POINTS CHAUDS - Des sources généralement bien informées ont rapporté que sous l’impulsion du Général de Brigade Saidou Samba Dia, Directeur général de la Sécurité extérieure et de la Documentation, la Mauritanie s’apprête à mettre en œuvre une série de réformes ambitieuses visant à transformer son appareil sécuritaire, incluent une hausse salariale ciblée, une modernisation systémique des processus administratifs, et une refonte des mécanismes de coordination inter institutions.

Objectif affiché : hisser les services de sécurité mauritaniens au niveau des standards internationaux tout en consolidant la résilience face aux menaces transnationales.

Un leadership ancré dans l’expertise opérationnelle et stratégique

Nommé le 27 décembre 2024, par décret présidentiel, à la tête de cette institution pivot après avoir occupé le poste de Secrétaire général du Ministère de la Défense nationale, le Général Samba Dia incarne un profil à la croisée de l’expérience terrain et de la vision stratégique. Ses précédentes fonctions chef du 4ᵉ Bureau de l’État-major général des armées, responsable de la division soutien à l’État-major des armées, et point focal du G5 Sahel lui ont permis de forger une compréhension holistique des défis sécuritaires, tant internes que régionaux.

Sa nomination, saluée par les observateurs sécuritaires, s’inscrit dans une logique de professionnalisation accrue des corps sécuritaires. « Son approche pragmatique et sa connaissance approfondie des dynamiques sahéliennes sont des atouts majeurs pour conduire cette transition », souligne un analyste sécuritaire basé à Nouakchott.

Pilotes des réformes : Performance, technologie et attractivité

Les réformes annoncées s’articulent autour de trois axes majeurs :

1. Valorisation du capital humain : Une revalorisation des rémunérations, couplée à des programmes de formation continue, vise à renforcer la motivation et la fidélisation des agents, notamment dans les zones à risques. Des primes d’opération et des mécanismes d’avancement au mérite sont à l’étude.

2. Transition numérique : Automatisation des procédures de documentation, déploiement de bases de données interconnectées, et intégration de technologies de surveillance et de récolte de données et le recoupage de pointe (basé sur une formation de pointe) figurent parmi les priorités. Neutraliser les menaces hybrides (cybercriminalité, trafics transfrontaliers)

3. Diplomatie sécuritaire : Une collaboration renforcée avec les partenaires régionaux (Sahel, Union africaine) et internationaux (ONU, UE) est prévue pour optimiser le partage de renseignements et la lutte contre le terrorisme.

Sécurité et développement économique : Un lien indissociable

Dans un contexte sahélien marqué par la montée des groupes armés et l’instabilité chronique, Les réformes proposées s’alignent sur cette vision :

. Attractivité économique : Un environnement sécurisé devrait stimuler les investissements directs étrangers (IDE), notamment dans les secteurs minier (fer, or) et énergétique (gaz, solaire).

. Tourisme et commerce : La sécurisation des axes routiers et des sites stratégiques (parcs nationaux, ports) est perçue comme un levier pour relancer le tourisme culturel et les échanges transsahariens.

. Durabilité : Des projets de « sécurité préventive » incluant la formation des communautés locales aux risques extrémistes sont envisagés, en partenariat avec des ONG spécialisées.

Perspectives et défis

Si ces réformes suscitent l’optimisme, leur succès dépendra de leur exécution rigoureuse et de la mobilisation de ressources financières conséquentes. Des interrogations subsistent sur la capacité à concilier modernisation technologique et respect des droits civils, dans un pays où la transparence des institutions reste un chantier en cours.

Pour le Général Samba Dia, cependant, l’urgence prime : les réponses doivent être à la fois rapides et structurantes ». Une philosophie d’action qui pourrait faire de la Mauritanie un laboratoire de l’innovation sécuritaire en Afrique de l’Ouest et en particulier au Sahel.

Cette imminente refonte intervient alors que l’UE et les États-Unis réévaluent leurs stratégies au Sahel, offrant à Nouakchott une fenêtre d’opportunité pour positionner son modèle comme référence régionale.

MN