Monsieur le Ministre, il est temps d'arrêter de mentir aux populations. Je reviens de l'intérieur du pays, et je peux vous assurer qu'il n'y a aucune sage-femme digne de ce nom pour effectuer des accouchements dans un pays où le taux de mortalité maternelle dépasse les 423 pour 100 000 naissances vivantes ! La cause principale est que ces sages-femmes sont sélectionnées dans les écoles sur des critères tribaux et de passe-droit. Résultat : aucune d'entre elles n'est capable d'aller travailler dans les régions reculées comme Atar ou Ghabou. Elles sont toutes dans les marchés des grandes villes à vendre des voiles, ou pire, elles ont quitté la Mauritanie pour le Maroc, l'Occident ou les pays du Golfe. Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. Le système de santé mauritanien est aujourd'hui réduit à un semblant de grosses boutiques où exercent des professionnels de santé véreux, du spécialiste à l'IMS, dont le seul objectif est de racketter une population en désarroi. Il est temps de balayer devant votre porte. Faites un tour dans les bureaux cossus du ministère, dans cet imposant immeuble, pour constater le contraste avec des bureaux complètement vides ou occupés par quelques secrétaires oisives ou femmes de ménage. Monsieur le Ministre, vous venez de la clinique et avez été témoin de l'évolution de notre système de santé. Vous êtes bien placé pour savoir qu'à ce rythme, nous allons droit dans le mur. La preuve en est l'excès d'argent dépensé en cette fin d'année 2024 par vos services pour l'achat de matériel de bureau, jeté dans les cours des programmes de santé, tous déménagés dans des villas cossues et vides de Tevragh Zeina, comme si le matériel pouvait soigner notre population. Monsieur le Ministre, il est du devoir absolu de tout musulman, avec ou sans barbichette, de craindre le Seigneur des cieux. De grâce, il faut arrêter ce semblant de prestation de soins aux populations, car ce n'est que du mensonge !

Monsieur le ministre, votre ministère compte plus d'absences volontaires que de présences rémunérées, avec plus de 40% de l'effectif impliqué dans d'autres activités cumulées. Cette situation d'absentéisme chronique est récurrente dans l'administration et la fonction publique. Combien de personnes salariées ne connaissent pas votre ministère ou les postes de santé ? Combien de femmes au foyer perçoivent des salaires élevés ? Parmi ces absents, on compte des épouses de ministres, de directeurs centraux et généraux. Certains bergers en brousse touchent des salaires de cadres sans jamais mettre les pieds dans un centre de santé. Nous vous mettons au défi sur cette circulaire qui risque de vous emporter, vous et votre suite. Son application pourrait mettre fin à votre présence au ministère, car les parents de Ghazouani ne reculent devant rien, surtout lorsqu'il s'agit d'argent.