28-05-2013 04:08 - Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM) : Communiqué de presse.
Les travailleurs de la sous-traitance de la Société nationale industrielle et minière (SNIM) ; communément appelés Journaliers, ont entamé depuis le 22 mai 2013, une grève ouverte aussi bien à Nouadhibou qu’à Zouérate.
Cette action a été déclenchée suite au ras le bol des travailleurs qui, malgré tous les engagements et promesses fallacieuses donnés par le gouvernement et la SNIM sur une régularisation de leur situation socioprofessionnelle, demeurent encore dans la précarité, l’oubli et le dénuement total et surtout le mépris dans leurs conditions de vie et de travail qui frisent l’esclavage moderne.
Pourtant, c’est avec de grandes pompes que le gouvernement était intervenu en avril 2011 pour négocier directement avec ces travailleurs auxquels monts et merveilles avaient été promis, à savoir qu’avant la fin du mois de décembre de cette même année, que leur recrutement allait être opéré par la SNIM pour ceux qui en avaient l’aptitude et les compétences...
...ce qui est le cas de l’écrasante majorité des travailleurs qui effectuent ce travail depuis plus de trente ans, et que pour les autres, des stages de perfectionnement devaient précéder leur régularisation définitive.
Mieux, le gouvernement avait dans la même lancée, décidé par décret pris en 2012, la suppression définitive de toutes les sociétés de la sous-traitance et leur remplacement par des entreprises régulièrement installées et respectueuses de la règlementation de travail, décision pour laquelle, les travailleurs et leurs syndicats dont la CGTM, avaient pris acte.
Malheureusement, tout ce scénario qui avait été largement médiatisé, a révélé une autre facette lorsqu’il s’est agi de sa mise en scène, aucun de ces tableaux n’ayant été respecté, et pire, les sociétés de la sous-traitance sont demeurées intransigeantes devant leur exploitation féroce de ces pauvres hères.
C’est ainsi que depuis le déclenchement de ce mouvement de grève, tous les vieux démons de la diabolisation de l’action syndicale ont été mis à contribution, une campagne ouverte d’intimidation et de menaces orchestrée par l’administration locale de Nouadhibou, en violation des dispositions conventionnelles relatives à la liberté syndicale et au droit d’organisation, notamment les Conventions n°87 et 98 de l’Organisation internationale du Travail (OIT).
Il est temps que le gouvernement et la SNIM respectent leurs engagements initiaux pris devant les travailleurs et toute l’opinion publique nationale, par une mise en œuvre immédiate des clauses convenues, avec une implication effective des travailleurs concernés, pour une régularisation de cette situation.
La CGTM réaffirme son soutien indéfectible et sa solidarité agissante aux Journaliers de la SNIM et lance un appel à tous les travailleurs et à toutes les travailleuses de notre pays et du monde, à soutenir leur juste cause.
La CGTM renouvelle sa détermination à user de tous les moyens légaux pour faire appliquer le droit syndical et la réglementation de travail, dans le respect des travailleurs et des travailleuses.
Ampliations :
- Bureau international du Travail (BIT)
- Confédération syndicale internationale (CSI)
Nouakchott, le 25 mai 2013.
Le Comité exécutif
