En tant qu'observateur national pour l'égalité des chances et la transparence des sélections publiques, j'ai examiné l'appel à candidature pour le poste de Président de l'Université de Nouakchott.

Mon analyse vise à assurer une évaluation juste des compétences des candidats et à améliorer la grille d'évaluation pour une approche plus équilibrée et inclusive.

1. Surévaluation et limitation de l'expérience administrative : La grille conditionne les compétences en gestion à une expérience au sein du Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRS), ce qui pourrait limiter les candidats ayant une expérience significative dans d’autres secteurs.

Il est essentiel de reconnaître que la gestion efficace peut être acquise dans divers contextes, et la présidence d'une université nécessite une capacité éprouvée à gérer un effectif important, peu importe le secteur d'origine.

2. Déséquilibre dans la pondération des critères : Les points attribués aux activités académiques sont faibles par rapport à ceux accordés à la gestion.

Ce déséquilibre pourrait décourager des candidats avec un parcours académique exceptionnel, surtout s'ils ont moins d'expérience administrative, même si celle-ci n'est pas exclusivement liée au MESRS. Il est crucial que le profil reflète la capacité à gérer un effectif important, peu importe le secteur, plutôt qu'une surévaluation des critères liés à la recherche scientifique.

3. Risque de biais en faveur des candidats depuis le MESRS :

La grille semble privilégier l'expérience administrative, ce qui pourrait favoriser les candidats internes au MESRS et dissuader des talents externes apportant des perspectives nouvelles. Un tel biais pourrait nuire à la diversité des candidatures et limiter l'accès à des candidats externes ayant une expérience précieuse dans d'autres secteurs, essentiel pour l'innovation au sein de l'université.

4. Limitation de la diversité des candidatures :

En mettant l'accent sur les compétences en gestion, la grille pourrait restreindre la diversité des profils. Les critères de gestion devraient être équilibrés avec des compétences académiques pour refléter les responsabilités complexes de la présidence universitaire. Un leadership efficace repose sur une combinaison d'antécédents académiques et de compétences en gestion acquises dans divers contextes.

5. Absence d’approche équitable en matière de genre :

Enfin, Il est crucial de garantir une approche équitable en matière de genre. Ainsi, il est recommandé qu'il soit précisé qu'à qualifications égales, les candidatures féminines soient priorisées. Cela encouragera une représentation plus équilibrée aux instances dirigeantes de l'université.

La révision reste possible et il est crucial d’éviter la polémique de 2020 !

Mohamed Vadel EL HADY
Président du Rassemblement des Experts Judiciaires Mauritaniens (RPEJM)