Kassataya - La nouvelle mesure du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique de supprimer les bourses pour les bacheliers est considérée par les observateurs comme une pression de l’aile réformiste nationaliste qui est en train de prendre une place importante dans le régime de Ould Ghazouani.

A regarder de près la continuité de la réforme du ministre de l’Education nationale et de la nomination de son secrétaire général, la suppression des bourses pour les bacheliers relève d’une politique qui entend favoriser la formation supérieure nationale aujourd’hui dans le processus de parachèvement de l’arabisation en Mauritanie.

Cette aberration du nouveau ministre est révélatrice d’une absence de stratégie de l’enseignement supérieur. C’est tout le système éducatif qui ne marche pas depuis 1960. Et les ministres de l’Education nationale successifs ont fermé les yeux ou fait semblant avec des réformettes pour faire avancer l’arabisation.

L’enseignement supérieur n’échappe pas aux hécatombes depuis plus d’une décennie des résultats du Bac. Vu sous cet angle, la décison paraît moins saugrenue.

Dans tous les cas, en supprimant les bourses pour les bacheliers, le nouveau ministre prive les étudiants de bonnes études à l’extérieur et fait perdre la Mauritanie ses meilleurs partenaires pour le développement du pays dans tous les domaines.

La formation nationale ne peut pas tout combler surtout dans un système complètement arabisé. Priver les jeunes bacheliers d’une expérience internationale revient à ghettoïser les Ecoles nationales.

Cette nouvelle réforme indigne les observateurs qui pointent l’absence de vision du futur du nouveau ministre de l’Enseignement supérieur. La Mauritanie est dotée d’importantes ressources naturelles.

Ses besoins en cadres dans les domaines pointus de la technologie ne sont plus à démontrer. Un risque sur la non- compétitivité pourrait affecter les industries extractives et les secteurs stratégiques. Et sans oublier le niveau des étudiants dans les Universités.

Cherif Kane