19-04-2016 23:15 - Les Maures, à la découverte du vide
Adrar-Info - En échos à l’article signé de Hindou Mint Aïnina, publié par le Calame et repris par « Adrar Info » du 18 Avril 2016, je voudrais rappeler aux Maures, non cités dans l’article en question, qu’ils ont aussi un rôle passé et présent, à jouer dans l’œuvre de reconstitution de l’Unité nationale.
Pour le commun des… Maures, la Mauritanie c’était d’abord lui. Du moins, telle a été sa perception des choses depuis qu’il a débarqué sur ce grand Sahara et jusqu’au jour, où il a découvert que la Mauritanie, d’aujourd’hui, c’est surtout les autres (mais pas l’enfer !).
Il est donc passé du stade de celui qui faisait la pluie, ou la sécheresse, à celui d’élément (démographiquement) négligeable. Que s’est-il passé, pour que les Maures dégringolent de si haut, pour se retrouver à la place où ils croyaient avoir, définitivement, « campé » les autres ? Ou plutôt, que n’ont-ils pas fait pour consolider leur statut de substitut des royaumes Africains, maîtres du Sahara d’antan, où ils étaient fiers d’apporter l’Islam, le Coran et la langue Arabe, qu’ils durent imposer, jusque par les armes.
Bien accueillis et bien assimilés par les différentes composantes du peuple de la future Mauritanie (pays des Maures, terre des hommes), l’Islam et le Coran, firent leurs premiers émules en milieux Africains, où bientôt les appels des Muezzins noirs remplacèrent ceux des « pillards », criant « au feu ! », d’où certains ont tiré cet autre nom que l’on donne aux Maures : NAR.
Les Maures, ces mal aimés, tête de pont des futures « Mourabitoune », du Ribat (et non des stades) qui allaient conquérir l’occident (en partie) et établir leur Qualifa jusqu’au cœur de la Castille, se voient aujourd’hui, contraints de partager leurs lauriers avec les Berbères, Haratines, Soninkés, Hal Poularen et Wolof, pour conserver une petite place au…soleil.
Une telle « mutation» implique des « choix » difficiles, mais qui pourraient conditionner la survie des derniers Maures en… Mauritanie. Ces choix passeraient par la remise en cause de bien des acquis, y compris, le nom du pays. Si ce n’était que ça !
Les questions de survie de la Mauritanie en tant que Nation étant dominées par la question de l’unité nationale, de la cohabitation et des obstacles qui s’y dressent : passif humanitaire, poids démographique de chaque composante des communautés nationales, choix des langues de communication et d’éducation, les Maures devraient revoir à la baisse leur propre vision de la démographie et se soumettre aux statistiques.
C’est-à -dire accepter les règles de la démocratie, longtemps esquivées au profit de celles de la…féodalité.
Peut-être qu’à ce prix, les Maures, nostalgiques de la préhistoire de la Mauritanie, pourraient s’accommoder de la place que leur confère les réalités de la Mauritanie du 21éme siècle
Ould Ehlou