23-12-2014 12:33 - Actualité : Éveil des consciences ou le sursaut Haratine.

Actualité : Éveil des consciences ou le sursaut Haratine.

Les haratines se sont-ils réveillés ? Cette question, a toute son importance vu la prolifération et foisonnement d’associations et de mouvements citoyens pour leur éveil depuis El Hor de Messaoud Ould Boulkheir. Dossier.

Une nouvelle donne politique et sociale dans la prise en charge de leurs préoccupations est en train de prendre forme avec  l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste - (IRA). Ce mouvement sous la houlette de son chef Birama Dah Ould Abeid, prix onusien des droits de l’homme, sont aujourd’hui incontournables dans la bonne marche de ce pays et se disent « prêts à mourir pour leur cause ».

Ce fut pour fustiger la décision de l’Etat d’abolir l’esclavage et ses séquelles sous la directive d’une agence budgétivore qui n’arrange que des lobbies. Les haratines c’est 49% de la population mauritanienne, reloger pour la plus part dans des taudis sous des tentes où des baraques et on les trouve partout sur le million de kilomètre carré du pays. En ce troisième millénaire, ils semblent émarger des eaux d’une longue agonie et décident de montrer tout leur courroux et disent niet à une servitude depuis longtemps agitée par les tenants du pouvoir.

Cette idée consistant à les transposer comme des moutons de panurge, au gré des humeurs sans discussions préalables, souvent dans des conditions sociales, sanitaires, sécuritaires et économiques jusqu’ici inconnues.

Ils ont le plus faible taux de scolarité du pays et en constitue la moitié. Certains d’entre eux ont vu, à travers cette démarche, une attitude qui est loin d’attaquer le mal par la racine.

Birama le leader de  l’IRA, interpellé depuis le 11 décembre dernier lors d’une marche pacifique avec des paysans de la vallée sur le foncier, avait tôt fait un diagnostic de leurs problèmes et a proposé d’autres solutions à ses compatriotes.

Le refus catégorique du Président Aziz, lors de la conférence de presse de reconnaitre le mouvement vient ainsi donner une nouvelle situation à la fois compliquée et tout aussi périlleuse à laquelle l’Etat doit faire face.

Deux hommes à la trajectoire différente s’affrontent, mais à la lumière des événements qui secouent le pays parmi tant d’autres, on est en droit de se demander s’il n’est pas en train de se dessiner un ras-le-bol généralisé chez les haratines, mais aussi une prise de conscience de leur poids démographique, pour une lutte commune avec d’autres formations politiques où autres mouvements jusqu’ici non reconnus à l’image des forces de changement (FLAM).

L’enjeu est de taille pour les politiques, pouvoir comme opposition à travers les deux tiers des habitants de la Mauritanie. Qui gagne cette union, change la donne.

Cela passe par une citoyenneté plus affirmée, celle du sacrifice de soit pour sa descendance, et ce n’est pas en adoptant une attitude attentiste à la limite fataliste à l’égard de leurs préoccupations que tous ces laissés pour compte vont sortir de la boue.

« Ne plus se contenter à pointer un doigt accusateur sur les responsables de nos problèmes, mais faire face » dit ce responsable de  l’IRA qui conviait la presse à venir au procès de Birama demain mercredi, il estime que cela passe par une réelle prise de conscience des populations assez sensibilisées à l’égard de leurs responsabilités et de leurs droits.

L’Etat lui, a jusqu’ici fait dans son jeu favori qui consiste à endormir les populations, combien de marcheurs ont été bastonné pour avoir réclamé leur citoyenneté, combien sont tombés sous les balles de quelques nervis ? N’a-t-on pas prié pour la paix des cœurs au Gorgol, pour voir la montagne accoucher d’une souris ?

Que dire du manque de transparence dans la gestion des deniers publics au devant de la scène ces jours-ci ? Le passif humanitaire aux oubliettes, le sous-emploi, le fossé existant dans la relation « verticale » entre Tavragh-Zeina (L’Etat) et le centre (banlieue).

Les « keubas » ont pu trouver des leaders chargés de parler à leur place. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Un réveil des consciences fait son bonhomme de chemin depuis que « les misérables » ont compris ce n’est pas les politiques qui vont régler leurs problèmes, ils ont commencé à adopter une attitude responsable pour contraindre l’Etat de la portée de leur démarche, les mouvements d’humeurs, résultat de l’état de frustration de plus d’un individu sont autant d’éléments qui montrent le niveau d’éveil dans le peuple.

La sensibilisation comme outil de résistance face au fusil. Pour autant les actions menées çà et là ne sont-elle pas une goutte d’eau dans la mer si l’on prend en compte l’énormité des problèmes sociaux économiques qui gangrènent le pays (sous emploi, insécurité, assainissement, pauvreté, faible taux d’alphabétisation dans le public, problème de mobilité urbaine etc.), une foultitude de maux qui rend par ailleurs inefficace et difficile la coordination de toutes ces actions surtout si l’on est mal conseillé au sommet.

Dans un pays où chacun tire la couverture de son côté avec le phénomène du repli identitaire, ce n’est pas par l’indifférence où la matraque que le terreau sera fertile et le lit favorable à la paix des cœurs. Un sabre doit savoir retourner des fois dans son fourreau.

ADN

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Commentaires (1)

  • mystere1 (F) 27/01/2015 09:37 X

    ce n'est que le début du commencement, il est temps de se réveiller peuple opprimé haratin, leurs ancêtres ont subi la servitude, dont malheureusement certaines séquelles sont restées, et dont des combattants antiesclavagistes, sont entrain de lutter contre ce fléau inhumain, mais j'ai espoir au futur génération des haratines, c'est eux certainement, qui enlèveront, ces situations chaotiquement inhumaines, et certainement, c'est un de leur futut fils ou voir fille même, qui dirigera la mauritanie de demain, cette communauté de maures noires, se réveillera un jour, et aura fait sa révolution