Touche pas à ma nationalité observe avec inquiétude les rafles et expulsions de migrants subsahariens résidant en Mauritanie, engagées par les autorités sécuritaires du pays sur fond d’une campagne nauséabonde de racisme et de xénophobie initiée par les milieux suprématistes du nationalisme arabe.

S’il est légitime de contrôler l’immigration et d’exiger des migrants d’être en situation régulière, il est en revanche inadmissible que les contrôles se fassent au faciès et ne concernent que les seuls migrants subsahariens, qui sont pourchassés partout à travers le pays, raflés et parqués comme des animaux dans des centres de rétention avant d’être expulsés manu militari.

Ces traitements qui foulent au pied les droits des migrants et bafouent la dignité humaine ciblent également des Mauritaniens noirs exclus de l’enrôlement et devenus apatrides dans leur propre pays.

Touche pas à ma nationalité a pu constater cet amalgame par ses propres soins en recueillant des plaintes de familles mauritaniennes dont des membres ont été raflés. Il en est ainsi d’Abdarahmane Traoré, citoyen mauritanien, natif de Diogountoro, dans le Guidimakha, qui en plus de ne pas disposer de papiers d’état civil, est déficient mental, retenu à la compagnie de gendarmerie de Sebkha et sous le coup d’une menace d’expulsion imminente vers le Mali.

Au- delà du caractère inacceptable des actes posés par nos autorités sécuritaires, il convient de rappeler que les Mauritaniens sont un peuple de migrants formant des diasporas un peu partout à travers le monde et en particulier en Afrique subsaharienne. De tels actes pourraient exposer nos compatriotes qui vivent paisiblement dans ces pays à la réciprocité.

Touche pas à ma nationalité dénonce avec la dernière énergie :

- le traitement inhumain et dégradant infligé aux migrants, fussent-ils en situation irrégulière

- les rafles aux faciès

- l’amalgame entretenu qui assigne volontairement les Noirs mauritaniens à des nationalités étrangères

Nous rappelons au régime de Mohamed Cheikh Ould Ghazouani que le racisme d’Etat, érigé en mode de gouvernance en Mauritanie, minant les fondements du pays et menaçant jusqu’à son existence, ne saurait être une ligne de conduite pour la gestion de nos relations avec les pays voisins.

Nouakchott le 07 mars 2025

La Cellule de Communication