ATALAYAR - Selon le ministère fédéral de l'Économie et de la Protection de l'environnement, l'Algérie est en tête des pays africains qui achèteront des armements à l'Allemagne en 2024, avec un montant de 559 millions d'euros.

Cette hausse est due à l'augmentation des dépenses militaires algériennes, que le gouvernement justifie par la nécessité de se protéger contre des « menaces régionales sans précédent ».

En plus d'être le premier pays d'Afrique, l'Algérie est également le troisième pays au monde qui achète des armes et des équipements militaires à l'Allemagne. La première place revient à l'Ukraine, avec 8,1 milliards d'euros, en raison des besoins liés à sa guerre contre la Russie. Singapour arrive en deuxième position, avec plus de 1,2 milliard d'euros.

En relation avec ce qui précède, Bloomberg a rapporté que les dépenses de défense de l'Algérie pourraient atteindre un niveau record de 3,35 trillions de dinars, soit l'équivalent de 25,1 milliards de dollars. L'Algérie est l'un des pays de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) dont les dépenses de défense sont les plus élevées, représentant environ un cinquième du budget total du pays en 2025.

L'augmentation annuelle du budget de la défense, telle que reflétée dans le projet de loi de finances 2025 approuvé par le Parlement, a été de 16 %, explique le projet de loi de finances 2025 qui a été approuvé par le Parlement.

Les défis de l'Algérie

L'augmentation du budget militaire par le gouvernement dirigé par Abdelmadjid Tebboune a provoqué des troubles au sein de la population algérienne, qui traverse une situation économique difficile. Selon la Banque mondiale, le taux de chômage des jeunes algériens atteindra 12,3 % en 2023, alors que le gouvernement continue d'augmenter les dépenses militaires.

Les détracteurs du gouvernement algérien affirment que l'Algérie poursuit une stratégie politique visant à créer des tensions avec les pays voisins, en particulier le Maroc, afin de justifier ses politiques d'armement et de dissimuler la corruption.

L'Algérie est en conflit avec le Maroc depuis des décennies au sujet du Sahara occidental et a vu son voisin marocain obtenir le soutien des gouvernements américain, français et espagnol pour sa politique à l'égard du Sahara occidental.

L'approche de l'Algérie est en contradiction avec ce qui se passe au Maroc, puisque les dépenses militaires du pays ont chuté de 25 % en 2023 pour atteindre 5,2 milliards de dollars. De plus, selon les analystes militaires, le Maroc gère ces fonds de manière rationnelle, en modernisant ses avions de chasse, ses hélicoptères et en acquérant des dispositifs avancés tels que des drones. Le pays travaille également au renforcement de la couverture antiaérienne pour la défense régionale.

Conflits dans la région

Les pays situés au sud de l'Algérie, tels que le Mali, le Niger et le Burkina Faso, ont été le théâtre d'une série de coups d'État militaires, ce qui a entraîné une insécurité croissante et le retour de mouvements islamistes militants qui constituent une menace potentielle.

En effet, certains d'entre eux ont pointé du doigt l'ingérence algérienne : le conseil militaire au pouvoir au Mali a annoncé la fin de l'accord de paix d'Alger et a affirmé que l'Algérie était responsable des hostilités et de l'ingérence dans les affaires intérieures du pays.

Cette instabilité dans les pays voisins comme le Mali, le Niger et la Libye a poussé l'Algérie à réarmer son armée et à la doter d'outils modernes pour surveiller ses frontières.

Antonia P. Torres