14-08-2013 22:40 - Municipales et législatives en Mauritanie : Les élections impossibles

La Ceni (Commission électorale nationale indépendante) a fixé la date des élections municipales et législatives dans la fourchette mi octobre, mi septembre 2013.
Le conseil des ministres mauritaniens, réuni samedi trois août, a pris un décret portant convocation du collège électoral pour le premier tour des élections législatives et municipales le 12 octobre 2013 et en cas de second tour le 26 octobre 2013.
Pour les municipales, les dépôts des dossiers de candidature a été fixé du 13 au 26 août. Pour le législatives, du 28 août au 12 septembre. La campagne électorale, pour le premier tour, a été prévu du 26 septembre au 10 octobre.
Après deux ans de reports, deux ans de péremption des mandats des députés et des conseils municipaux, malgré l’annonce de boycott de la Coordination de l’opposition démocratique, beaucoup pensaient que les élections allaient enfin avoir lieu.
« Nous sommes tenus de respecter la loi. Les mandats de l’assemblée nationale et des conseillers municipaux, dans un souci de recherche de consensus, ont été prorogés de presque deux ans, c’est quand même excessif… » avait encore dit le ministre de la communication au cours du point de presse portant commentaire du décret convoquant le collège électoral. Le président de la République ira-t-il au-delà de « l’excessif » en acceptant un nouveau report ?
Le ministre de la communication, avait aussi déclaré que le décret pris en conseil des ministres portant convocation du collège électoral « est le fruit d’un dialogue national qui a duré un mois, un dialogue qui s’est voulu inclusif » et que donc « Chacun doit assumer la responsabilité des positions qu’il prend. »
Il avait ajouté « L’opposition avance des arguments qui, pour nous et pour l’ensemble des citoyens ne sont pas convaincants, cela se traduira à travers la participation à ces élections. »
Les responsable de l’UPR se sont engagés dans les procédures d’investitures de leurs candidats aux municipales et législatives. Mardi 13 septembre ; Surprise. L’APP annonce qu’il a été décidé de reporter ces élections après les réunions du comité de suivi du dialogue er et surtout après la rencontre entre le président de la République et le président de l’assemblée nationale :
Les élections législatives et municipales, prévues en octobre 2013 en Mauritanie ont été reportées sine die. C’est la déclaration faite aujourd’hui mardi 13 août, par Ladji Traoré, Secrétaire général de l’Alliance populaire progressiste APP.
Ce report est intervenu après une réunion du comité de suivi du dialogue avec les représentants de la Coalition pour une alternance pacifique et ceux du pouvoir et une deuxième rencontre tenue lundi 12 août entre le président de l’assemblée nationale et de l’APP Messoud Ould Boulkheir et le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.
« Pendant la réunion du comité de suivi du dialogue, il a été fait le point dans sur la date et les préalables aux élections » a affirmé Ladji Traoré. Ces préalables sont, entre autres,« l’enrôlement et le Ravel. »
La date fixé par le décret en conseil des ministres convoquant le collège électorale, selon la CAP « ne tient pas compte du niveau d’avancement de l’enrôlement biométrique des citoyens, or le recensement administratif a vocation électorale aura pour base cet enrôlement. »
Il a été posé aussi le cas des mauritaniens de l’étranger exclus de cette enrôlement et les délais fixés pour les élections qui correspondent à l’hivernage. ». La Cap exige aussi le suivi concerté de l’enrôlement base du fichier électoral et ensuite un calendrier consensuel.
11 parti politiques mauritaniens réunis au sein de la coordination de l’opposition démocratique avaient déjà annoncé leur boycott des municipales et législatives aux dates indiquées par le décret convoquant le collège électorale.
En Mauritanie, les mandats des députés et des conseils municipaux ont expiré depuis presque deux ans. Ce boycott massif a sans doute pesé dans le choix d’un nouveau report. La prochaine date n’a pas encore été fixée. Et le mandat de cinq ans du président de la République expire en 2014.
A ce rythme, de report en report, les trois scrutins, municipaux, législatifs et présidentiels vont finir par se chevaucher. Les mauritaniens iront probablement aux urnes en 2013 pour élire leurs députés, leurs conseils municipaux et leur président de l République.
Khalilou Diagana