25-11-2016 21:16 - La mosquée de Genève renonce à engager un imam controversé
RTSinfo -
L'imam récemment engagé par la mosquée de Genève ne rejoindra finalement pas l'établissement en janvier prochain. Tout juste signé, son contrat vient d'être résilié par crainte de la polémique.
C'est la Tribune de Genève qui le révèle vendredi. L'arrivée de cet imam officiant actuellement à Zurich, annoncée la semaine dernière dans la presse, avait créé quelques remous tant à l'interne de la mosquée - parmi les fidèles - qu'à l'externe. Le directeur de la Fondation Culturelle Islamique de Genève a pris cette décision pour éviter de créer la polémique.
Un retour qui n'a pas plus à tout le monde
Le religieux devait revenir à la mosquée du Petit-Saconnex pour la troisième fois. D'abord licencié en 1991 pour son discours contre l'intervention américaine en Irak, il avait ensuite lui-même démissionné en 2011. Mais l'annonce de son retour n'a pas plu à tout le monde. C'est la raison pour laquelle le directeur de la fondation a décidé de renoncer à l'engagement de Youssef Ibram.
"C'est une bonne personne, mais j'ai dû privilégier l'intérêt collectif sur l'intérêt personnel. Et donc j'ai fait le choix de renoncer à son engagement", explique Ahmed Beyari. Ce dernier souligne aussi que la gestion de la mosquée lui demande beaucoup de temps et qu'il a préféré ne pas trop en perdre en devant se justifier par rapport à ce choix.
A la recherche d'un imam modéré et ouvert
Le processus de recherche d'un nouvel imam est désormais en cours. "Les critères d'engagement que nous allons prendre en considération", poursuit Ahmed Beyari, "sont que l'imam soit un modéré, cultivé, instruit, bien éduqué, sociable, ouvert, connaissant bien les valeurs suisses du vivre ensemble et de l'intégration positive, capable en particulier d'aider les jeunes musulmans à être de bons citoyens".
L'idée est donc de calmer le jeu en engageant rapidement un imam sans mauvaise réputation. D'autant que les projecteurs sont braqués sur la Mosquée de Genève depuis que la presse a révélé l'an dernier que les deux imams officiant actuellement sont soupçonnés d'être fichés "S" en France.
Tania Sazpinar/oang