15-12-2014 22:30 - Représentativité syndicale: 15 Centrales syndicales rejettent «la mascarade électorale» du gouvernement

Le Calame - Une quinzaine de centrales syndicales vient de tenir, ce lundi matin un point de presse pour dénoncer ce qu’elles qualifient de «mascarades d’élections sociales» que le gouvernement projette d’organiser unilatéralement, sous peu pour le choix des syndicats représentatifs.
"Nous n’accepterons d’être embarqués dans des élections sans consensus et sans respect des textes aussi bien nationaux qu’internationaux", a affirmé Samory Ould Beye qui animait ce point de presse au siège de la CNTM.
Et Samory de rappeler les péripéties qui ont marqué la préparation d’un texte de loi consensus. "Après le refus et l’entêtement du ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’Etat qui voulait passer son texte de loi, sans l’avis des syndicats, la primature que nous avons saisie avait demandé la mise en veilleuse du projet du ministre, formé une commission pour trouver un compromis, autour d’un texte entre le ministère, les syndicats et le patronat".
Mais, à notre grande surprise, indique Samory, au lendemain de cette notification, c’est à - dire le 21 octobre, le gouvernement adopte le projet de texte soumis par le ministère de la fonction, alors que nous avions un délai de 15 jours pour présenter, chacun un projet de texte.
D’ailleurs signale le Sg de la CLTM, le ministre a convoqué, dans le cadre des élections qu’il veut organiser, les inspecteurs régionaux du travail à Nouakchott pour les préparer à la gestion du processus électoral.
S’estiment être mis devant le fait accompli pour ne pas dire « floués par le ministre », les 15centrales syndicales se disent prêtes à s’opposer à cette mascarade dont le but est de d’ « élire des syndicats à la solde du ministre », elles lancent par conséquent un appel pressent à l’ensemble de leurs membres, les invitent à rester vigilants afin de déjouer les manœuvres du ministre de la fonction publique.
« Nous ne resterons les bras croisés face à ce qu’on veut nous faire avaler », a ajouté un autre syndicaliste. C’est dire donc qu’il y a de la tension dans l’air, le front social risque de s’embraser si le gouvernement passe en force et impose ses «syndicats ».
Rappelons que les élections sociales, seuls moyens d’ «assainir la mare syndicale», en élisant des syndicats véritablement représentatifs, avaient été décidées depuis 2008, suite à un accord entre les partenaires sociaux, avec l’aide du BIT. Le coup d’état de d’août 2008 était venu retarder cela jusqu’en 2014, date de la reprise des négociations.