01-02-2025 08:29 - L’Assemblée nationale adopte deux projets de loi relatifs à la création de la Banque africaine de développement de l’habitat et au projet d’interconnexion électrique Mauritanie-Mali

AMI -
L’Assemblée nationale a approuvé, vendredi matin, au cours d’une séance publique tenue sous la présidence du deuxième vice-président de l’Assemblée nationale, M. Ahmadou Mahfoudh M’Balla, deux projets de loi.
L’un permet la ratification de l’accord portant création de la Banque africaine de développement de l’habitat, approuvé par la troisième assemblée générale extraordinaire tenue le 05 octobre 2023 en République algérienne démocratique et populaire.
Le second autorise la ratification de l’accord de prêt signé le 27 novembre 2024 entre la République Islamique de Mauritanie et le Fonds de l’OPEP pour le Développement International (OFID) en vue de contribuer à la transformation du projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali et au développement des centrales solaires associées.
Le ministre de l’économie et des finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, a expliqué que le projet de loi sur l’accord portant création de la Banque africaine de développement de l’habitat vise à redéfinir les missions de Shelter Afrique, dont la Mauritanie est l’un des membres fondateurs en 1982, qui a approuvé une résolution appelant à la révision de ses statuts pour combler certaines lacunes et remédier à certaines contradictions perçues.
Le nouveau statut vise à changer le nom de Shelter en BADH et à aligner ses objectifs et ses fonctions en tant qu’institution africaine de financement et de développement dédiée à la satisfaction des besoins croissants en matière de logement dans les zones urbaines et rurales d’Afrique.
L’accord porte principalement sur le nom et la nature de l’institution en tant qu’organisation internationale et organisme africain pour le développement et le financement du logement, les objectifs de la banque de développement de l’habitat, l’élection et la mise en place des bureaux, ainsi que la gestion du capital et d’autres activités qui définissent les relations entre les actionnaires et d’autres parties.
Le ministre a partagé le point de vue des députés sur la nécessité de créer un développement équilibré, car cela permet de réduire la migration de la population vers la capitale et de la stabiliser dans son lieu d’origine, créant ainsi la transformation économique souhaitée et atteignant les objectifs de développement durable.
S’agissant du projet de loi n° 25-005 autorisant la ratification de l’accord de prêt signé le 27 novembre 2024 entre la République islamique de Mauritanie et le Fonds de l’OPEP pour le développement international, destiné à contribuer à la transformation du projet d’interconnexion électrique entre la Mauritanie et le Mali et au développement des centrales solaires associées, le ministre de l’économie et des finances a expliqué que le secteur de l’électricité dans notre pays est confronté à de sérieux défis, tels que le faible accès à l’électricité, l’offre incapable de répondre à la demande et la dépendance dominante à l’égard des combustibles fossiles malgré les améliorations dans ce domaine, et parce que le secteur de l’énergie est indispensable au développement économique et social.
Le programme de Son Excellence le Président de la République a adopté un plan de production ambitieux et plusieurs réformes institutionnelles ont été initiées.
Il a indiqué que compte tenu des vastes découvertes gazières de notre pays, de son grand potentiel dans le domaine de la production d’énergie renouvelable (éolienne et solaire), ainsi que de sa situation géographique stratégique, le gouvernement vise non seulement à réaliser l’accès universel à l’électricité à l’horizon 2030, mais aussi à devenir un leader régional dans la production d’énergie et d’hydrogène vert, ainsi qu’un fournisseur majeur.
Le ministre a rappelé que le projet comprend une ligne de transport à haute tension (225) kilovolts d’une longueur de 1373 kilomètres (dont 1189 à l’intérieur du territoire mauritanien), d’une capacité de transport de 600 mégawatts, 12 sites de commutation, le développement de centrales solaires, dont une à Kiffa d’une capacité de 50 mégawatts, ainsi que la mise en place de réseaux de moyenne et basse tension le long du tracé de la ligne au service de l’accès universel.
Grâce aux composantes gaz-électricité et hydroélectricité, le projet permettra également l’électrification de 150 villages adjacents à la ligne avec un éclairage public et 80.000 connexions avec des compteurs intelligents prépayés, ainsi que la création d’opportunités pour l’investissement privé dans l’agriculture et les services et la contribution au développement du commerce régional de l’électricité, ainsi que la préparation d’études de faisabilité pour développer deux centrales solaires à Néma, en Mauritanie et à Yilimani, au Mali, avec une capacité combinée d’au moins 100 mégawatts, a-t-il dit.
Il a souligné que le prêt actuel est d’environ 1 588 milliards de nouvelles ouguiyas, qui seront remboursées sur 20 ans, y compris une période de grâce de 5 ans, avec un taux d’intérêt de 1,75% par an sur le solde tiré et non payé, et une commission d’engagement de 0,5% par an sur le solde restant.
Le ministre a précisé que le taux d’endettement est inférieur à 50%, ce qui est un niveau acceptable, et que notre pays a été félicité par ses partenaires internationaux.
Pour leur part, les députés ont salué l’accord et son importance dans la consolidation de l’intégration économique dans notre voisinage africain, appelant le gouvernement à utiliser au maximum cette banque pour financer des projets de logement et réguler le marché de la promotion immobilière.
Ils ont évoqué l’étouffante crise du logement et l’extension des quartiers précaires, exhortant le gouvernement à créer des unités de logement modernes pour résoudre le problème du logement, en accordant la priorité aux jeunes et à nos communautés à l’étranger.
Ils ont également parlé de l’importance de l’accord dans le cadre des efforts visant à fournir de l’électricité en tant que facteur attirant les investissements, contribuant au développement et changeant la vie des gens pour le mieux, appelant à l’intensification des efforts du gouvernement pour augmenter l’accès à l’électricité, en particulier à la lumière du faible taux d’accès actuellement enregistré et des problèmes d’électricité profondément enracinés.
Ils se sont interrogés sur le niveau de la pression de la dette et sur le rendement attendu des emprunts, ainsi que sur la nécessité d’unifier l’organisme responsable de la gestion du dossier de la dette extérieure.