22-05-2023 09:09 - Ils le jugent pour ses performances économiques et sociales, durant la décennie

Ils le jugent pour ses performances économiques et sociales, durant la décennie

Ne vous ai-je pas dit que ce dossier est une créature malsaine ! Qu’il n'a rien à voir avec la lutte contre la corruption, ni avec la loi et la justice, et qu’il est mort-né ?!

L’ancien président est actuellement entendu sur le chef d’accusation de : « dissipation des biens immobiliers et mobiliers de l'Etat », qui ne cesse de s’effriter au fil de la procédure ; même si la Cour criminelle n’a de cesse de provoquer toutes sortes de « témoignages », dont les auteurs sont sélectionnés, orientés, assistés à dessein pour charger l’ancien président de la république ; tout cela en vain , car les faits rapportés par lesdits témoins sont extorqués par la contrainte, ce qui a conduit la Cour criminelle, de guerre lasse, à dénier aux dires de ces comparants toute force probante, en déclarant sur le siège qu’ils ne comparaissaient pas en qualité de témoins.

L’objectif recherché à travers l’audition de ces personnes, provoquée à dessein, est donc de porter ombrage à la réputation de l’ancien président, à travers des dires diffamatoires publiés à l’audience, et largement repris par une presse de caniveau.

Examinons de plus près les moyens invoqués à l’appui de la première accusation portant sur la dissipation des biens immobiliers de l’Etat :

Première accusation : la vente de quatre écoles devenues impropres à l’enseignement pour insalubrité et mise en danger de la vie d’autrui, d’une portion de l'Ecole de Police, d’une autre du stade olympique et des Blocs, le tout pour une superficie totale de 3 hectares et demi.

Il s’agit, en ce qui concerne les écoles et les blocs, d’extraire les populations de lieux devenus impropres à tout forme de vie, du fait de l’ancienneté des constructions datant pour certaines des années de l’indépendance, et qui menacent de s’effondrer mettant en danger la vie des occupants.

Sur le plan esthétique, il s’agit de donner une plus belle apparence à la façade de la ville, rendre les déplacements plus fluides et plus sécurisés grâce à une infrastructure appropriée.

Par ailleurs, les procédures en matière de cession du domaine privé de l’Etat ont été respectées, toutes les décisions en rapport avec ces opérations, ayant été prises en conseil des ministres.

Le prix a été payé au Trésor Public, et se chiffre à dix milliards cent quatre-vingt millions d'Ouguiyas, dont on a financé un programme appelé PAC, grâce auquel 75 établissements d'enseignement ont été construits, dont 45 écoles primaires complètes de type nouveau, 17 collèges, 9 lycées d'excellence, deux lycées modèles, l’un à Kaédi et l'autre à Chami et deux écoles normales des instituteurs. Cela a été réalisé avec sept milliards six cents millions et achevé dans sa totalité. (Savez-vous ce qu’on a attribué comme terrain avant 2009 ? Trente (30) mille hectares ont été attribués ! Trente (30) mille hectares concédés en deux ans, sans en retirer une seule Ouguiya).

Deuxième accusation : le marché de construction de l'Aéroport Oum Tounsi, dans lequel l'État a conclu un accord avec un entrepreneur national en lui accordant le terrain de l'ancien aéroport et une partie des terres de Tevragh Zeina (que pillaient un groupe de personnes), en contrepartie de la construction d'un aéroport international avec des normes internationales spécifiques de haute qualité. L'entrepreneur national a rempli ses engagements dans les délais, selon les normes fixées, et à la veille des sommets arabe et africain prévus à Nouakchott !

Troisième accusation : dissipation des biens mobiliers de l'État ; elle revêt trois formes :

Primo : Le financement de la ligne haute tension Nouakchott-Nouadhibou : L'État a trouvé un bailleur de fonds indien qui a financé la ligne de haute tension Nouakchott-Nouadhibou pour un coût inférieur de trente-cinq (35) millions de dollars à celui proposé par un État du Golfe qui a fini par retirer son offre, en raison des luttes entre les cupides courtiers et intermédiaires mauritaniens !

Secundo : l'achat par l'Etat - via la Fondation SNIM - d’aliments de bétail au profit des éleveurs dans le cadre d'un programme social.

L'Etat aurait, selon l’accusation, subi une perte financière, d’environ la moitié du prix réel !

Dans ses réponses à cette accusation le Président a déclaré ce qui suit : "Quiconque parle d'un tel marché et le considère comme une dissipation des biens mobiliers de l'État ne comprend rien à la question ! Car les programmes sociaux de l'État au profit des éleveurs ne visent pas le profit, mais l'assistance. Et il a donné pour exemple le blé que l'État achète au prix fort et revend aux éleveurs à moins de la moitié de son prix !

Tertio : L’octroi par la société SNIM d’un prêt de quinze milliards d'Ouguiya, sur proposition de l'État, à la société Al-Najah, chargée de la construction de l'Aéroport Oum Tounsi, afin de surmonter les difficultés financières auxquelles elle faisait face afin de pouvoir achever l'aéroport, alors qu’il s'agissait d'un prêt rémunéré, pris par le conseil d’administration de la SNIM, affecté de garanties suffisantes, puis adopté en conseil de ministres.

Il faut relever que dans cette affaire, le promoteur, poursuivi arbitrairement a été finalement acquitté par la Cour suprême sur la base d'une transaction conclue avec la SNIM. Alors que la transaction met fin à toute poursuite, la Cour criminelle semble vouloir fermer les yeux sur cette transaction homologuée par la Cour suprême , voulant incriminer de la sorte des faits sur lesquels s’est prononcée de manière définitive la plus haute juridiction de la république en leur déniant tout caractère pénal.

Si comme ses prédécesseurs, l’ancien président n’avait à son actif aucune réalisation, aurait-il été poursuivi ?

Par maître Mohameden ould Icheddou

Avocat

Coordinateur du collectif chargé de la défense de l’ancien président de la république.





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