05-02-2016 01:30 - Les Syriens quittent Nouakchott
L'Authentique - La colonie syrienne qui se trouve depuis près de deux ans à Nouakchott, est en tain de quitter cette ville.
Depuis quelques semaines, les syriens sont de moins en moins nombreux à Nouakchott comme à l’intérieur du pays. Arrivés en Mauritanie en 2012 , ils sont en train de quitter le pays. Par vagues de 20 à trente personnes, ils ont été en effet signalés dans différents postes frontières sud et sud-est de la Mauritanie, ces dernières semaines.
Conduits en Mauritanie en 2012 dans le cadre d’une opération d’assistance humanitaire lancée par la Ligue arabe, ils étaient 2500 ressortissants syriens. Aujourd’hui, ils ne seraient plus qu’un millier. Et au vu de l’impressionnant flux migratoire qu’ils organisent ces dernières semaines, ce chiffre pourrait bien chuter !
Les Syriens qui avaient été acheminés en Mauritanie, loin de la guerre qui ravage leur pays nourriraient en effet des regrets face au sort réservé à ceux de leurs compatriotes qui avaient décidé de rester au pays et qui par la suite, ont découvert le chemin de l’exil qui mène vers l’Europe.
En fait, selon nombre d’entre eux, la Mauritanie est loin de devenir l’eldorado qu’ils s’imaginaient !... Arrivés à Nouakchott en 2012, ils avaient été installés dans des tentes de fortune sur l’immense espace de la Foire de la capitale, avec comme appui, une aide financière de 4000 UM/ jour. Très tôt, ils ont quitté les lieux qui ne répondait selon eux pas à leurs attentes.
A juste titre, puisque dehors, dans les rues, la fortune s’ouvrait à eux. Du fait de leur situation de migrant et provenant d’un pays arabe considéré comme un repère spirituel et culturel, ils ont très vite été adoptés par les Mauritaniens qui ne calculaient pas quand il s’agissait de leur offrir de la charité !
Et c’est ainsi que tous les migrants syriens de Mauritanie devaient s’adonner à la mendicité. Dans les carrefours, aux feux de stop, dans les administrations, dans les mosquées, la fortune s’offrait à eux en quantité ! Finalement, ils semblaient bien être à l’aise et commenceraient même à imaginer la perspective d’un séjour permanent en Mauritanie.
Amis c’était sans compter avec la ruée de leurs compatriotes vers l’Europe et surtout, l’accueil enthousiaste et solidaire qui leur a été réservé par des pays comme l’Allemagne et plus, au Canada ! Manifestement, les opportunités offertes outre frontières africaines étaient nettement meilleures que celles qui leur sont réservées !
C’est ainsi que nombre d’entre eux – les jeunes surtout- ont décidé de plier bagages. Pour tous, la porte de l’occident est au Mali proche. Ne craignant pas d’être la cible de terroristes qui circulent dans la sous région du fait de leur appartenance ethnique, ils savent qu’ils pourraient bien s’y déplacer sans danger et se diriger vers l’Algérie, Libye et la Tunisie. D’un de ces pays, ils pourraient, grâce à leurs économies, se faire aider de réseaux de conduite vers l’Europe.
Trajet
« De la Mauritanie, ils viennent par cars jusqu’à Bamako, et de Bamako, jusqu’ici à Gao, puis ils continuent vers l’Algérie. Ce sont des groupes composés d’hommes, de femmes et d’enfants », a expliqué Oscar Safari, le chef à Gao de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). « Nous les logeons et leur donnons à manger.
Chaque fois, nous leur montrons les dangers de la route sur laquelle ils s’engagent, voire si nous pouvions les dissuader. Chaque fois, ils décident de repartir. » Même son de cloche au niveau des postes frontières de la Mauritanie où les gendarmes mauritaniens tentent de les dissuader, mais c’est chaque fois un échec.
MOMS