19-10-2014 13:33 - Toile de fond. La chronique de Cridem : Le passif humanitaire entre nébulosité globale et complicité totale.

Toile de fond. La chronique de Cridem : Le passif humanitaire entre nébulosité globale et complicité totale.

Dans une déclaration en date du 13 octobre 2014, le Rassemblement des Victimes des Evénements de 89/91 –REVE- interpelle l’Etat sur la non application de ses directives à l’endroit des réfugiés dont il défend la cause. Oubliant que du côté des autorités chargés de ce dossier au parfum de scandale, certains ont même lâché la phrase de trop, que « l’Etat ne sait même pas que les anciens agents ont été réintégré ».

Réelle conviction ou simple opération de charme ? En tout cas cette phrase est assez révélatrice de l’amateurisme de nos dirigeants face à ce dossier. Au moment où un pan entier d’anciens fonctionnaires rend le tablier pour une retraite méritée, d’autres comme eux parce refugiés dans leur propre pays (un trisme que le HCR ne voudrait jamais entendre) peuvent assurer la relève ; mais qui voudrait encore de quelques négros de plus ?

Pourtant si le père de cette nation était Moctar, son administration était quant à elle, aux trois quarts composée de noirs, les archives ne mentent pas. Ce qu’il est devenu, ses plus proches collaborateurs d’antan pouvaient l’être, s’ils avaient eut un peu d’ambition et de jugeote.

C’est dire que les larmes de Sorimalé, d’Inal, et de Wothie vont continuer de couler éternellement tant que des crises sociales ne déborderont en désordre généralisé et deviennent des crises de régime, c’est l’unique solution à ce problème voulu et accepté, et qui nécessite une analyse plus profonde et des actes courageux face à un « art politique » qui continue à vous maintien en laisse.

Aussi, votre déclaration devrait interpeller d’abord la conscience de vos proches (s’ils en ont), qui ont déjà opéré un choix et à quel coût ? Celui de courber l’échine face aux maîtres.

On a l’impression d’être la victime d’une impuissance affreuse que nous partageons tous ensemble et qui fait que parmi nous beaucoup de nos propres frères se terrent dans le silence coupable de celui qui manque de cran pour faire face.

Soit on relève le défi qui doit nous pousser à affronter cette folie, soit on subi cette infamie, il n’y a pas une autre alternative. C’est un engagement qui doit être sincère et sans préjugés, il nous incombe à nous d’affronter cette inhumanité qui nous fourvoie depuis deux décennies, personne d’autre ne va apporter une quelconque transformation à notre cas.

La conviction de taille, chers amis du REVE, c’est que nos frères ne sont ni honnêtes ni prêts à nous tendre la main, contrairement aux « moussafirines », (déportés) du Sénégal qui ont connu le sens du partage avec les leurs.

N’occupent-ils pas une bonne part des terres où reposent vos aïeuls ? Sinon, pourquoi un agent, fût-il DG de la Société nationale industrielle et minière –SNIM-, désobéirait-il délibérément aux directives de son supérieur ?

A l’image de plusieurs ministères et autres sociétés, la grande SNIM qui est un gouffre à sous, n’a pas fait exception aux « règles de gestion » dans son refus des directives du premier nominé et de ses ministres cités dans votre déclaration. Si le respect de la hiérarchie est foulée du pied en toute impunité disions-nous, c’est qu’il y a vis de forme où complicité d’accord partie.

Si une partie des refugiés surtout ceux en tenue a été reclassée dans la rubrique des retraités, des enseignants des agents de l’administration territoriale, des infirmiers, des agents du trésor et autres techniciens que la fonction publique avait formé pour son administration, à en croire certains vérificateurs du Ministère des Finances n’existent ni dans le bilan base compteurs animés, ni dans les grands livres de comptes et balances des comptes, si non qu’est ce qui explique le non règlement du passif humanitaire ?

Autant d’anomalies voulues, et dire que l’ensemble de ce passif ne fait pas un milliard pour tous les déportés, on a doté pourtant l’agence Tadamoune d’un budget de dix milliards, pour la voir octroyer à des administrations publiques où privées des dons « injustifiés ». Aussi, continuer à croire où à attendre de ceux qui nous gouvernent, une embellie de la situation, c’est faire preuve de courte vue.

Au hit parade des dérives dévouées, le dossier du passif humanitaire est sans nul doute l’un des échantillons les plus révélateurs du non respect des réglementations constaté.

Son argent s’est simplement évaporé entre combine par entente directe, ou gré à gré entre les trois ministères attributaires de son règlement. Pendant l’élection présidentielle passée, on a ouvert un dossier qui n’en était pas finalement un.

Le manque de transparence en toute décision, signe particulier de la mauvaise gouvernance font que les infractions économiques ont encore de beaux jours devant elles en Mauritanie.

Face à cette ineptie, nous noirs, avons-nous des raisons d’être fiers de certains de nos concitoyens qui après tant d’épreuves, sanctionnées par des meurtres odieux et le silence incompréhensible d’un verdict, dressent encore la tête et déclarent à haute voix que leurs frères n’ont pas connu l’arbitraire ? C’est une question.

ADN



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