, à s'évader de leur lieu d’emprisonnement, peu après avoir parvenu à confisquer à l’un des gardes son arme, le tuant ainsi que son collègue, ont affirmé des sources sécuritaires.

Craignant pour leurs vies, les autres vigiles ont pris la poudre d’’escampette, dégageant la voie devant les dangereux prisonniers, écroués depuis des années pour des actes liés au terrorisme.

Un autre récit attribué à un garde dit que les salafistes avaient utilisé un pistolet PA. Une enquête est actuellement en cours, selon les sources précitées, sur la possibilité qu'ils l'aient obtenu après sa dissimilation dans un repas, surtout qu’une telle arme n’est pas utilisée par les éléments de la garde nationale chargés de sécuriser les prisons.

D’autres prisonniers, dont l’identité n’a pas encore été identifiée et s’ils font partie de détenus de droit commun ou des groupes salafistes, auraient également profité de cette faille sécuritaire pour s’évader, indique-t-on.

Un imposant dispositif sécuritaire formé en grande partie d’éléments de l’armée a quadrillé juste après cet incident le palais présidentiel et ses environs, apprend-on.

Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani se trouve actuellement aux Emirats Arabes Unis auxquelles, il s’est rendu après avoir participé à la 5ème conférence des Nations Unis sur les Pays les Moins Avancés (PMA), tenue à Doha, capitale de l’Etat du Qatar.

Rappel

Incarcéré depuis 2011 pour une tentative d’assassinat de l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, le salafiste Saleck Ould Cheikh n’est pas à sa première évasion.

En effet, il est l’auteur d’une cavale extraordinaire depuis sa prison de Nouakchott le 31 décembre 2015.

En février 2011, il faisait partie d’un commando chargé de convoyer trois voitures bourrées d’explosifs du nord malien vers Nouakchott. Leur objectif ? La présidence mauritanienne, pour « assassiner le président Mohamed Ould Abdelaziz », comme l’avait ensuite indiqué l’organisation terroriste dans un communiqué.

Ould Cheikh est un jihadiste d’Al-Qaïda au Mahgreb islamique (Aqmi). Originaire d’Atar, il se s’est radicalisé au milieu des années 2000 avant de rejoindre les rangs d’Aqmi dans le Nord du Mali.

Les deux fugitifs avaient été condamnés à mort, rappelle-t-on.