14-02-2025 09:12 - Faits divers...Faits divers...Faits divers...

Le Calame - Un haut responsable tailladé de partout à son domicile
Un drame a défrayé la chronique ces derniers jours à Nouakchott. Les habitants du quartier « Tata » à Tevragh Zeïna ont vécu, impuissants, une véritable tragédie qui a duré plus de deux heures. Quatre policiers ont essayé d'intervenir avant de détaler comme des lapins, laissant un malheureux concitoyen à la merci d'un sanguinaire repris de justice étranger. Voici la chronologie de cette effrayante histoire…
Un boutiquier du quartier avait reçu, vers 20h, l’appel de détresse d'un de ses clients et voisins. « Je suis Cheikh Saad Bouh ould Mohamed Fadel. Quelqu’un s'est introduit chez moi et essaie de forcer la porte de ma salle de bains ! Au secours ! Appelle la police ! ».
Le boutiquier alerte aussitôt ses autres voisins avant d’appeler le numéro vert de la police qui va malheureusement laisser passer plus d'une heure avant de répondre. Pendant ce temps, une foule s'est rassemblée devant la demeure de Cheikh Saad Bouh.
On tente de forcer la porte d'entrée verrouillée par le malfaiteur. Puis une voiture de police arrive, quatre agents en descendent, parviennent à ouvrir la porte et s’engouffrent dans la maison sous les you-yous et les applaudissements.
On entend deux tirs qui provoquent encore des acclamations, la foule croyant le criminel interpellé. « Ils l'ont eu ! ». Puis les policiers disparaissent du balcon qui fait face à la porte de l'appartement, un homme de teint foncé prend leur place, avec une machette dans une main et un pistolet dans l'autre et menace la foule qui bloque l'escalier. Les gens s’éparpillent en toutes directions
La courte cavale du criminel
Le malfaiteur descend maintenant l’escalier, brandissant ses armes. La machette est couverte de sang. Les plus courageux lui lancent des projectiles, l’obligeant à se réfugier dans l'entrée d'une autre maison avant de forcer le chemin et détaler dans la rue. Quelques hommes le prennent en chasse et comprennent bientôt que son pistolet n'est qu'un jouet. Ils s’approchent donc plus près de l’énergumène, sans cesser de le cribler de toutes sortes d’objets.
Quoique légèrement blessé par l’un de ceux-ci, il continue à brandir sa machette sanguinolente… Mais, voyant l’étau se resserrer, il décide de sauter dans la caisse arrière d'une Toyota Hilux conduite par une femme qui passe tout près. Affolée, la conductrice se dirige vers le carrefour Tata.
La foule des traqueurs court derrière le véhicule que la circulation a maintenant totalement bloqué. Le voici encerclé, on désarme le malfaiteur et le ligote. Les policiers en faction au carrefour viennent alors l'embarquer.
Macabre découverte à l'intérieur de l'appartement
Les premiers agents qui n'avaient pu mettre la main sur le bandit ont cependant réussi à entrer dans l’appartement attaqué par celui-ci. Pour y découvrir, hélas, le corps inanimé de Cheikh Saad Bouh baignant dans une mare de sang. Il porte des blessures au front, à la main gauche, à l’épaule droite, et la gauche est presque sectionnée.
Son côté droit et son dos comportent eux aussi de graves et profondes blessures. Les policiers l'ont aussitôt évacué au CHN. Il y aurait subi deux longues opérations avant d’être évacué à l'étranger mais sa situation serait stable, al hamdou lillahi, rapporte une source médicale.
Origine de l'affaire
Ressortissant de l'Inchiri, Ould Mohamed Fadel, récemment nommé directeur administratif et financier au ministère de la Justice, avait engagé des ouvriers maliens pour repeindre son appartement.
Après leur en avoir, chaque matin, confié les clés, il quittait celui-ci avec sa femme et ne revenait que le soir, alors que les ouvriers avaient achevé leur tâche quotidienne et remis les clés, comme convenu, au boutiquier du coin.
Mais, ce jour-là , celui-ci lui avait téléphoné vers 17h pour l'informer qu'il n'a pas reçu les clefs. Exténué par son travail au bureau, Cheikh Saad Bouh n'avait pas prêté attention à ce détail. Mais un des peintres avait des antécédents judiciaires au Mali et se serait mis en tête, dit-on, de braquer son employeur.
Revenu chez lui, Mohamed Fadel s’enfermait dans les toilettes pour prendre un bain. Le bandit qui s’était endormi se réveille alors, force la porte et se serait confronté à l’opiniâtre résistance de sa victime qu’il a découpée.
Cette affaire demeure cependant d’autant plus confuse que l'enquête de la police est entourée d'un total blackout. De quoi en tout cas donner à moudre aux xénophobes de tout poil. Les langues vont donc bon train et des voix s'élèvent, réclamant des mesures concrètes à l’encontre des milliers d'étrangers en situation irrégulière qui flânent chez nous et constituent une grave menace pour notre sécurité.
Mosy