28-10-2016 00:45 - Citoyenneté et démocratie : Le RPC engage la société civile et les politiques à un débat citoyen et démocratique
Journal Tahalil - Dans le cadre de son projet « Citoyen dans le débat démocratique » financé par le Programme Shiraka de l’ambassade du Royaume des Pays-Bas, le Réseau des organisations de la société civile pour la Promotion de la Citoyenneté (RPC), a organisé le 20 octobre dernier, un dîner-débat sur les fondements du dialogue politique en Mauritanie.
Plusieurs personnalités du monde politique (APP, UPR, FNDU, Parti convergence D.N.), de la société civile (SOS Esclave), la presse … ont pris part à cette importante rencontre qui a permis à ces derniers d’échanger sur la problématique du dialogue politique.
Avant d’aborder le débat, Mr Mahmoud Ould Khairou, Coordinateur du RPC, a d’abord remercié les participants pour avoir bien voulu accepter de venir partager avec eux ce débat démocratique. Il a saisi cette occasion pour remercier également le partenaire représenté par Mme Vivian Huijgen, 1ère Secrétaire et attachée culturelle à l’ambassade des Pays-Bas au Sénégal.
Il a également précisé que «ce débat vise à contribuer au raffermissement et à l’ancrage de la démocratie en Mauritanie». Mieux, les préoccupations des citoyens doivent être prises en compte dans tout le processus de développement. Car, dit-il, le citoyen demeure la pierre angulaire de ce processus de développement. Il a donc soutenu que le règlement de tous les problèmes passe par le dialogue. Enfin, il a précisé qu’il faut « dépassionner le débat » dans l’intérêt de la nation.
Pour sa part, Mme Viviane Huijgen, a pour sa part apprécié à sa juste valeur l’organisation de cette rencontre qui va permettre aux différents participants de contribuer au renforcement de la démocratie à travers cet échange. « J’ai beaucoup à apprendre de votre pays et j’espère en profiter ce soir » a-t-elle dit. Revenant sur le projet lui-même, elle a souligné qu’il est spécialement dédié dans les programmes de la citoyenneté et de la démocratie. Ce sont des sujets qui sont débattus au Pays-Bas, au Mali, au Sénégal et dans certains pays de la sous région.
Quant à Isselmou Ould Abdel Kader (ancien ministre), modérateur du jour, il a tenu à recadrer et à camper le débat qui selon lui, doit tourner autour des points notamment, « les fondements du dialogue dans notre patrimoine culture, les conditions nécessaires pour engager un dialogue constructif, les conséquences de l’absence du dialogue, la cohésion sociale, le mode de cohabitation des ethnies, l’alternance au pouvoir, la relation entre dialogue politique et dialogue sociale, les enjeux de l’absence du dialogue dans le contexte national et sous régional, … » entre autres questions soulevées.
En outre, le modérateur s’est interrogé sur les mécanismes à mettre en place pour une promotion permanente de la culture du dialogue. Il a soutenu que la société civile doit s’impliquer dans le débat politique par une forte contribution et la conscientisation des politiques dans le cadre de l’intérêt de la nation.
Un débat contradictoire, riche et démocratique …
Le débat étant engagé, les intervenants ont insisté sur l’organisation permanente de dialogue entre acteurs des différents segments du pays. Car l’absence de dialogue pourrait conduire à un conflit aux conséquences multiples et préjudiciables pour la nation, a souligné Boubacar Messoud de SOS Esclaves.
Pour ce faire, il faut selon lui créer les conditions propices à un véritable dialogue. Déjà selon certains, les sujets sur l’esclavage ou ses séquelles continuent d’alimenter les débats ainsi que d’autres questions sociales qui méritent d’être discutées.
Et c’est à travers un dialogue franc, sincère et responsable que des solutions peuvent être trouvées au grand bonheur de tout le monde. Dans tous les cas, ces solutions ne peuvent être possibles qu’en engageant un dialogue responsable, loin des partis pris ou des positions qui peuvent nourrir la haine ou le racisme. Il faut donc dépassionner le débat et rechercher la solution optimale où tout le monde est gagnant/gagnant.
« Quand on se rencontre, on se comprend mieux et les solutions peuvent sortir » dit Moussa Fall du FNDU. Pour cela, dit Naha de la CGTM, il faut des espaces de dialogue assez larges afin de recadrer les choses pour aboutir à un consensus national. Les intervenants ont en outre déploré le format de dialogue instauré en Mauritanie.
D’autres comme Ngaïndé Mody ont tout simplement indexé le système éducatif allant même jusqu’à soulever le problème de l’état civil qui constitue un goulot d’étranglement pour bon nombre de citoyens. Ce système instauré depuis 1979 n’a pas permis de cimenter les différentes communautés mauritaniennes, soutient le journaliste Jedna Deida.
Ce qui a permis à Abderrahmane Boubou, ancien SG de l’UTM de pointer un doigt accusateur aux intellectuels qu’il dit être à la base de la division des communautés en ce sens qu’ils sont responsables de l’éducation fondamentale de base. Alors que Me Mine, lui, a souligné que le dialogue ne peut être possible si certains anciens problèmes sont soulevés notamment la méfiance entre communauté et le problème de l’indépendance de la justice.
Un débat contradictoire mais riche a prévalu entre les différents intervenants qui ont compris que les fondements du dialogue doivent conduire à l’enracinement de la démocratie dans le pays.
I.Badiane