29-12-2015 17:16 - Coulisses Africités : La Mauritanie à l’honneur
L'Authentique - Les assises de la 7ème édition triennale d’Africités organisée par CGLUA (Cités, Gouvernements Locaux Unis d’Afrique) s’étaient tenues du 29 novembre au 03 décembre 2015, à Johannesburg (Afrique du Sud). Cette édition qui fait suite à celles de Marrakech et de Dakar avait vu la participation plus de 3 800 délégués venus des cinq Régions d’Afrique et d’ailleurs.
Il est à rappeler, ici, que l’Organisation panafricaine (regroupant les cinq régions d’Afrique) est affiliée à CGLU/Monde (regroupant les cinq continents) se réunit, tous les trois ans, en grand conclave regroupant tous les élus d’Afrique et les représentants des partenaires au Développement.
Son siège se trouvait à Johannesburg (Afrique du Sud), avant d’être transféré à Rabat (Maroc). Un transfert qui avait provoqué le mécontentement de l’Afrique du Sud et de quelques pays anglophones, les poussant au boycott des réunions de cette organisation panafricaine.
Un boycott auquel il sera mis fin, lors de la 6è édition d’Africités à Dakar, grâce à une médiation réussie d’Ahmed Ould Hamza, Et, en guise de récompense, l’Afrique du Sud abrita la 7è édition d’Africités.
La Mauritanie a été présente à cette 7è édition d’Africités, comme elle le fut aux précédentes éditions. Une présence effective et efficace au sein de cette Organisation panafricaine et dont l’artisan principal fut Ahmed Ould Hamza. C’était sous sa présidence de la Communauté Urbaine de Nouakchott.
Une présence qui sera concrétisée, notamment, au niveau de CGLU/Afrique du Nord dont notre pays conservera la présidence. En effet le mandat de trois ans commencé par Ahmed Ould Hamza a été terminé, sans élection, par son successeur à la tête de la Communauté Urbaine de Nouakchott, Matty Mint Hamady.
Aussi, au cours de la dernière réunion de CGLU/Afrique du Nord tenue à Nouakchott, le Maire de Zouérate et Président de l’Association des Maires de Mauritanie, Cheïkh Ould Baye a été élu au poste du Président de CGLU/Afrique du Nord et le Maire de Nouadhibou a été élu au Conseil Consultatif de CGLUA en lieu et place du Maire de Kaédi, Sow Moussa dit TSCHOMBE.
Ainsi, la Mauritanie compte-t-elle deux membres dirigeants au sein du CGLU/Afrique, sur les 45 que compte cette Organisation panafricaine. Cette présence dynamique de la Mauritanie au sein d’Africités fut, également, illustrée, sur un autre plan et pendant plusieurs années, par le choix de la Maire de Tevragh-Zeïna, Fatimetou Mint Abdel Malick à la présidence du Réseau des Femmes Elues d’Afrique (RFELA).
Laquelle Présidente avait accompli un excellent travail réalisé à la tête de ce Réseau. Ce qui ne l’avait pas empêchée, de décliner un nouveau mandat, préférant passer le témoin à une collègue du Cameroun. Mint Abdel Malick fera, néanmoins, partie de la douzaine d’élus africains décorés par le nouveau-ancien Président de CGLU/Afrique, le Maire de Dakar, Khalifa Sall, lors de cette 7ème édition d’Africités.
Derrière ces grands acquis, se trouvait, en filigrane, l’habile main de notre compatriote Ahmed Ould Hamza. Lequel a pu réaliser d’autres exploits plus importants ayant contribué, largement, à renforcer l’image de marque de la Mauritanie.
En effet, notre Hamza national (soutien inconditionnel du Sénégal et du Maroc, deux pays qui ont, chacun, décoré l’intéressé), vient de réussir, à Johannesburg, un nouveau coup de maître, après celui de l’accord politique de Dakar qui ramena l’Afrique du Sud et ses soutiens parmi les pays anglophones au sein de CGLU/Afrique.
Ainsi Ould Hamza, par son grand talent diplomatique, permit à la 7è édition d’Africités de Johannesburg, après avoir frôlé de peu la rupture (les débats aient été si houleux que les travaux furent suspendus jusqu’à une heure tardive de la nuit), de dépasser la grande crise qui la menaçait d’éclatement.
Crise portant, d’une part, sur le choix du nouveau Président de CGLU/Afrique (poste auquel tenait, coûte que coûte, le pays hôte, l’Afrique du Sud et auquel le Sénégal était aussi candidat à sa propre succession) et, d’autre part, sur la question du lieu du siège de cette Organisation panafricaine (l’Afrique du Sud, appuyée par d’autres pays africains, était hostile au maintien de ce siège au Maroc).
Ainsi, en grand négociateur, notre compatriote Ahmed Ould Hamza put éviter à la rencontre de Johannesburg de s’achever en catastrophe. Et, en habile médiateur, il réussit, de nouveau, à calmer l’ire de l’Afrique du Sud, à faire passer la candidature de son ami et Maire de Dakar, Khalifa Sall à un nouveau mandat de trois ans à la tête de CGLU/Afrique.
Aussi, grâce à cette médiation réussie, la question du maintien du siège d’Africités à Rabat n’était plus à l’ordre du jour. Ces deux importantes concessions ont été obtenues de l’Afrique du Sud, en contrepartie de la désignation de ce pays, sur proposition de Ould Hamza, à la présidence collégiale de CGLU/Monde.
Au finish, tout le Monde était satisfait : le Sénégal en la personne du Maire de Dakar (reconduit à la tête de CGLU/Afrique), le Maroc (qui conserve le siège de Africités) et l’Afrique du Sud (qui obtient le poste de co-président de CGLU/Monde).
Cette 7ème édition d’Africités s’était, aussi, singularisée par deux autres faits hautement significatifs. D’une part, la cérémonie de clôture de ce conclave de l’unité retrouvée a été coprésidée par le Vice-président Sud Africain et par la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Mme ZUMA.
D’autre part, Ahmed Ould Hamza avait reçu des mains de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Madame ZUMA, une haute distinction pour services rendus à CGLU/Afrique.
Cela s’était passé en grande cérémonie officielle et solennelle où, seul l’intéressé, bien que n’assurant plus de charge élective, fut décoré au cours de ce grand conclave africain dont il fut, également, l’un des invités d’honneur et la grande vedette.
En somme et malgré un manque récurrent de stratégie de lobbying dynamique et agressive, notre pays fut, grâce, principalement, au grand dynamisme de Ould Hamza et sous son magistère, présent dans les principaux forums internationaux consacrés aux problèmes de développement local. La Mauritanie, même si elle n’en possédait pas tous les moyens nécessaires, fait, désormais, partie de « la Cour des Grands ».
Oumar El Moctar