08-02-2015 07:00 - Politique : la communication des forces progressistes du changement (FPC) sur le dialogue.

En prélude au dialogue envisagé par le pouvoir à l’adresse de la classe politique du pays, les Forces Progressistes du Changement (FPC), viennent de se prononcer dans une conférence de presse. C’était le mercredi dernier à leur siège social qui avait fait salle comble.
Samba Thiam le président des FPC a devant le public exprimé la position de son parti sur trois points : a/ « Notre résolution face au silence du Ministère de l’Intérieur concernant le dépôt de notre dossier en vue d’une reconnaissance, en tant que parti légal. B / Notre position sur le dialogue qui se dessine à l’horizon au vu des tractations en coulisse observées/ Notre point de vue, enfin, sur la détention arbitraire des militants des droits de l’homme à Aleg ».
Sur la reconnaissance de leur formation politique, la mesure jusqu’ici constatée, serait le black out total du Ministère de l’Intérieur depuis le mois de décembre dernier et ce malgré le dépôt d’un dossier consultatif en bonne et due forme.
Après moult tentatives de desserrer l’étau d’un Ministère qui de façon très réfléchie et intelligente sait dire non ! « Nous, forces progressistes du Changement déclarons ce jour solennellement, notre existence légale, en tant que parti politique constitué » clame M. Thiam, vivement applaudi. Il faut parfois savoir oser, c’est la seule thérapie contre l’arbitraire.
Les FPC avaient au paravent avant ce forcing, pris « l’avis de spécialistes en la matière qui attestent le caractère déclaratif de l’ordonnance 91-024 du 25 juillet 1991, en son article 12 ». Dans un pays comme le notre qui est loin d’être un pays de droit, certaines démarches administratives sont tout simplement contradictoires et inacceptables, avec comme ultime acte la volonté manifeste et arbitraire de détruire l’autre.
Les FPC appellent « le gouvernement au respect de l’esprit et de la lettre de la loi qu’il est cessé garantir ». Sur le dialogue le président Thiam Samba très catégorique pose ses marques et invite les partis à ne pas se faire prendre dans le tourbillon étatique qui triture la mauvaise graine.
Il estime comme certains leaders politiques qui se sont prononcés sur la question qu’il y a des préalables pour ce dialogue qui a beaucoup fait saliver.
La première constante à celui-ci, c’est l’unité nationale comme l’a fait remarquer du reste le parti Tawassoul, qui est très éloignée de celle du cavalier et de sa monture dira-t-il.
A son avis il ne s’agit pas de dialoguer pour un gouvernement d’union nationale, avant de rappeler dans la même lancée que, « toutefois, l’égalité des communautés et des citoyens ne saurait se traduire autrement que par l’égalité des langues et cultures, droits et devoirs ». Il va conclure par une invite au gouvernement de Mohamed Ould Abdel Aziz, « à œuvrer à l’apaisement social en relaxant immédiatement les militants des droits de l’homme, arbitrairement détenus à Aleg ».
A ceux qui selon des rumeurs voudraient inviter « le gouvernement à sévir, à limiter la liberté d’expression » Samba Thiam rappelle que celle-ci ne saurait être « morcelée, accordée à demi ou au quart ; elle est toute ou elle ne l’est pas ! » a-t-il martelé en citant A. Lincoln qui disait « celui qui sacrifie sa liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre ». Tout est dit.
ADN