19-05-2012 21:54 - Bana Korel, une princesse au service de l’élégance.
Rencontrée par soins pendant le festival libre-art qu’organisait l’Association des artistes plasticiens dénommée M-Art, Bana Korel est une styliste qui veut rompre le tabou qui continuer de gangrener et aussi exporter la mode mauritanienne au delà de nos frontières. Portrait.
C’est dans le quartier périphérique de Sebkha qu’est née Bana Korel de son vrai nom Bana Sow qui fera le bonheur de sa mère couturière, Aissata Bocar Niang, mais aussi de son père ex enseignant, Habib Sow des yeux noirs, des cheveux brunes, taille 1.75 pesant 52 kilos, la jeune styliste vivant dans le célibat est un joli cœur à prendre. Elle prend pour l’instant la mode comme son chevalier avant l’arrivé d’un Roméo.
Regardée comme une fille pleine d’avenir à l’école française où elle obtiendra son Bac littéraire et ensuite de s’inscrire en première année universitaire en Géographie, Bana Korel a fait une virée dans la mode dont-elle est passionnée. Auparavant elle a suivi des études coraniques.
Accueillante et respectueuse des hôtes, la styliste se décrit comme " une fille sincère, souriante qui déteste le mensonge et surtout très exigeante".
Enfance d’une princesse…
La styliste a vécu une enfance très joyeuse et coquette à coté de ses parents dont elle accable tous ses caprices d’une fille gâtée. "je portais de belles robes, je ménageais aucun effort pour être irréprochable du coté paraitre et il m’arrivait même de ne pas partir à l’école si je n’étais pas bien habillée.je me rappelle une fois que je me suis habillée trois fois à mon anniversaire que ma mère m’avait organisé " soutient-elle.
Malheureusement cette enfance joyeuse sera une courte durée après le divorce de ses parents entrainant la famille dans un choc notamment la princesse. " j’avais une enfance d’une princesse qui avait à ses pieds tout ce qu’elle voulait mais un événement terrible est arrivé dans la famille bouleversant tout, le divorce de mes parents ".
Début de sa carrière….
Bana Korel a grandi à coté de sa mère couturière. Elle s’amusait beaucoup dans l’atelier de sa mère qui se trouvait à l’intérieur de leur maison. Collégienne, elle partait à l’école en s’habillant de ses propres créations déjà qu’admiraient ses camarades de classe. A cette époque crée des modèles n’était pas évident. "en ce temps je dessinais au collège avec le crayon et je restais devant la télé toute la journée pour suivre les défilés de mode qui passaient devant l’écran et écoutait les nom des grands stylistes" renchérit la styliste. et d’ajouter : " je me disais quand est-ce que je ferai un défi lé de ce genre où mes mannequins défileront avec mes propres créations ".
A l’époque selon elle, sans aucune formation et l’absence de moyens (jusqu’à maintenant d’ailleurs NDLR) c’était une illusion pour faire un défilé. " mon but est d’aller me former dans les grandes écoles de stylisme à l’instar des écoles marocaines ou européennes " dira-t-elle. Brisé le tabou…….
" la mode qui est un moyen de véhiculer le message, est encore vu comme un tabou en Mauritanie " avance Bana Korel. Elle soutiendra qu’avec notre richesse de la diversité culturelle, la mode mauritanienne a de l’avenir qu’il faut juste y croire et avoir la volonté. " mon objectif est d’apporter la touche mauritanienne dans l’univers de la mode et briser ce tabou dans lequel nage la mode mauritanienne et que la société se base pour en faire une problématique " poursuivra l’intervenante.
Amis et ennemis…
La styliste tisse une parfaite entente avec le monde masculin que celui de ses semblables, les femmes et filles. " malgré que j’ai des relations d’amitié avec les filles, mais j’ai aussi des problèmes avec ces dernières. Je ne comprends toujours pas pourquoi elles sont tout le temps jalouses de ma modeste et spéciale personne " témoigne-telle.
A propos de ses ennemis, Bana a affirmé : " mes ennemis disent que je suis gonflée et lance toutes sortent de préjugées à mon endroit mais beaucoup d’entre eux regrettent après m’avoir connu ".
Une femme artiste aux regards de la société….
" la femme artiste est mal vue alors quelle fait son métier comme les hommes et que tous les métiers se valent " dira-telle. Elle témoignera qu’une femme peut être artiste et sans être libérale et vice-versa. Selon la styliste, cette attitude dépend de la nature de la personne, de son éducation et de sa culture.
L’islam et la mode ….
Selon elle, dans un pays islamique, il y a des règles à suivre, à respecter et à se soumettre et c’est à partir de ces soumissions qu’ils créent leur lignée sans offenser personne, sans heurter les bonnes mœurs. Elle précisera que la mode ne veut pas dire faire défilé des mannequins avec des habits sexy au contraire on peut faire la mode en usant la richesse de notre diversité culturelle." je peux faire défilé des filles voilées à la manière des sœurs musulmanes parce que la mode est n’a pas de frontière " devait-elle souligner. " je veux être libre dans mon métier " ajoutera-t-elle.
A part la mode, Bana Korel aime la peinture et lire des romans de Sembene Ousmane, de Birago Diop, de Mariama Ba, de Cheikh Hamidou Kane entre autres. Son sport favori est le footing. A propos de son plat préféré, la styliste affirme d’avoir un petit faible pour le "souppou Kadjé" pendant le déjeuner et le couscous à la viande ou bien les brochettes pendant le diner.
Son réve, c’est de visiter la ville de Venise en Italie. Conculant, elle dira que si elle a réussi aujourd’hui, c’est grâce à l’Associations des artistes plasticiens, M-Art, qu’elle manquera pas d’éloges.
Cheikh Oumar N’Diaye