On a une grande soif au quartier Ilot L qui entame son quatrième jour de « sevrage » en eau. En effet, les robinets ne coulent plus dans ce vieux patelin et ce au grand désarroi de ses habitants qui se savent plus que faire pour avoir ce liquide précieux.

Pour le moment, leur salut vient de l’immense réserve de la deuxième mosquée de la ville, et celle de l’école Mariama Diallo toute proche, qui jusque-là auront assuré les besoins en consommation des habitants du quartier ; mais au rythme ou vont les choses, les vastes jauges de la mosquée et de l’école ne sauraient tenir plus de cinq jours, si leurs usagers doivent en plus de boire, se doucher et laver leurs ustensiles et habits.

Une forte demande pour un besoin pressant. C’est depuis quatre jours l’affliction et la désolation aux ilots L, on s’interroge sur le silence de Société Nationale des Eaux –SNDE- qui jusque là n’a pas fait signe de vie, elle doit certainement avoir des soucis ailleurs car le cas de dysfonctionnement dans la fourniture de l’eau ne serait pas spécifique au seul quartier des ilots L ou s’adapter à ce manque du liquide le plus précieux, noircit déjà le tableau déjà assez sombre des méfaits de cette quasi-absence d’eau, une réalité qui rend de plus en plus précaire la situation de familles entières.

Pour honorer ses engagements auprès d’elles, la SNDE gagnerait plutôt à les approvisionner en eau à travers des citernes, ce ne serait pas trop lui demander. Au niveau de la grande mosquée du quartier au rythme de l’apprivoisement de la population, la prière du vendredi prochain qui mobilise des centaines de personnes, on est déjà préoccupé de parer aux coupures continues.

En effet, aucune faille ne pourrait être acceptée dans les lieux de culte si les usagers ne disposent même pas d’une goutte d’eau pour leurs ablutions. Les usagers ayant pris conscience que les coupures d’eau sont devenues leur lot quotidien ont pris toutes les mesures pour faire face à cette situation, tous les travailleurs ont pris l’habitude d’amener un bidon où deux bidons à remplir pour les besoins de la famille.

Faute d’eau à domicile on se douche désormais à son lieu de travail. « L’eau source de vie » est devenue à l’échelle planétaire, un enjeu politique, stratégique et économique majeur, elle doit être dans un pays comme le notre un bien commun dont il urge de se préoccuper.

A la Société Nationale de l’Eau –SNDE- nous recommandons l’ouvrage de la directrice générale de l’Unesco, Madame Irina Bokova : « L’eau source de vie, condition de développement et facteur de paix » qui couvre tous les thèmes relatifs à cette denrée précieuse.

ADN