18-04-2014 08:49 - Les œuvres de l’artiste centrafricaine Artowa exposées au Musée National de Nouakchott [PhotoReportage]
CultuRim - Artowa, une artiste d’origine centrafricaine, expose en ce moment au Musée National de Nouakchott une dizaine d’œuvres aux couleurs romantiques et enchantées. Mais, également, propose d’aller à la découverte de ses perles, bijoux, sacs, bracelets, colliers dont le travail très abouti dévoile son côté stylistique et esthéticien.
Artowa, dont la vie est partagée entre Dakar et Nouakchott, est une jeune artiste qui aime symboliser la paix et l’unité dans ses œuvres. Cette démarche artistique exprime chez elle un besoin de communiquer. Elle est très jeune lorsqu’éclate la première guerre civile dans son pays.
Artowa, qui dénonce l’atrocité de la société et des guerres, dans la plupart de ses œuvres, porte les stigmates d’une jeunesse faite d’errance, de refuge, de fuite, de quête d’une existence paisible. "Je n’ai pas eu, rappelle-t-elle, la liberté de vivre ma jeunesse".
Pour la première fois, elle propose au public mauritanien son travail artistique. L’occasion pour elle de récolter des fonds destinés à aider les victimes de la guerre en Centrafrique en proie à un conflit inter-communautaire et religieux.
"C’est très pénible, avoue-t-elle lorsqu’on l’interroge sur son avis par rapport à ce qui se passe actuellement en Centrafrique. Je suis dans l’ambiguïté. Je suis tout le temps dans l’inquiétude. C’est terrible. J’ai tout le temps peur que l’on m’annonce la mort de quelqu’un".
Pour ne pas perdre goût à la vie, elle s’accroche à la nasse de l’espérance afin de voir un jour la République Centrafricaine qu’elle a quitté en 1995 pour la Mauritanie, à la suite de l’éclatement de la première guerre civile, retrouve la voie de la paix et de l’unité des cœurs.
Parmi les œuvres exposées, il y’en a une qui émerge. Il s’agit de "Masques parfaits" qui évoque le viol, la souillure, le dénigrement, l’abus, l’agression, la maltraitance, l’insulte, la discrimination, la chosification et le rejet. Une œuvre qui révèle la cruauté de la société, d’un monde à reconstruire. En écho aux valeurs de paix, d’unité et de solidarité, Artowa crée un embrassement culturel. De là , ont jailli 18 œuvres que l’on peut découvrir jusqu’au 20 avril au Musée National de Nouakchott.
Par Babacar Baye Ndiaye