Taqadoumy -- Le chercheur et journaliste Ismail Cheikh Sidiya a déclaré à TTV que la montée des discours de haine et des insultes raciales sur les réseaux sociaux reflète les tensions politiques et l’affaiblissement de l’opinion publique. Il a affirmé que ce discours est devenu une marchandise populaire, en raison du manque de dissuasion et de l’incapacité des institutions à le combattre.

Il a ajouté que la frivolité verbale généralisée actuelle reflète l’absence de dialogue au sein du Parlement et le faible rôle des médias, soulignant que ceux qui façonnent l’opinion publique aujourd’hui sont des populistes, sans formation académique, ni expérience intellectuelle. Résultat, un boulevard est ouvert, en l’absence d’une école de pensée républicaine.

Cheikh Sidiya a souligné la nécessité de restaurer la réputation de l’école républicaine et de créer une génération équilibrée, immunisée contre le langage vulgaire et le discours superficiel. Il a appelé à relancer le système des internats par des décisions à long terme, s’étendant sur vingt ans, si nécessaire.

Il a également souligné que certaines expressions couramment utilisées sont qualifiées de délits verbaux, et que la Mauritanie n’était pas préparée à l’ère des réseaux sociaux, appelant à la création d’un pôle judiciaire spécialisé dans la cybercriminalité.

Il a mis en garde contre la dépendance à l’espace numérique, notant que le nombre de comptes Facebook dépasse un quart de la population du pays. Il a ajouté que ce défi ne peut pas être résolu uniquement par l’emprisonnement, mais plutôt par la correspondance avec les entreprises propriétaires des sites Web et la réglementation du contenu numérique, sans recourir à des politiques de censure.

Il a conclu : « Il y a encore des gens dans la société qui abhorrent ces méthodes, et cela est le signe d’une culture nationale profondément enracinée qui doit être préservée et renforcée. »