28-05-2025 10:01 - Dans le Sahara occidental, le projet marocain du port de Dakhla pour favoriser les échanges Sud-Sud

Dans le Sahara occidental, le projet marocain du port de Dakhla pour favoriser les échanges Sud-Sud

RFI AFRIQUE - Au nord de la ville de Dakhla, dans la région du Sahara occidental administrée par le Maroc, un projet titanesque est en cours de réalisation : un port en eau profonde capable d’accueillir des porte-conteneurs et des supertankers.

Dans le cadre de l’« Initiative Royale Atlantique », le port, entièrement financé par le royaume, a pour objectif de proposer un nouvel accès à la mer pour les pays enclavés du Sahel et de renforcer les échanges Sud-Sud, notamment avec l’Amérique du Sud. Iouzzi Nisrine, la directrice de suivi et de supervision de la réalisation du nouveau port de Dakhla Atlantique, est accompagnée de son équipe au milieu de milliers de quadripodes, ces petits plots de béton à quatre bras.

Sur les hauteurs de ce chantier pharaonique lancé il y a trois ans, en pleine zone désertique, une femme observe aux jumelles le ballet de camions. Iouzzi Nisrine est la directrice de suivi et de supervision de la réalisation du nouveau port de Dakhla Atlantique.

La côte a été terrassée sur plusieurs centaines de mètres pour le stockage, façon Tetris, de milliers de quadripodes, ces petits plots de béton à quatre bras capables de dissiper l’énergie des vagues et fortifier les digues portuaires.

Dakhla Atlantique, c’est 1 500 employés, plus d’un milliard d’euros investis par l’État marocain, pour une infrastructure multifonctions. « On parle du conteneur, on parle du trafic TIR, on parle justement des hydrocarbures verts, de l’hydrogène vert, de l’industrie de la pêche, et de la réparation navale. Tout cela, ce sont des segments d’activités qui ont beaucoup de potentiels et qui existent et qu’on a identifié pour pouvoir les drainer à travers un port en eau profonde, et un grand port comme le port de Dakhla Atlantique », détaille Iouzzi Nisrine.

« Une opportunité pour augmenter le commerce extérieur »

Selon la vision étatique, ce port permettra le développement économique des « Provinces du Sud », vocable marocain dans un contexte de territoire disputé. Ses concepteurs le présentent comme une nouvelle option pour les États du Sahel enclavés, qui n’ont d’accès direct à la mer. « Désenclaver les pays du Sahel,c’est également une opportunité pour augmenter le commerce extérieur, et également créer des investissements et la création d’emploi, et le développement économique de façon générale », assure la directrice de suivi et de supervision de la réalisation du port.

Instrument d’ancrage territorial et outil de développement de nouvelles routes commerciales maritimes, notamment avec l’Amérique du Sud, les enjeux stratégiques, géopolitiques, sont nombreux, tout autant que les défis d’ingénierie et environnementaux, dans une zone écologique sensible. Pour gagner en tirant d’eau, et accueillir les plus gros porte-conteneurs, un pont de 1,2 km de long a été construit perpendiculaire à la côte, et l’équivalent de 28 hectares de terrain en mer.

Nisrine Iouzzi, casque sur la tête, a troqué sa veste noire pour un gilet jaune de chantier : « On a pensé aussi que c’était important de ne pas totalement fermer le courant littoral, et donc on a réfléchi d’abord à faire le pont pour avoir les plus hauts-fonds et également aussi pour une question environnementale faire une digue pour ne pas fermer le contact entre le trait de côte et la première profondeur. »

Le projet a atteint un taux d’avancement de 45 %, et la livraison du port est attendu pour décembre 2028, avec une mise en exploitation en 2029. 35 millions de tonnes de marchandises pourraient y transiter chaque année.

De notre envoyé spécial de retour de Dakhla,
François Hume-Ferkatadji





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


Source : RFI Afrique
Commentaires : 0
Lus : 4585

Postez un commentaire

Charte des commentaires

A lire avant de commenter! Quelques dispositions pour rendre les débats passionnants sur Cridem :

Commentez pour enrichir : Le but des commentaires est d'instaurer des échanges enrichissants à partir des articles publiés sur Cridem.

Respectez vos interlocuteurs : Pour assurer des débats de qualité, un maître-mot: le respect des participants. Donnez à chacun le droit d'être en désaccord avec vous. Appuyez vos réponses sur des faits et des arguments, non sur des invectives.

Contenus illicites : Le contenu des commentaires ne doit pas contrevenir aux lois et réglementations en vigueur. Sont notamment illicites les propos racistes ou antisémites, diffamatoires ou injurieux, divulguant des informations relatives à la vie privée d'une personne, utilisant des oeuvres protégées par les droits d'auteur (textes, photos, vidéos...).

Cridem se réserve le droit de ne pas valider tout commentaire susceptible de contrevenir à la loi, ainsi que tout commentaire hors-sujet, promotionnel ou grossier. Merci pour votre participation à Cridem!

Les commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.

Identification

Pour poster un commentaire il faut être membre .

Si vous avez déjà un accès membre .
Veuillez vous identifier sur la page d'accueil en haut à droite dans la partie IDENTIFICATION ou bien Cliquez ICI .

Vous n'êtes pas membre . Vous pouvez vous enregistrer gratuitement en Cliquant ICI .

En étant membre vous accèderez à TOUS les espaces de CRIDEM sans aucune restriction .

Commentaires (0)